Test - La Terre du Milieu : L’Ombre de la Guerre

«Le retour du roi» , - 10 réaction(s)

En 2014, L’ombre du Mordor a surpris les joueurs avec son étonnant système de gestion des capitaines orcs. Il donnait un côté intime et personnel à chaque affrontement en les rendant uniques, du fait qu’ils n’étaient pas scriptés mais gérés aléatoirement. C’était le fameux système “Nemesis”. Il ne s’agissait pas seulement de faire tomber les têtes des chefs orcs, mais par la même occasion de semer la zizanie parmi la hiérarchie des peaux vertes. Ajoutez à cela la puissance de l’univers de Tolkien et le système de combat dynamique de la série des « Batman Arkham » et on avait là un des titres marquants de ce début de génération. Et autant dire qu’on attendait sa suite avec une certaine impatience.

Talion et Celebrimbor, des amis pour la vie !

Alliée ou ennemie ?

Il aura fallu attendre trois ans pour enfin retrouver notre héros immortel, Talion, toujours habité par l’esprit du seigneur elfe Celebrimbor. Il s’est vengé de la Main Noire, mais est loin d’en avoir fini avec les légions du Mordor. Les Uruks s’attaquent maintenant aux cités humaines et Sauron projette toujours plus loin son emprise maléfique. Talion et son acolyte elfe devront donc chercher des alliés avant de se lancer dans la bataille ; des alliés aux motivations parfois ambiguës, comme Shelob, l’araignée à la beauté mortelle, ou l’esprit de la forêt Carnàn, qui semble se moquer du destin des hommes. En plus de devoir amadouer ces alliés aux immenses pouvoirs, nos héros devront lever une armée d’orcs grâce au pouvoir de domination de l’elfe, une tâche qui nous occupera une bonne partie du jeu.

J’y vais ou j’y vais pas ?

L’Ombre de la Guerre est une suite ambitieuse, qui reprend les bases solides du premier jeu, sans oublier d’en améliorer les différentes mécaniques. On retrouve le même système de combat « Free Flow » qui permet d’enchaîner les attaques grâce à une seule touche (X), un système qui est ici plus équilibré. Le timing des attaques, des contres et des esquives est davantage récompensé et il ne faudra plus marteler bêtement les boutons comme auparavant. On remercie au passage les développeurs d’avoir pensé à nos pauvres doigts meurtris. Le jeu semble alors plus abordable et dispose maintenant de trois modes de difficulté qui permettront à chacun d’y trouver son compte.

Un petit peu de RPG, ça ne peut pas faire de mal

La grosse nouveauté vient aussi de l’équipement et de la personnalisation de notre personnage, qui sont ici plus poussés. On peut maintenant récolter de l’équipement et des armes en tuant des ennemis. Comme dans tout bon RPG, chaque pièce propose des caractéristiques plus ou moins élevé selon le niveau, mais aussi des bonus qui se débloquent en remplissant certaines conditions. Le tableau des compétences est lui aussi plus complet. Chacune propose maintenant trois améliorations différentes que l’on pourra débloquer et alterner selon son style de jeu.

Nemesis system

Certains chefs orcs sont très bavards. D’autres beaucoup moins.

Le système « Nemesis » a aussi été revu de fond en comble. Les orcs sont plus détaillés et leurs traits et personnalités sont plus variés que précédemment. Au cours de l’aventure il sera très rare de trouver deux capitaines identiques. Bien sûr, certains ont des traits reconnaissables, comme le tacticien qui porte des documents dans sa besace ou le poète qui parle en vers. Hormis les traits, difformités, balafres, peintures de guerre, armes et armures, les capitaines ont aussi différentes façons de s’exprimer lors des rencontres. On voit là tout le travail des scénaristes et écrivains qui ont dû beaucoup s’amuser, car les discours de présentation sont plus variés, mais aussi plus longs ; souvent trop longs d’ailleurs, surtout qu’on ne peut pas les passer !

Hélas, je vais devoir le massacrer lui aussi...

