Test - Forza Horizon 4 : Un royaume pour tous nous unir

«Le rouleau compresseur lancé à fond de 5e» , - 33 réaction(s)

Ah, l’horizon ! Il a fait rêver plus d’un aventurier dans la vraie vie. Pour Microsoft, cette année, l’horizon c’est l’avenir de la marque et les promesses d’un avenir bien fourni dont on espère que ce Forza est la base, le point de départ vers des jeux de qualité aux concessions imperceptibles et où les remises en question n’apportent que du bon. Cette introduction pourrait être une très bonne conclusion, il est vrai, mais il faut bien titiller votre attention.

La force de l’horizon

L’invitation au voyage, c’est le coeur de la licence. Après des paysages colorés laissant rêveurs, Playground Games a décidé d’installer le festival Horizon sur sa terre natale, l’Angleterre. Au revoir les plages de sable fin, les champs de lavande et les jolies cartes postales et place à la grisaille et aux moutons. Sur le papier, la destination enthousiasme moins. Et pourtant ! On ne peut que tomber sous le charme de ce territoire reconstitué avec un regard rempli d’amour et un sens du détail saisissant. Si la carte ne représente pas la totalité du pays (on n’attendait pas ça non plus) elle propose une multitude de panoramas bien sentis. Des highlands aux plages de dunes, des forêts denses aux champs de colza en passant par Edimbourg (la seule grande ville représentée) et les charmants villages constitués de mignons cottages, on en prend plein les mirettes.

Passion pollution des bois avec un gros 4x4

La principale nouveauté du jeu, c’est sans conteste les changements de saisons. Ils permettent d’apporter une plus grande variété à la carte qui n’est vraiment pas surfaite. Si l’hiver est la saison qui apporte le plus en terme de changements de tracés et de modifications de paysage avec la neige, les autres saisons ne sont pas en reste. Conduire en automne ne se pratique pas de la même manière qu’en été, par exemple, avec les champs gorgés d’eau. Les skybox sont toujours splendides et permettent de sublimer chaque recoin de la map afin d’inciter constamment à la découverte ou la redécouverte. Le jeu est si beau qu’il devient même difficile de conduire sérieusement tellement l’envie de passer en mode photo est dure à réfréner. On veut capter ces feuilles qui se soulèvent à notre passage, voir les traces de roues dans la neige ou le sable, observer la boue repeindre les bas de caisse. La patte artistique ainsi que le talent de Playground écrasent royalement la concurrence.

Du neuf avec du vieux

Horizon ne répugne pas ses origines de jeu de voiture généreux et décomplexé qui laisse le joueur picorer comme bon lui semble

Les anglais sont réputés pour leur flegme et cela profite en bien à ce nouveau festival Horizon. Au revoir le bling bling, l’ambiance tuning sur fond de techno et feux d’artifice. Le festival ne se trouve plus que dans un seul lieu et non plusieurs comme dans le précédent et la progression est mieux gérée avec moins de scènes de dialogues et présentations intrusives. On rencontre toujours des gens mais ils proposent ici des activités annexes comme des sessions de drift, des cascades pour le cinéma, des hommages à des jeux vidéo ou encore conduire des voitures rapides pour un club privé de location. Le reste du temps, notre coach à Horizon s’en tient à nous informer des épreuves disponibles et peu d’autres personnes interviennent dans l’oreillette. Cela fait un bien fou et apporte un plus grand cachet au jeu que toutes les gesticulations ridicules pour fans des premiers Fast&Furious (The Rock > Vin Diesel, que ce soit dit).

Les événements en ligne sont bien visibles sur la map

L’organisation des épreuves évolue, en conséquence des points énoncés précédemment et des changements météo. Plusieurs championnats sont disponibles et couvrent plusieurs styles de conduite : sur route, sur terre, cross-country et de rue. Il faut progresser dans chacun de ces championnats pour débloquer des épreuves supplémentaires à faire dans l’ordre au niveau de difficulté que l’on souhaite. Horizon ne répugne pas ses origines de jeu de voiture généreux et décomplexé qui laisse le joueur picorer comme bon lui semble et c’est tant mieux. À ces championnats praticables en tout temps s’ajoutent des épreuves saisonnières couvrant les mêmes catégories mais avec quelques restrictions pour pimenter le tout, à l’image de Skyfall, le championnat d’automne à faire en DB5, l’Aston Martin rendue célèbre par James Bond. En plus de tout cela, on peut s’amuser à remplir des défis quotidiens et hebdomadaires histoire de patienter en attendant le prochain changement de saison, celui-ci profitant d’un cycle d’une semaine de notre temps réel.

