Si d’ordinaire je suis bien plus émoustillé par les motos qui trainent dans la boue, je dois avouer que du moment que ça a deux roues dans les jeux vidéo, ça m’attire ! C’est donc tout naturellement que je suis TT isle Of Man depuis son annonce l’an dernier. Il faut dire que l’épreuve éponyme de laquelle il est tiré est vraiment parfaite comme terrain de jeu. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’elle est traitée dans le paysage vidéoludique ; sorti sur PS2, “TT Superbikes” (à ne pas confondre avec Tourist Trophy des papas de Gran Turismo) reprenait la même recette.
Au coeur de la course mythique
Il y a peu, Xboxygen vous proposait une preview de TT Isle Of Man plutôt encourageante, et après quelques reports qui semblaient les bienvenus, nous avions hâte d’avoir le jeu complet pour pouvoir creuser plus en profondeur ce qu’il avait vraiment à proposer. C’est donc sans surprise qu’en lançant la partie, on se retrouve de nouveau dans le tutoriel très bien fait présentant les différentes aides au pilotage disponibles. Si le jeu se veut accessible, il arbore tout de même une approche de base beaucoup plus typée “simulation” que ce que l’on connaît avec les productions Milestone, mais nous y reviendrons plus tard. On retrouve les modes classiques des jeux de courses avec les courses simples, contre la montre et multijoueur online et local. Mais ne vous réjouissez pas trop vite, s’il y a bien du multi offline, celui-ci consiste en des courses “chacun son tour” en se passant la manette. Jusqu’à 8 joueurs peuvent se tirer la bourre au chrono, il ne faut donc pas espérer ici pouvoir jouer tous en même temps ce qui est dommage. D’un autre coté, un tel mode peut également s’avérer sympathique et permet tout de même de se retrouver à plusieurs derrière la manette. Pour ce qui est du multijoueur joueur en ligne, pas de grande surprise, jusqu’à 8 joueurs peuvent s’affronter en simultané.
Le mode qui nous intéresse le plus est bien entendu la carrière, et lorsqu’on fait un jeu basé sur un seul circuit, les possibilités sont vraiment très restreintes (même si celui-ci fait 60 km !). De ce fait, une petite dizaine de tracés fictifs ont été ajoutés et la grande boucle, elle, est parfois divisée en plusieurs tronçons pour quelques courses sprint. On commence donc par “créer” son pilote avec peu de possibilités de personnalisation, à part le nom/prénom et les couleurs de son équipement. Il n’est pas possible de choisir parmi différentes marques et modèles de casques, cuirs ou bottes, dommage ! Vient ensuite le moment de choisir sa moto, les deux catégories phares du TT sont de la partie avec les supersport et superbike (arrivera plus tard en DLC gratuit la catégorie side-car) des plus grandes marques comme Suzuki, Honda, Triumph… N’ayant pas trop de crédits, on démarre avec une supersport. La carrière s’articule autour d’un calendrier avec un agent qui nous propose différentes courses aux récompenses en argent et en réputation différentes. Il faut également prendre soin de sa monture puisqu’une page des dépenses est aussi présente et prend en compte, par exemple, la maintenance et les réparations de la moto. Forcément, au début il faut se contenter des épreuves à faible gain et essayer d’amasser un maximum d’argent pour s’offrir une meilleure moto et progresser afin d’atteindre le but ultime qui est de gagner le TT complet ! Si le mode est assez peu mis en valeur (il ne faut pas s’attendre à beaucoup de personnalité, de mise en scène, etc), ses principes de base sont plutôt chouettes. On se retrouve parfois pendant les courses à penser au budget serré et donc à ne pas chuter sous peine de ne plus avoir d’argent pour s’acheter une meilleure moto. On regrette en revanche forcement de ne pas pouvoir améliorer ses montures ou les personnaliser, de même pour le pilote.