Ce même système « Nemesis » dicte également nos rencontres avec les capitaines qui sont, là-aussi, plus aléatoires et plus complexes. Certains capitaines pourront nous tendre des embuscades et apparaître alors que l’on est déjà en plein combat. Des capitaines auparavant vaincus peuvent survivre à leurs blessures et revenir se venger. Un « frère de sang » pourra également venir nous confronter après la mort d’un de ses proches camarades. Tous ces événements peuvent se déclencher à n’importe quel moment et n’importe où sur la carte, ce qui crée constamment de nouvelles situations intéressantes.

Longueur et largeur

Des mini-jeux plus ou moins réussis ponctuent l’aventure. Ici, un texte à trous.

L’Ombre de la Guerre est aussi plus grand que son aîné. Il est cette fois-ci divisé en cinq zones que l’on pourra explorer librement. Une très jolie carte en 3D accessible depuis le menu de pause permettra de se déplacer rapidement de l’une à l’autre. Dans ces différentes zones, on trouvera de nombreux éléments à collecter, des missions principales et missions de capitaine générées procéduralement. On trouvera également quelques mini-jeux comme les « Haedir », des tours qui nous permettent de repérer les points d’intérêts de chaque carte, mais aussi des épreuves de “time attack”, qui s’articulent autour du passé de Celebrimbor, ainsi que des textes elfiques à reconstituer en en déchiffrant et agençant les mots, qui nous donneront accès à de l’équipement légendaire. Des tâches anecdotiques, mais qui offrent un peu de variété entre deux missions.

Au niveau de la campagne, l’Ombre de la Guerre est un cas particulier. Bien qu’il propose une campagne scénarisée découpée en missions, on est amené à alterner entre les différents personnages principaux pour accéder à leurs propres listes de quêtes, ce qui ressemble à ce que l’on peut trouver dans Batman Arkham Knight. Aussi, certaines missions seront parfois bloquées et le jeu nous obligera à remplir des tâches précises avant d’y avoir accès. On a donc parfois du mal à différencier ce qui fait partie de la quête principale de ce qui est secondaire, une remarque qui n’est pas véritablement un point négatif.

Des choix pas toujours gagnants...

Là, ça rigole plus !

Au delà du système “Nemesis”, un élément qui devient central vers la deuxième moitié du jeu, c’est le contrôle des forteresses. Chacune des zones comprend une forteresse que l’on devra conquérir, puis défendre contre les attaques ennemis. Il faudra d’abord recruter des capitaines pour lever une armée et affaiblir par la même occasion les défenses ennemies. Des mécaniques intéressantes, mais qui s’essoufflent, surtout à partir de l’acte IV, où l’on devra enchaîner plusieurs phases de défenses dans les différentes forteresses conquises. Et malheureusement, c’est derrière toutes ces phases redondantes que se cache la véritable fin du jeu. C’est long, répétitif et quelque peu inutile.

D’ailleurs, j’en profite au passage pour évoquer les microtransactions qui ont beaucoup fait parler d’elles ces dernières semaines. Pour ma part, je n’ai à aucun moment ressenti la nécessité de dépenser mon argent pour, soit disant, accélérer la progression. Ces microtransactions sont totalement dispensables, d’autant qu’une monnaie “in game” nous permet déjà de débloquer des équipements et des capitaines via le marché. La question est : pourquoi les avoirs implémenter si elles sont si inutiles ? Mais il me semble que vous connaissez déjà la réponse.

Je sais pas pourquoi, mais j’ai un mauvais pressentiment

Un autre problème de la deuxième moitié du jeu, c’est l’histoire qui nous est livrée à grand renfort de cinématiques épiques, mais qui sera difficile à digérer, notamment pour les fans des livres et adaptations cinématographiques. Car si le premier jeu était un épisode indépendant et se concentrait sur Talion et son désir de vengeance, l’Ombre de la Guerre tient absolument à faire le lien avec l’univers de Tolkien, un lien qui apparaît comme forcé. Et même si cela offre quelques scènes intéressantes, c’est mal amené et tombe un peu à plat, même une fois la véritable fin débloquée.

Regardez bien cette texture au sol...