La durée de vie est véritablement démultipliée avec les changements de saison

La progression est dorénavant plus fluide et si on dispose toujours d’un niveau d’expérience global, les capacités à débloquer sont maintenant propres à chaque voiture. Cela incite à réaliser des prouesses avec ses véhicules favoris afin de gagner des jetons et ainsi accéder aux boosts d’xp pour les chaînes de prouesses réalisées. Un petit tour dans le menu Horizon Life pour avoir une vue d’ensemble sur les catégories d’épreuves et activités pour constater que tout est sujet à progression afin de gagner des crédits. Être un bon photographe, partager ses réglages/peintures/personnalisations mais aussi être un héros des radars, des zones de vitesse & cie peut rapporter pas mal. À noter qu’il n’y a pas vraiment de nouveaux types d’épreuves, ce qui est un peu dommage mais le jeu est pour autant bien fourni en terme de contenu solo. Les rassemblements reprennent aussi du service et sont toujours aussi spectaculaires, à l’image de cette course contre aéroglisseur assez folle ou d’un événement spécial Halo bien trippant. Enfin, les youtubeurs et autres twitcheurs seront ravis d’apprendre l’intégration de Mixer avec des rewards spécifiques.

S’arrêter sur le bas côté pour profiter du ballet des voitures

En solo, c’est bien, mais il faut aussi s’amuser en multijoueur. On peut rester constamment en ligne pour réaliser toutes les épreuves du championnat avec un convoi d’amis ou simplement se promener et se lancer des défis. On peut même pousser le vice jusqu’à jouer les épreuves contre des joueurs réels en lieu et place des drivatars. Sur la map, il est possible de croiser des dizaines d’autres joueurs et leur lancer des défis ou décider de rejoindre les événements Horizon Live qui popent sur la carte aléatoirement afin de proposer des épreuves collectives assez sympa. Les clubs sont toujours au programme, pour pousser l’aspect communautaire. Au niveau des nouveautés bien visibles, il y a le mode Aventure en équipe, où l’on trouve des courses, le mode arène ou un mix des deux. Pour simplifier la vie et l’expérience, un Quick Chat est désormais intégré afin de mieux interagir avec les autres même sans micro. Avec tout cela, il y a déjà de quoi bien s’amuser mais c’est sans compter sur le retour des personnalisations d’épreuves qui prennent un peu plus de sens que dans le précédent épisode : la durée de vie est véritablement démultipliée avec les changements de saison. On trouvait la redite des tracés monotones pour les quelques restrictions de course que l’on pouvait apporter mais là on peut plus facilement s’enjailler à refaire des épreuves dans des conditions totalement différentes.

