Test - Dead Rising 4

«Frank is back» , - 21 réaction(s)

Annoncé en fanfare à l’E3 dernier pendant la conférence de Microsoft, Dead Rising 4 a créé la polémique après le remplacement de la voix de Frank West, celle de TJ Rotolo, qui avait acquis une certaine notoriété auprès des fans. Ça a eu l’effet d’une bombe et autant dire que ces derniers étaient remontés contre Capcom Vancouver. Le studio s’est par la suite justifié en louant la performance du nouvel acteur et assumant un changement qui, pour eux, était pour le meilleur. Ce qui est clair, c’est que l’équipe souhaitait poser de nouvelles bases pour la série, même si cela voulait dire abandonner au passage une partie de son héritage.

I’ve covered wars, you know

C’est ça quand on achète ses cadeaux le 24...

L’histoire se passe 15 ans après les évènements du premier épisode. Quinze ans après l’épidémie qui a touché la petite ville de Willamette, connue surtout pour son centre commercial, et qui avait mené Frank West à révéler un scandale sans précédent : une invasion de zombies ! Quinze ans plus tard, on retrouve donc un Frank West plus aigri et amer. Il se demande encore à quoi tous ses efforts ont servi. En effet, le gouvernement avait étouffé l’affaire à l’époque, mais aussi les nombreuses autres qui ont suivi. Il avait finalement raccroché et coulait une vie paisible en donnant des cours de photographie.

C’est alors qu’une de ses élèves, la jeune Vick, connaissant la carrière du fameux journaliste, l’embarque dans une sombre histoire. Elle l’emmène malgré lui à Willamette pour ce qui devait être un simple repérage dans une base militaire. Mais tout ne se passe pas comme prévu et notre duo se retrouve séparé. Après ce nouveau fiasco, qui lui vaut d’être la cible des médias et du gouvernement, il est obligé de repartir de zéro, encore une fois. Finalement, quelques mois plus tard, Frank est de nouveau appelé, cette fois par les services du ZDC (le centre de prévention anti-zombie), pour retourner à Willamette, dont toutes les communications sont coupées depuis plusieurs mois. Mais ce qui aidera notre héros à prendre sa décision, c’est la présence de sa jeune protégée sur des clichés. Dès lors, il veut découvrir ce que cache cette nouvelle épidémie mais cette fois-ci, il est prêt à tout faire péter !

It’s Frank… Frank West

Un réveil difficile pour notre Franky !

Tout de suite, ce qu’on remarque c’est cette voix enfin en VF, à laquelle on s’habitue assez vite finalement. Frank n’a pas abandonné son sens de l’humour et on le retrouve avec plaisir. On s’étonne même de rire à ses vannes. Au cours de l’aventure, beaucoup de ces petites blagues font mouche et démontrent un gros travail sur l’écriture. Un bon point !

Un bon point aussi au niveau des performances, puisqu’on peut oublier les démonstrations qui laissaient à désirer. La version finale est irréprochable. Les textures sont fines, les effets très propres et les lumières saisissantes. Cerise sur le gâteau, l’ambient-occlusion qui donne un côté réaliste à l’ensemble. Mais surtout, le moteur est très bien optimisé, puisque même avec des milliers (oui, vous avez bien lu) de zombies à l’écran, le framerate reste stable.

Les armes à feu deviennent enfin une option viable [...]. On cale les tirs à la tête avec une facilité déconcertante, pour notre plus grand plaisir
En 15 ans, notre Franky a appris à tirer ! Il serait temps !

Manette en main, notre héros, malgré son âge, est aussi plus agile et sa démarche est moins lourde que dans nos souvenirs. On est très vite à l’aise avec n’importe quelle arme, une fois qu’on s’est fait à des commandes entièrement revues. On a maintenant directement accès à 3 types d’armes qu’on peut alterner à la volée. X et Y pour taper au corps à corps, les gâchettes pour tirer, comme dans tout bon TPS, et LB pour les armes de jet. Ça répond bien et on se sent beaucoup moins vulnérable que dans les précédents titres. Il est clair que ce Dead Rising nouvelle formule semble s’aligner sur les standards des jeux à la troisième personne. D’ailleurs, les armes à feu deviennent enfin une option viable, grâce à l’ajout d’une aide à la visée et de dégâts augmentés. On cale les tirs à la tête avec une facilité déconcertante, pour notre plus grand plaisir.