Là où le jeu montre ses limites c’est aussi au niveau de la technique. Avec le tout nouveau système « Nemesis », plus gourmand, les batailles avec des dizaines d’orcs à l’écran et les zones plus vastes, c’est sans surprise que le titre peine à maintenir des graphismes au niveau du précédent jeu. Des concessions ont été faites et il est indéniable que le jeu a subit un « downgrade » par rapport au premier opus. Sur Xbox One, certaines textures de végétation ou de pierre sont ternes et baveuses. Le jeu est aussi globalement plus flou et moins détaillé sur certains aspects. Toutefois, là où l’Ombre de la Guerre a un avantage sur son aîné, c’est sur ses effets de lumières grandement améliorés. Au final, on lui pardonnera aisément ces petits défauts techniques, étant donné la quantité d’améliorations apportées dans tous les autres domaines.

Et maintenant regardez celle-là. Oui, c’est bien sur Xbox One X.

Mais c’était sans compter sur ce qu’apporte la Xbox One X ! Le patch 4K de L’ombre de la Guerre propose ici deux modes graphiques : un favorisant la résolution 4K et l’autre la qualité des graphismes. Dans les deux cas, vous profiterez de meilleures textures, mais le mode le plus intéressant reste celui favorisant la qualité, car il améliore également la distance d’affichage, les ombres, la végétation et le niveau de détails. Cela donne une image infiniment plus nette que sur une Xbox One de base et surtout, les textures baveuses ont été remplacées par leur équivalent en “Ultra HD”. Et honnêtement, ça fait toute la différence. Voilà bien le genre de jeu qui avait véritablement besoin de ce petit coup de boost qu’offre la Xbox One X.

Bilan

On a aimé :
  • Le système “Nemesis” plus complexe
  • Les éléments de RPG et la progression plus poussée
  • Des combats plus équilibrés et moins de martelage de boutons
  • Les capitaines orcs et leurs personnalités diverses
  • Les attaques de forteresses
On n’a pas aimé :
  • Une deuxième moitié redondante et peu intéressante
  • Une fin mal amenée et qui tombe un peu à plat
  • Technique légèrement en deçà du premier jeu
Mieux, mais pas parfait

La Terre du Milieu : L’Ombre de la Guerre est tout ce que l’on attend d’une suite. Plus grand, plus complexe et plus complet, le jeu de Monolith est un incontournable si vous avez apprécié le premier opus, tout en se suffisant à lui-même. Cela dit, on pourra lui reprocher de vouloir parfois trop bien faire : toutes ces améliorations ont un coût sur les qualités graphiques du jeu qui ont été revues à la baisse, et la volonté des développeurs de coller cette fois-ci à l’univers des livres et des films décevra sûrement une partie des fans. La seconde moitié du jeu est aussi quelque peu redondante et rallonge la durée de vie artificiellement. Pour autant, on a un réel plaisir à retrouver Talion et son acolyte elfe. Il est toujours aussi intéressant de combattre des capitaines orcs aux personnalités et signes distinctifs variés, dans des affrontements qui prennent des dimensions personnelles grâce au brillant système “Nemesis”. En outre, voilà l’un des titres qui met admirablement à profit les performances de la Xbox One X !

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La Terre du Milieu : L’Ombre de la Guerre

PEGI 18

Genre : Action

Editeur : Warner Bros Entertainment

Développeur : Monolith Production

Date de sortie : 10/10/2017

Prévu sur :

Xbox One, PlayStation 4, PC Windows

10 reactions

Koubiwan

09 nov 2017 @ 11:18

Merci pour le test.

Comment on peut faire une suite en deçà techniquement du précédent opus ?? Mystère.

Sinon ce sera sans moi. Je fuis la répétitivité dans le JV.

Warp

09 nov 2017 @ 11:49

@koubiwan Ben techniquement les environnements sont plus grands, plus d’unités à l’écran ... Il y a pas que la qualité des textures qui fait la « technique »

Merci pour le test super complet, vous assurez ;-)

lacrasse

09 nov 2017 @ 12:28

voilà,un jeu que je veux....j’ai adoré le premier qui a été une super surprise ...

tomzati

09 nov 2017 @ 13:24

Celui là il sera mien aussi ! D’occase dans quelque temps mais il sera mien c’est sûr !

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reader117

09 nov 2017 @ 14:18

Personnellement je trouve le jeu beaucoup plus fun que le dernier Assassin’s Creed. Le problème c’est que c’est pas aussi aboutit en terme d’environnements.