Une vitrine sans pareille

Le parfait équilibre entre simulation et arcade comme nul autre jeu

Un jeu qui dispose de beaux paysages, d’un contenu très conséquent et d’un mode multijoueur bien implémenté, c’est très bien. Mais ce qui tue littéralement, c’est que le bilan technique est absolument sans reproche. Il n’y a pas d’aliasing pour venir gâcher la fête en mode qualité sur One X et la fluidité à 30fps ne bronche pas d’un poil même à vive allure. La distance d’affichage est plus grande encore sans que l’on ne ressente de pop-in prononcé même si les sous-bois sont plus denses et la végétation plus belle. La modélisation des 450 voitures est quand à elle toujours aussi propre et fine, ce n’est pas là que des concessions ont été faites. On se demande d’ailleurs où ces dernières auraient été faites, car même en mode performance 1080p et 60fps, le jeu reste beau et impressionnant, donc même sans 4K ni HDR. Finalement, si l’on prend autant de plaisir à rouler, c’est aussi parce que techniquement, il faut aller chercher loin pour trouver des choses à reprocher, comme le fait qu’il n’y ait pas assez d’animaux sur la map. Du petit détail, en somme. La destruction est plus présente et poussée encore afin de laisser le joueur profiter pleinement de ses escapades en hors piste sans le frustrer par des détails peu gracieux ou le stopper net contre une table de camping imperturbable. Tout cela sans compter sur les sensations pad en main qui sont tout bonnement géniales. On ressent parfaitement les différences d’adhérence d’une saison à l’autre, les déformations du terrains dues aux sillons de boue, la voiture qui chasse sur les cailloux. Le feedback manette via les vibrations est au top, plaçant cet Horizon encore une fois dans le parfait équilibre entre simulation et arcade comme nul autre jeu. Dernier point purement technique qui apporte un plus, les drivatars auxquels vous aurez affaire en hors-ligne, ou qui viendront combler vos sessions en multi, semblent avoir progressé aussi. Leur comportement est plus sain, réagissant bien aux coups de pression sans perdre en compétitivité pour le peu que l’on pousse la difficulté.

Le public Playstation dragué par Microsoft

D’un point de vue plus personnel, je dois dire que j’avais été assez peu enclin à m’investir dans Forza Horizon 3 à cause du bling-bling et de la progression laborieuse, chose corrigée ici. Mais ce qui m’avait le plus rebuté, c’était les soucis liés aux tracés peu enthousiasmants. Je n’arrivais pas à trouver les courses intéressantes, quelque soit la catégorie même si c’était plus flagrant encore sur les tracés urbains manquant de panaches et appelant moins au skill de pilotage. Et, hourra, il y a eu un effort de fait là aussi. Ici, les courses sur terre, par exemple, sont cools sans pour autant nécessiter de les apprendre au préalable, et même les cross-country où l’on fonce dans tout ce qui bouge arrivent à garder un grand intérêt à mes yeux. S’il vous fallait la preuve que l’on se trouve face à un excellent opus (si ce n’est le meilleur), sachez qu’alors même que j’ai déjà parcouru toutes les routes, tapé du pied sur tous les morceaux des stations de radio et déjà participé à beaucoup d’épreuves, je n’ai pas envie de m’arrêter là et j’en redemande encore.

Bilan

On a aimé :
  • Techniquement indécent
  • Les saisons apportent un vrai plus
  • Une progression plus agréable
  • Le festival beaucoup moins intrusif
  • Ça doit chouiner un peu chez Turn10
On n’a pas aimé :
  • Peu de nouvelles catégories d’épreuves
Une bonne raison de regretter le Brexit

Forza Horizon 4 ressemble pas mal à l’épisode de la maturité. Celui dans lequel le kitsch est mis au placard, où l’on prend plaisir sur chaque course sans que la progression ne soit frustrante. Le gimmick des saisons n’en est pas seulement un, il apporte la possibilité d’un jeu qui dure, qui sait se renouveler sans lasser le joueur. Il ne se révolutionne pas pour autant totalement, restant trop cantonné à des types d’épreuves secondaires assez classiques mais cette simili déception ne détourne absolument pas la trajectoire de la claque qui s’abat sur la joue lorsqu’on le pratique, le sourire aux lèvres et des étoiles plein les yeux. Finalement, la seule chose qui manque, c’est la tasse de thé anglais que l’on a envie de déguster en regardant les moutons, non pas par sa fenêtre mais par sa TV, quoique cela peut toujours s’arranger à moindre frais.

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Forza Horizon 4

PEGI 0

Genre : Courses

Editeur : Microsoft

Développeur : Playground Games

Date de sortie : 02/10/2018

Prévu sur :

Xbox One, PC Windows

33 reactions

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Yokai

25 sep 2018 @ 09:22

Bon test. .. mais perso, l’épisode de trop .. Malgré une évolution, non, rien que la démo, m’a replongé dans le 3 ... Et ce n’est pas les quelques améliorations par ci par là, qui le feront prendre ce dernier , du moins a ce prix. On verra pendant les rabais avec le gold... Mais pour l’instant, j’ai déjà le 3, et dans un tout autre genre A.C, PC2 et F1 2018 (mention spéciale pour ce F1 d’ailleurs ) ...

lacrasse

25 sep 2018 @ 09:32

On s’en doutait,c’est le jeu de ms de cette fin d’année,in incontournable de la one,nul doute,le meilleur jeu de caisse monde ouvert arcarde...