O Christmas Tree

Truc sympa : on voit toujours l’écran de jeu quand on fait pause.

Même chose dans les menus, finie la liste d’armes à rallonge que l’on fait défiler, on trouve rapidement ce qu’on veut grâce à un menu radial, repris de Dead Rising 3, désormais disponible pour chaque type d’arme. En maintenant gauche, haut ou droite de la croix directionnelle, le temps se fige et on peut alors choisir notre nouvelle arme de destruction. C’est bien pensé et c’est surtout vital lorsqu’on affronte les hordes de zombies. Et autant dire qu’on a fort à faire puisque le nombre de zombies affichés à l’écran est toujours aussi impressionnant. On se retrouve face à de véritables marées de chair putréfiée, qu’il est difficile de traverser si on n’est pas un minimum équipé.

En parlant des menus, je tiens à souligner pour les amateurs la qualité de la bande-son jazzy très festive et très agréable en cette période de l’année. Du beurre pour les oreilles !

L’appareil photo fait aussi son grand retour et il propose maintenant plusieurs modes de vue, comme le mode thermique qui donnera lieu à des utilisations fort sympathiques, notamment lors de séquences d’investigation inspirées de la série des Arkham. Le mode selfie est bien sûr présent, même si c’est là un gadget qui n’apporte pas grand-chose.

C’est un œil sur le pare-brise ?

Oh, la belle rouge !

Au rayon outillage, on peut compter sur pléthore d’armes et objets en tout genre, allant du simple couteau au marteau auquel on a accroché des grenades, en passant par la traditionnelle batte de baseball que l’on peut modifier selon nos envies, de fils barbelés, façon « Lucille » de Walking Dead, ou de différentes lames. Vous l’aurez compris, le système de combo est toujours de la partie et on peut maintenant modifier ses armes sur place. Il suffit de s’avancer vers l’objet et le jeu nous indique automatiquement en fonction des armes déjà en notre possession, si on peut en fabriquer une nouvelle.

Le marteau à grenades est un nouveau classique de cet opus

Comme toujours, les développeurs s’en sont donnés à coeur joie et on peut construire des armes improbables, mais toutes très intéressantes à utiliser. Pour ma part, je suis un amateur de la traditionnelle batte de baseball. Simple, efficace. Mais il faut bien dire que le marteau à grenades est un nouveau classique de cet opus. Il fait le ménage à coups d’explosions, un délice !

La petite nouveauté, ce sont aussi les exosquelettes placés à certains endroits et qui nous permettent pendant une durée limitée de s’équiper d’armes dévastatrices commes des gatlings, des haches, d’arracher des parcmètres ou de fabriquer des combos originaux en l’associant à des bornes d’arcade ou des stands de glace. C’est très sympa, surtout lors de certaines séquences de la campagne où on peut en disposer de manière illimitée. On peut alors enchaîner souffle glacé et tornade, de quoi faire le ménage parmi nos amis les zombies.

Frank a une façon très particulière de « nettoyer les rues ».

Les véhicules combos sont toujours de la partie et toujours aussi puissants, avec des armes qui nous permettent de moissonner les rues avec un petit sourire satisfait ! Ces véhicules sont indispensables pour traverser la zone plutôt vaste du jeu, qui comprend le nouveau Megaplex de Willamette, complètement reconstruit dans une version quelque peu réduite par rapport à l’ancien et bizarrement sous exploité durant la campagne, ainsi que différents quartiers alentour avec leurs bâtiments et maisons à visiter pour satisfaire nos besoins d’exploration.

Aaaaerrrrghh….

Je crois que j’ai trouvé ma nouvelle passion !