Par contre je me demande sur quel écran sont réalisées les captures d’écran de la One normale ? Parce que j’ai branché ma One X hier (alors que j’ai le jeu depuis deux semaines), j’ai installé la maj, j’ai essayé les deux modes (4k et Qualité), et j’avais clairement pas cette impression de différences par rapport à la version One classique (et pourtant j’ai bien une télé 4k). J’ai bien vu quelques détails en plus (lumières et particules notamment) mais au niveau des textures ça me semblait pas aussi horrible et flou sur One Fat

tomzati

09 nov 2017 @ 14:29

Ah bah voilà un com qui me rassure reader117 parce qu’on me vend depuis 2 semaines le nouveau AC en me disant c’est trop bien et tout ce qui m’amenait à hésiter entre les deux même si j’ai bcp plus de réticences sur le AC que ce jeux . Du coup ça me conforte dans l’idée que ce jeux va me plaire !

Naeje

09 nov 2017 @ 22:38

@reader117 J’ai pris ces screens sur Xbox One (seul le dernier a été pris sur Xbox One X) et c’est vrai qu’en y rejouant sur One X, je n’ai pas tout de suite vu la différence. En fait, c’est lorsqu’on s’attarde sur les détails que l’on voit le fossé graphique entre les deux versions. Les textures du sol sont plus détaillées mais il y aussi plus de polygones : le sol n’est plus une simple texture plate mais il y a plein de petites aspérités, notamment dans la terre et la boue. Mais ça on ne le voit quasiment pas à l’oeil nu, il faut utiliser le mode photo pour s’en rendre compte.

Le jeu n’est pas le plus impressionnant c’est vrai, mais franchement il y a certains détails qui tuent comme la barbe de Talion ou les petits détails sur les épées, où en zoomant on peut voir les lanières de cuir du manche ou les petits pierres serties qui ont une texture ultra détaillée. Voilà quelques screens que j’ai pris sur Xbox One X :

http://xboxdvr.com/gamer/Naeje/screenshot/7677271

http://xboxdvr.com/gamer/Naeje/screenshot/7671652

http://xboxdvr.com/gamer/Naeje/screenshot/7671645

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reader117

10 nov 2017 @ 09:25

@Naeje Merci pour ces retours. J’ai pas mal testé le mode photo hier et en effet y a beaucoup de choses qui sont plus propres. Au final ce qui est dommage c’est que j’ai pas l’impression que toutes les textures du jeu soient concernées, parfois en mode photo on peut voir cote à cote deux éléments d’armure d’un ennemi : un dégueulasse et étiré, l’autre beaucoup plus propre (après ça vient peut être du système de génération des ennemis).

Sinon hier j’ai réussi à activer le hdr sur ma télé (option complètement planquée dans les sous sous menus), et déjà ça fait une sacrée différence en jeu (un peu blurry par moment).

J’ai relancé Assassin’s Creed avec le hdr aussi, c’est beaucoup mieux aussi (mais on se croirait dans un film de Jar Jar Abrhamas tellement les reflets font du lens flare). Et au final la dif technique est pas si grande que ça, tout ce qui est affiché au loin est bien plus laid sur Assassin’s Creed (végétation, sol, les animations des chevaux sont horrible a distance aussi) que sur Shadow Of War.

Mais au final Assassin’s Creed est quand même mieux fait de près.

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Smith5945

10 nov 2017 @ 12:24

@reader117 Pour AC, le patch 1.04 déployé mercredi à fait apparaître des soucis techniques sur toutes les plateformes. Pour améliorer performances et fluidité, Ubi a éffectué un downgrade parfois bien dégueulasse (apparence des palmiers au loin, animations sur chevaux et beaucoup d’autres choses etc...). Conséquence direct = jeu bien moins beau.

Sa rale sur tous les forums, notamment celui du jeu. Il y a donc des chances que Ubi fasse rapidement machine arrière. De plus, un site spécialisé en a fait une news hier :

http://www.jeuxvideo.com/news/742784/assassin-s-creed-origins-le-dernier-patch-causerait-des-soucis-techniques.htm

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reader117

10 nov 2017 @ 14:23

@Smith5945 J’ai vu passer ça aujourd’hui en effet. Celà étant les animations des chevaux dégueulasses à distance étaient déjà comme ça avec le patch sur xbox Fat ^^