Dans les années 90 sortait sur megadrive le très bon Road Rash, un jeu de moto ou le but était de gagner par tous les moyens avec la possibilité de donner des coups à ses adversaires, le tout au milieu du trafic. Ont suivi plusieurs épisodes jusqu’à la Playstation 1 puis plus rien. L’un des derniers “bons” jeux de moto du genre fut sûrement Speed King, une sorte de Burnout sur 2 roues développé par Acclaim. Depuis, c’est un peu le calme plat jusqu’à récemment où nous apprenions qu’un successeur spirituel à Road Rash (baptisé Road Redemption) ainsi que Road Rage étaient sur les rails, et c’est ce dernier qui nous intéresse aujourd’hui. Dommage...
Rude rage
Annoncé en 2016, le jeu devait sortir le 18 novembre de la même année, c’est finalement exactement un an après qu’il débarque sur nos consoles et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça sent l’embrouille à plein nez. On débarque à Ashen, une ville où les autorités n’ont plus le contrôle et où un gang de motards fait la loi, dès les premiers tours de roues, on comprend vite ce qui cloche : tout. Le gameplay est ultra basique, on frappe du côté gauche avec X et du côté droit avec B, on gagne du boost en faisant du wheeling et on glisse grâce au “frein à main” (oui oui). Il n’y a aucune physique et les animations de la moto et du pilote sont… hasardeuses. Bien sûr, c’est un titre arcade, mais là, il n’y a clairement rien à en tirer, encore moins du fun... Le jeu est un “open world” ; équipé d’un téléphone on reçoit par SMS des messages d’autres pilotes nous expliquant l’objectif de la “centaine” de missions disponibles. Car oui, des choses à faire, il y en a, sur le papier du moins, mais au final, on se retrouve juste avec différents types de courses qu’il faut remporter et/ou farmer afin de gagner de l’argent. Cet argent sert à acheter des motos, pilotes, de l’équipement, des armes et des améliorations pour nos montures. Le contenu à ce niveau et de manière globale est convaincant.
Les “missions” n’ont par contre aucun intérêt, aucune logique, la carte qui sert à se repérer dans le jeu fait le minimum syndical (pas de légende, pas de GPS, icône du joueur minuscule…) et bien sûr, si on cherche un brin de mise en scène ici, c’est raté... La police est présente en mode libre (prends ça NFS !), mais est d’une utilité proche de zéro, de même que nos adversaires qui passent leur temps à se manger la première voiture venue. La difficulté est inexistante, le seul challenge est en fait de réussir à passer à travers le nombre incalculable de bugs de collision et de “physique” que le titre comporte (ou de simplement jouer au jeu, au choix) ! Il faut aussi noter des respawn totalement délirants en cas de crash ou de changement de moto, car oui, si on fait “start” pour changer de moto, une fois celle ci sélectionnée, on re-pop à l’autre bout de la ville. Pratique lorsque qu’on se tappe un long trajet pour faire une course, qu’on remarque que l’on a pas la bonne moto, qu’on en change et qu’il faut se taper le double pour revenir alors qu’on était devant...
Graphiquement c’est assez pauvre, on note quelques effets de lumière sympathiques mais c’est tout, les rues sont peuplées de quelques passants et voitures mais rien de très vivant, il y a 7 quartiers distincts et le jeu est plutôt propre. Testé sur One X, ce dernier se paye par contre le luxe de ramer à certains endroits, et on remarque aussi que le placement d’objets est d’un non sens absolu : une rampe placée juste devant un mur par exemple… De plus, le jeu est par moment hyper sombre, on ne voit quasiment rien à ce qu’il se passe à l’écran et aucune option n’est disponible pour augmenter la luminosité in-game. Il faut également souligner que la traduction du texte est risible et que parfois on ne comprend juste pas ce qu’il faut faire tant c’est traduit avec les pieds. Le titre est jouable en multijoueur en ligne mais comme souvent, nous n’avons trouvé personne pour tester les modes disponibles. En revanche, il est possible de jouer également en local à 2, ce qui est toujours appréciable. Niveau son, on est également sur le minimum syndical avec des bruits de moteurs “corrects” dirons-nous, on a cependant très vite baissé la musique rock/metal qui, même si on apprécie le genre, casse ici bien les oreilles (pour rester poli). Le jeu est vendu une trentaine d’euros, ce qui peut, dans un premier temps, paraître attractif, mais ne les vaut franchement pas tant il est à des années lumière des jeux d’aujourd’hui et même de ses ancêtres.