Malheureusement, à part les zombies, la ville est plutôt vide, la faute à des missions secondaires redondantes et peu intéressantes. Des pilleurs et des soldats se partagent la ville, mais les affronter est de toute façon bien souvent inutile. Quant aux survivants qui apparaissent aléatoirement à des endroits précis, ils nous donnent simplement des récompenses lorsqu’on a nettoyé la zone. Il n’est plus ici question de les emmener en sécurité, puisque une fois débarrassés des zombies, ils repartent d’où ils viennent sans plus de cérémonie. De même, les psychopathes ne sont plus que des PNJ déguisés et équipés d’armes combo apparaissant çà et là, au fur et à mesure de notre progression. Les vaincre n’est alors qu’une formalité, d’autant plus que le jeu n’est pas difficile.

On peut dire “au revoir” aux carrés de vie et “bonjour” à la barre verte avec des points de vie

C’est d’ailleurs le plus facile de la série, aux antipodes de l’expérience hardcore et sans concessions du premier épisode. Et on peut dire “au revoir” aux carrés de vie et “bonjour” à la barre verte avec des points de vie. Mais là n’est pas le problème, c’est surtout qu’on ne meurt qu’à de très rares occasions, car la nourriture et les kits de soin sont présents en surabondance. On en trouve à chaque coin de rue, dans chaque bâtiment, parfois même après avoir tué un ennemi. A noter au passage que la nourriture et les kits de soin sont désormais regroupés indifféremment. On récolte ces kits que l’on peut alors utiliser d’une simple pression sur la flèche du bas. Une mécanique de jeu qui est clairement devenue trop simple, car même dans la mêlée, on est très peu mis en danger.

Un zombie-cue façon West !

On a ainsi un sentiment de surpuissance qui ne fait que s’accentuer lors de notre progression. Car comme dans les précédents titres, notre personnage gagne des niveaux. Ici, chaque niveau nous donne un point à allouer dans 4 catégories : bagarre, résistance, tir et survie. Selon un arbre de compétences, on débloque des bonus de vie, de munitions, de dégâts, de coups critiques, de résistance des objets, etc. Passé le niveau 40, on est presque imbattable. On ne sera que ralenti par les zombies qui épuiseront nos ressources et abîmeront nos armes (un peu), mais il suffira de s’arrêter un peu plus loin dans un bâtiment pour refaire le plein. A vrai dire, au cours de la campagne, j’ai presque eu envie de m’imposer des restrictions, pour éviter de rendre le jeu encore plus facile. Bien sûr certains affrontements nous mettront parfois en difficulté, mais ça ne dure jamais et on reprend très facilement le dessus, soit en changeant d’arme, soit en courant se mettre à l’abri pour utiliser nos trousses de soin.

Ô mon Roméro !

De même, exit la limite de temps et les fins alternatives, les développeurs ont abandonné toute idée de frustration pour une expérience de jeu plus linéaire et balisée. Certains joueurs apprécieront, mais il faut le dire, une grande partie d’entre eux ne pourra qu’être déçue par ce choix. La série avait déjà abordé un tournant décisif avec le 3e épisode et un timer moins contraignant, ici, les développeurs ont choisi la solution la plus difficile. On pourra toujours se consoler avec les remakes HD sortis en septembre dernier…

Moins de stress, moins de tension, mais un fun omniprésent désormais maître-mot

Certains joueurs regretteront également l’absence de campagne coopérative, présente dans Dead Rising 2 et 3. C’est vraiment dommage, mais c’est sûrement le compromis pour nous en mettre plein la vue en solo. On trouvera toutefois en remplacement un nouveau mode multijoueur en coop, mais malheureusement celui-ci nous retiendra à peine quelques heures de plus, le temps de boucler les 4 épisodes disponibles.

Mario Kart version Frank West !

Il reste une campagne bourrée de moments foufous, ces moments où on se laisse porter par le jeu et toutes les possibilités qui s’offrent à nous. C’est la première fois dans la série où on peut laisser libre cours à notre folie meurtrière sans avoir peur de rater quelque chose. Moins de stress, moins de tension, mais un fun omniprésent désormais maître-mot. D’ailleurs, la campagne est à n’en pas douter l’une des meilleures de la série, et nous tiendra en haleine une dizaine d’heures. Frank est un personnage haut en couleurs qui montre ici ses multiples facettes pour notre plus grand plaisir. Et ses adversaires ne sont pas en reste, puisqu’ils ont eux aussi des motivations bien réelles.

