Les Micro Machines c’est d’abord une marque de jouets très populaire dans les années 90, qui a su également investir le monde du jeu vidéo avec une première adaptation datant de 1991 sur Super Nintendo. Mais ce n’est qu’un peu plus tard, sur Playstation avec Micro Machines V3 que la série a rencontré un réel succès. Le jeu était fun et permettait notamment de jouer à 8 sur la même console avec un « multitap ». Et, fait intéressant, il offrait même la possibilité à deux joueurs de se partager une seule manette. C’était loin d’être confortable, mais avec quelques bouteilles de soda et des paquets de curly, on était sûr de passer une bonne soirée entre copains !
Nostalgie quand tu nous tiens
C’est donc avec une certaine nostalgie que j’apprenais le retour de la série annoncé en janvier dernier par Codemasters. Et d’après les vidéos, on pouvait s’attendre à un bon petit jeu sur lequel passer quelques soirées endiablées. Malheureusement, une fois lancé, le jeu nous remet rapidement les pieds sur terre. Dès le menu principal, on ne nous propose aucune campagne ou championnat. On a droit à un très succinct didacticiel qui nous apprend comment accélérer, freiner et utiliser les bonus et puis c’est tout.
On se rend alors vite compte que le jeu se focalise sur les activités en ligne, avec des événements limités dans le temps qui donnent accès à des modes de jeu spéciaux. Lorsqu’on finit un de ces événements, le jeu nous récompense même par un coffre bonus... Oui, on sent que les développeurs ont pioché leurs inspirations un peu partout, sans savoir vraiment ce qu’ils faisaient. Le jeu ne se prête vraiment pas à ce type de pratique, mais bon pourquoi pas, il faut vivre avec son temps après tout.
Et puis bon, une fois en course, le jeu n’est pas mauvais. La conduite est plutôt agréable et plus accessible que dans mes souvenirs. On a ainsi accès à 12 véhicules allant de la voiture de police au camion benne, en passant par le char d’assaut ou encore le véhicule tout-terrain Cobra des GI Joe. De ce côté-là, les développeurs ont su établir des partenariats intelligents, même si on se demande ce que cela apporte réellement au jeu hormis le fait de titiller notre fibre nostalgique. On pourra donc utiliser comme tout bon clone de Mario Kart, la bombe NERF, les mini-roquettes et le marteau. Ces bonus ajoutent une dose de fun aux courses, ce qui n’est pas déplaisant.
Chars en plastiques et petites voitures
En mode en ligne, on nous propose trois modes de jeu différents : la bataille, la course ou l’élimination. La bataille est un ajout assez sympathique, puisqu’elle propose de s’affronter dans des arènes avec des variantes « pose de bombe » et « capture du drapeau ». Dans ce mode, chaque véhicule a ses propres capacités spéciales, au nombre de 3, ainsi qu’une attaque « ultime » que l’on déclenche avec Y. Ça paraît un peu incongru au départ de donner des capacités aux différents véhicules, mais il faut avouer que l’on en vient à apprécier le chaos des parties. C’est fun, c’est du grand n’importe quoi et puis surtout ça tire dans tous les sens ! Bref, on pourra passer quelques bons moments dans ce mode.
La course reste tout de même le mode le plus intéressant du jeu. Il fait s’affronter jusqu’à 12 joueurs ou IA sur 10 tracés différents. Ces tracés, sans être très longs, sont plutôt inspirés, avec des thèmes variés comme la table de billard, le labo de science ou la cuisine, ce qui est l’une des forces de la licence. Les circuits ont leurs propres obstacles comme les taches de lait qui font perdre de l’adhérence ou le caramel qui ralentit, les bobines électriques qui vous électrisent ou la glace qui se fissure. Comme cité plus haut, on pourra, dans ce mode, utiliser 3 bonus différents pour tenter de gêner ou d’éliminer ses adversaires. Malheureusement, la formule semble moins bien fonctionner qu’à l’époque et après une dizaines de parties, on s’ennuie fermement. On se retrouve trop souvent, soit à s’asticoter en milieu de peloton avec tout ce qu’on trouve comme bonus sur son passage, soit en tête avec une avance trop importante pour se faire rattraper. Et les retours incessants au menu principal après chaque course auront tôt fait de nous faire perdre patience.
Il reste le mode élimination qui met en scène jusqu’à 4 concurrents et dont le but est d’être le premier à distancer ses adversaires. La caméra suit le premier et une fois sorti de l’écran, on est éliminé. Le concurrent qui a éliminé tous ses adversaires remporte la manche, le but étant de parcourir une distance déterminée manche après manche pour remporter la victoire. Et c’est peut-être le mode le plus fun en local, ce qui n’est pas difficile puisque le seul autre mode jouable sur la même console est le mode bataille... Oui, on ne peut pas faire de course en jouant en local, ce qui est franchement regrettable.
On passera sur le mode classé qui se débloque à partir du niveau 10 et dont on se demande, là aussi l’intérêt, ainsi que sur les graphismes tout juste potables... Au final, on a vraiment l’impression d’un jeu sorti à toute vitesse avec un contenu à peine suffisant. Surtout qu’à 30€, on peut quand même se poser des questions. On sent que c’est un jeu au budget limité, ce qui est vraiment dommage car le titre aurait mérité un meilleur traitement. Et malheureusement, ce Micro Machines risque d’être rapidement déserté au vue du peu de joueurs que j’ai rencontré en ligne. Et heureusement qu’il y a des IA pour remplir les serveurs...