Le Tower Defense est depuis bien longtemps un genre à part entière. Le principe est toujours le même : résister à des vagues d’agresseurs en plaçant stratégiquement ses défenses. L’offre est telle qu’il faut trouver de petites astuces, des originalités, pour se distinguer sur le marché. Certains ont misé sur une dose d’action, et pour Hero Defense, sorti il y a deux ans déjà sur PC, c’est le mix avec le bon vieux jdr que les berlinois du studio Happy Tuesday ont souhaité mettre en avant.
Sus au vampire !
Le grand maître vampire, accompagné de ses troupes, a mis à sac la région, laissant derrière lui une ville en ruine et des villageois apeurés. Heureusement, une poignée de héros se mobilise pour reconquérir les territoires, un à un, et aller botter les fesses de la créature nocturne.
Le concept du jeu est dès le départ original et séduisant, puisqu’en guise de tours, ce sont des guerriers qui vont défier les vagues ennemis. Et pas des dizaines, mais seulement cinq, aux caractéristiques bien distinctes. Il faut donc les disposer stratégiquement le long du parcours des envahisseurs, en utilisant le héros le plus efficace contre les monstres qui se présentent. Très vite, une dimension action fait son apparition, avec des parcours à chemins multiples. Pour s’en sortir, on se doit donc de rester en permanence attentif, pour déplacer ses héros au bon endroit au gré des vagues, bien aidé par la possibilité de mettre le jeu en pause le temps d’examiner la situation. Si le début est simple, les choses se compliquent très vite…
L’autre façon de progresser est de faire évoluer ses personnages. À la fin de chaque mission, on gagne des points d’expérience qu’on va dépenser pour augmenter les stats des héros. De la même façon, on peut améliorer sensiblement leurs armes, pour toujours plus de puissance.
Bien équilibré, pas assez diversifié
Le secret d’un tower defense réussi, c’est son équilibre. Trop de difficulté, et on se lasse très vite. Pas assez, et on reste passif devant l’écran. De ce point de vue Hero Defense est une réussite. La progression de la difficulté est faite pour qu’on ne puisse pas se contenter d’enchaîner les niveaux sans prendre soin de l’évolution des personnages. On refait naturellement les niveaux déjà parcourus, à un niveau de difficulté supérieur et avec des défis qui sont autant de bonus, afin de glaner les quelques points d’expérience dont on a besoin pour pouvoir affronter plus sereinement les niveaux plus élevés. Cela allonge considérablement la durée de vie, et permet de ne jamais être bloqué : les joueurs qui sont plus laborieux ont toujours la possibilité de refaire des niveaux, l’équivalent du leveling des jeux de rôle, pour s’en sortir.
D’une façon générale, les mécanismes sont au point : très simples, ils intègrent ce qu’il faut de variété pour que les parties demandent un minimum de stratégie et de coordination. Ainsi, on se laisse embarquer dans le jeu et l’envie d’avancer est bien présente.
Il est du coup d’autant plus regrettable que d’autres aspects viennent ternir ce bilan jusqu’à présent impeccable. Il n’y a rien à reprocher au style graphique, mais le peu de nouveautés dans les décors, beaucoup trop dans les mêmes teintes, n’encourage pas à la découverte. De même, il manque de la variété dans les épreuves quand on progresse. Les parcours restent classiques, sans éléments perturbateurs significatifs qui relanceraient l’intérêt. Enfin, et surtout, la musique est très lassante. Non pas qu’elle soit mauvaise (elle rappelle furieusement le générique des Contes de la Crypte), mais il aurait fallu plus de pistes pour ne pas ressasser toujours les mêmes morceaux.
Les amateurs de Tower Defense en quête d’un titre qui change un peu leurs habitudes vont être satisfaits, mais pas comblés.