Bilan

On a aimé :
  • Le nouveau Frank, plein d’humour
  • Des zombies par milliers
  • Graphiquement très propre et fluide
  • Les armes combos, toujours aussi fun !
  • Une campagne au top
  • Les musiques des menus (si, si, je vous jure)
On n’a pas aimé :
  • Pas de temps limite / modes de difficulté / fins multiples
  • Un centre commercial plus petit et peu exploité
  • Un challenge inexistant
  • Des quêtes secondaires anecdotiques
  • Pas de coop en campagne
  • Un multijoueur qui ne vous retiendra pas longtemps
Fun ou challenge ?

Les développeurs de chez Capcom Vancouver n’ont pas eu la tâche facile. Ramener Frank à Willamette et opérer des choix drastiques pour tenter de revigorer une série qui n’a jamais reçu les éloges escomptés, c’était une mission des plus périlleuses. Malheureusement, au passage, ils ont sacrifié une grande partie de ce qui faisait le charme de la série, notamment l’emblématique timer, les fins multiples et il faut bien le dire les survivants et les psychopathes, qui ne sont clairement plus ce qu’ils étaient. Au final, même si ce Dead Rising nouvelle formule parvient à nous captiver grâce à une campagne intéressante et un gameplay toujours aussi jouissif, on en sort un poil déçu par tant de changement. La série opère ici un virage à 180°, pour le meilleur ou pour le pire. Et seuls les joueurs jugeront si c’était la bonne décision…

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Dead Rising 4

PEGI 18

Genre : Action/Beat them up

Éditeur : Capcom

Développeur : Capcom Vancouver

Date de sortie : 06/12/2016

Prévu sur :

Xbox One, PC Windows

21 reactions

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Apollon13

08 déc 2016 @ 09:31

Le « mode libre » c’est un truc demandé dans la série depuis quoi ? Globalement 10 ans ? Virer le chrono, mettre un système de priorité aux missions, demander confirmation sur l’avancée du temps... C’était un truc pas super compliqué à mettre en place qui permettait à capcom de toucher un plus large public.

Perso sans le chrono je m’ennuie, on me vire une grosse partie du sel de la série en me proposant en contrepartie... Bah rien en fait. D’autre supportent pas le chrono et ils ont pas moins raison que moi, c’est juste une question de goût. Bilan au lieu de contenter tout le monde en faisant ce que tout le monde leur demande depuis le début... Bah ils aliènent juste l’autre partie du public, sincèrement en quoi c’est une bonne chose ?

Déjà une partie des joueurs refuseront de prendre le jeu sans ce mode de base, refusant de payer 2 fois pour jouer en mode « normal ». L’autre truc c’est qu’ici on se renseigne, on lit des test et/ou news, celui qui prend juste ce jeu parce qu’il avait aimé le précédent pourrai avoir un mauvaise surprise... C’est pas en faisant des DLC « passage à la caisse obligatoire » qu’on se fait des ronds sur un jeu, c’est déjà en vendant le maximum de jeu.

Pour le reste pour ce que j’ai testé du jeu... C’est meh. Les survivants/psycho caricaturaux me manquent, le chrono personnellement me manque... J’ai juste l’impression de jouer à un dead rising moins bien... Et d’avoir une surabondance de « youhou ! Super ! C’est génial ! » beuglé par ce « pas trop Frank West » et quelques pnj. En jouant j’ai eu l’impression d’avoir u commercial nul perché sur mon épaule me gueulant « tu t’amuse hein !? C’est trop mdr comme disent les jeunes pas vrai !? ». Mettre des voix pour l’ambiance j’ai rien contre, mais la on est parfois au niveau du secouage de clefs devant un gamin...

Je vais faire comme beaucoup et remercier la tentative de grattage de pognon capcomienne (c’est pas leur première fois en même temps) en attendant une grosse promo... Voire en le prenant pas du tout... Et un jour ils écouteront peut être les joueurs.

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