LordPhantom

25 sep 2018 @ 09:33

@Yokai 10 euros c’est pas cher payé pour y jouer... N’oublie pas qu’il est dans le Game Pass. |-)

GigaTRIPELX

25 sep 2018 @ 10:27

Tant mieux, maintenant je ne souhaite plus voir un nouveau Forza avant la prochaine génération de console ! On a tout ce qu’il faut en jeux de caisse.. on veut des solo maintenant !

Koinkoin

25 sep 2018 @ 11:23

L’épisode aussi de trop pour moi ça à beau être magnifique(argument mineur pour moi) avec des saisons je vois toujours une suite facile et qui fait beaucoup trop penser au 3 qui faisait penser au 2. Si le jeu n’était pas aussi beau je pense qu’il se ferait démonter.

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Yokai

25 sep 2018 @ 11:34

Lord .

Ouep, mais le gamepass, sans moi... Je n’accroche pas et surtout, le catalogue ne me convient pas pour la simple et bonne raison, qu’une grande majorité des « grands » jeux , je les ai déjà eu/ ai où je les aurais car je garde mes jeux préférés...(en boites pour les aventures et démat pour les jeux de caisses et FPS car je sais que j’y reviens souvent)...

Et puis, bon.... Vendre le gamepass en mettant en avant sea if thieves (que je n’aime pas du tout ) , halo ( que j’ai torché ) Gears offre Wars ( que j’ai aussi torpillé ) , mouai .. mais non en faite ... Moi, l’offre ne m’accorche pas !encore moins que les jeux 360 ... )

Et puis, non, ce Forza horizon, est , je le redis, pour moi, l’épisode de trop ... Ayant le même but/principe que les épisodes précédents ... Donc peut être dans 1 an voir plus, avec une proposition tabassée niveau prix ... Mais sinon, il ne me marque absolument pas celui là. graphiquement ok... Gameplay ok ( au pad, car au volant les Forza je n’aime pas )...

Mais rien que le début de la démo m’a conforté dans ce sentiment de réchauffé une énième fois ... Et cela sera confirmé (pour mon cas) pendant toute la démo .. L’accueil du nouveau talent, le feu d’artifice a 15 bornes, le gps etc etc... La révolution ? La météo ... Mouai, perso l’argument est maigre. Le 3 me suffit largement... Je ne renie pas la qualité du titre, attention... Mais moi, il ne me fait rien ... Pire, il m’en frôle une sans toucher l’autre ...

Bon jeu a tous .

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Kinoucool

25 sep 2018 @ 14:56

OK yokai... Gigatriplexe si tu ve du solo va sur ps4... Le multi ses l avenir si tu ve du solo ses que ta pas D amie donc prend un curly..

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xMarcus62

25 sep 2018 @ 15:58

@ GigaTRIPELX : Si on suit la tendance de ces dernières années, on aura un FM8 l’année prochaine et à priori un FH5 dans deux ans, en 2020, probablement pour accompagner le lancement de la prochaine Xbox.

Les jeux de course ne m’ont jamais vraiment intéressé (et le seul que j’ai plutôt bien apprécié c’était un FH, le 3 il y a deux ans) maintenant j’attends avec impatience l’annonce du projet actuellement en développement par la deuxième équipe de Playground Games !

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franckyrocky

25 sep 2018 @ 16:10

Merci pour le test...

Toujours aussi hâte de l’avoir entre les mains en ce qui me concerne... Par contre il me semble qu’ils ont annoncé qu’il n’y aurait pas de FM8 l’année prochaine

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xMarcus62

25 sep 2018 @ 16:15

@franckyrocky : Ah au temps pour moi. J’ai dû zappé cette information. Bon bah ce sera sans doute un FM8 au lancement de la prochaine Xbox en 2020 à priori (comme FH5 qui a accompagné la sortie de la One en 2013) et FH5 pour l’année d’après (2021)