La tête dans le goudron
Pour le gameplay, ce que nous avions pu essayer pendant la preview était plutôt convaincant. Comme nous le mentionnions plus haut, l’approche globale est beaucoup plus exigeante que ce que l’on retrouve en général dans les productions Milestone. Ici, il faut soigner ses trajectoires et surtout faire attention où on met les roues. Les routes sont étroites, bosselées, et les trottoires, talus et ravins ne pardonnent pas ! L’inertie et la direction assez lourde sont donc des facteurs important, de même que l’utilisation du frein moteur. Pour les freinages, selon les aides activées, il faut aussi faire attention à bien freiner en ligne avant de virer. Les différences entre les catégories sont assez bien retranscrites, avec des 600cc plus maniables et moins brusques que les 1000cc de la catégorie superbike. Malheureusement, et comme nous l’avions pressenti, il y a un hic. Parfois, on chute sans trop de raison car la moto est déséquilibrée de façon irréaliste. La gestion de la traction pose elle aussi quelques soucis car lorsque la moto décroche, on a l’impression qu’un script malvenu vient faire sa loi et il est impossible de se rétablir. De manière générale, la physique à basse vitesse est assez chaotique et souvent frustrante, les épingles et virages serrés semblent d’ailleurs ne pas y être adaptés du tout. Il n’est pas non plus possible de jouer avec l’adhérence en sortie de virage et le frein arrière ne permet pas de s’amuser par exemple à rentrer en glisse dans les courbes, de gros points noirs qui nuisent au fun que le jeu procure.
Il faut en revanche souligner que la sensation de vitesse est très bonne. En caméra extérieure dans un premier temps où on voit la moto et le pilote “vivre”, mais aussi et surtout en vue “bulle” ! Cette dernière est bluffante, rappelant celle du premier Test Drive Unlimited avec le bruit du vent et le moteur à l’agonie pour un plaisir certain. Elle est particulièrement immersive et il est même possible de régler dans les options le regard anticipé du pilote à l’approche des virages. Avaler les 60 km de pistes est donc parfois un réel plaisir, surtout qu’un effort particulier à été fait sur le circuit, véritable star à part entière du jeu. Fidèlement reproduit à l’échelle 1:1, le tracé de l’Ile de Man est criant de vérité, on y retrouve les véritables noms des différentes portions de la grande boucle. L’IA est quant à elle est assez moyenne, mais les pistes étant de toute façon plutôt étroites, difficile de lui reprocher de prendre toujours la même ligne. En revanche, les collisions avec cette dernière sont ratées, et on a plus l’impression de rentrer dans une voiture qu’une moto lors des chocs. Reste qu’elle peut parfois se montrer compétitive et d’autres fois complètement à la ramasse selon la piste.
Ni trop beau ni pas assez
Pour ce qui est des graphismes et de la technique, les équipes de Kylotonn ont encore fait évoluer leur moteur maison. Le jeu est visuellement correct avec des motos très soignées et des bords de piste convaincants. Les effets de lumière font le job, le framerate bloqué à 30 fps est stable. Le titre ayant été testé sur Xbox One X fait d’ailleurs l’objet d’une optimisation pour cette dernière, avec des textures et des ombres de meilleure qualité et une résolution légèrement boostée sans qu’on ait plus de détails. Forcément, et j’ai l’impression de me répéter au fil des derniers jeu de courses testés, une option à 1080p et surtout 60 images par seconde aurait été très appréciable. Pas de HDR, et pas de vibrations dans les gâchettes de la manettes Xbox One non plus, dommage. De manière générale, si le titre n’est pas une claque pour la rétine, il se laisse regarder sans aucun problème, reste que notre test effectué sur Xbox One X ne nous donne pas idée du rendu sur One Fat/S.
L’ambiance sonore est elle aussi tout à fait correct avec des sons plutôt convaincants, on entend bien les différences entre les modèles et moteurs de motos. Les rupteurs, régimes moteurs et passages de rapports sont bien retranscrits, seuls quelques couacs subsistent ponctuellement mais rien de très gênant.