Battlefield 1, c’est le nom du “CoD killer” de cette année ! À part si on vit dans une grotte depuis 6 mois, on sait tous que le prochain “BF” mettra en lumière la Première Guerre mondiale. Le bad buzz de l’annonce de son concurrent direct, Call of Duty Infinite Warfare, jugé trop futuriste, est une aubaine pour EA et Dice. La masse de joueurs réclamant un jeu authentique, le studio suédois a marqué les esprits en annonçant son prochain bébé avec un trailer somptueux. La beta multijoueur avait, elle, permis d’avoir les premières (très bonnes) sensations d’un des titres phares de cette fin d’année.
Un pétage de rétine dans les règles !
Le mode solo du jeu nous met directement dans l’ambiance grâce à une séquence d’introduction visuellement hallucinante ! C’est beau, c’est propre, ça pète et ça hurle dans tous les sens, les premières minutes du jeu décrochent la mâchoire. On incarne tour à tour différents soldats que l’on accompagne jusqu’à une mort inévitable. Sur un champ de bataille terrifiant de crédibilité, un énorme zeppelin en feu au loin, les balles fusent et les cris de la guerre glacent le sang. On tombe au combat et l’intro se termine par la présentation des différents protagonistes de la campagne. Six récits s’offrent à nous, nous mettant dans la peau de (anti) héros bien distincts les uns des autres. Du pilote de char aux soldats de l’empire ottoman, en passant par les Arditi italiens et la Royal Flying Corps britannique, la lumière est faite sur des conflits souvent peu connus de la Grande Guerre. L’occasion aussi de découvrir l’univers de personnalités marquantes comme par exemple Lawrence d’Arabie, durant la Grande Révolte arabe entre 1916 et 1918.
Le premier récit concerne Edwards, un jeune chauffeur embarqué malgré lui en tant que pilote de char. En France, aux commandes de “Big Bess”, un blindé Britannique Mark V, on part reconquérir des points stratégiques et détruire de l’artillerie dans le but de rallier plus tard la ville de Cambrai. Accompagné par un supérieur bienveillant, une tête brûlée peu accueillante et un jeune mécanicien, l’accent est mis sur les relations humaines au cours de différentes cinématiques splendides. L’enfer de la guerre est bien retranscrit alors qu’il faut, à la manière des modes multijoueurs, capturer différents points pour avancer vers l’ennemi. Le canon et la mitrailleuse comme seuls alliés, on est totalement immergé dans le combat. Peu de surprises au niveau des commandes du char, on reste cependant toujours ébahi devant un tel “spectacle”. Grâce à des tonnes de petits détails allant de la destruction (très bien rendue) aux explosions hallucinantes, en passant par différents effets de lumières, particules (boue, fumée) et jeux de texture, on a réellement l’impression de vivre le conflit.
Plus tard, alors qu’on progresse efficacement à bord de notre véhicule, il faut en descendre pour désigner des cibles à détruire dans une forêt au brouillard omniprésent. Progressant désormais seul, dans de petits sentiers, une atmosphère vraiment pesante se fait sentir. On explore différents camps ennemis à pas de loup tant on se sent vulnérable, l’ambiance est excellente et le calme environnant stressant. La menace est proche, on se refuse presque l’entrée dans certains bunkers tellement c’est flippant. Bien servi par une spatialisation sonore et une VF parfaite, on ne peut que vous conseiller de jouer avec un bon système son si vous le pouvez (home cinema ou encore mieux, un casque 5.1), pour apprécier le travail effectué à ce niveau. Même si on l’oublie trop souvent au profit des pixels, le son permet ici une immersion des plus totales, alors pourquoi s’en priver ?
Maintenant que vous avez l’eau à la bouche (du moins on espère !), on vous laisse découvrir les autres récits. Tous de très bonne qualité, on prend énormément de plaisir à découvrir ces histoires à la mise en scène excellente et à la narration maîtrisée. En revanche, la durée de vie est vraiment légère et c’est bien dommage, il faut compter une dizaine d’heures dans le plus haut niveau de difficulté proposé pour boucler tous les récits. L’IA, qu’elle soit alliée ou ennemie, est elle aussi un poil moyenne parfois, mais rien de bien méchant. Tout ça est vite oublié grâce à des scènes toutes plus épiques les unes que les autres, avec certains passages tellement pesants qu’on se croit parfois presque dans un “survival”, tant la pression des combats est forte. Bien diversifié, le jeu nous laisse généralement le choix d’y aller en finesse ou au contraire, de rentrer dans le tas. Beaucoup de phases “ouvertes” (souvent des petits villages restreints ou des camps ennemis) s’offrent à nous, et ceux qui aiment regarder dans tous les coins pourront trouver de l’équipement et différents collectibles. En effet, 5 “manuels de terrain” sont à collecter dans chaque niveaux. Il faut aussi compter sur la présence de défis, appelés “entrées du codex”, qui demandent par exemple de traverser des zones sans être repéré, d’éliminer des cibles uniquement en les tuant au corps à corps, ou encore de remplir des objectifs annexes. En cas de réussite, ils permettent de remporter différents contenus pour le multijoueur (Skins, battlepack etc…), qui reste la marque de fabrique de la série.
Jouez ensemble pour encore plus de plaisir !
Que serait un Battlefield sans son mode multi ? Probablement pas grand chose. Globalement, peu de choses changent et on reste sur les fondamentaux qui ont fait et font encore le succès de la série. Néanmoins, quelques subtilités et ajustements font leur apparition. Directement repris de Hardline et de Star Wars Battlefront, ils font avancer la licence en la tirant toujours plus vers le haut. Outre les classiques modes conquête, domination et match à mort, le mode “Opération” débarque en grande pompe. Il propose de jouer des conflits ayant existé, et ce jusqu’à 64 joueurs au total. Pour résumer, c’est une Ruée (combat à grande échelle, avec véhicules et objectifs évolutifs à capturer) qui s’étale sur plusieurs cartes avec en plus quelques petites cutscenes rappelant le contexte historique. Souvent très longues et intenses, du fait du nombre colossal de participants, ces parties requièrent de bien former son escouade (de préférence avec des amis au micro) sous peine de vite se retrouver dépassé par les événements. Toujours sur le principe d’attaque/défense, il faut capturer des objectifs et les tenir pour gagner le maximum de tickets.
Une fois dans l’action, entre les chars, les avions, les dizaines de joueurs et la destruction toujours aussi bien fichue, autant dire que ça part dans tous les sens. Les attaquants ont souvent les cartes en main mais attention, en cas de perte d’un des objectifs, des véhicules un peu particuliers viennent prêter main forte aux défenseurs : zeppelin, navire de guerre ou train blindé, sont, selon les maps, en quelque sorte des béhémoths jouant le rôle de “big boss” qu’il faut mitrailler encore et encore pour espérer réduire à néant leurs attaques dévastatrices. En cas de réussite, cela donne en plus lieu à des scènes épiques qui ne sont pas sans rappeler le “levolution” de Battlefield 4.
De manière générale, on a affaire ici à un gameplay un poil plus lent dans sa globalité mais aussi et surtout à des combats plus rapprochés et brutaux que dans les épisodes précédents ! Il n’est pas rare de voir les affrontements se terminer à coups de baïonnettes, des séquences ultra violentes dans lesquelles on charge son ennemi en hurlant. Les armes d’époque, moins précises et à la cadence de tir moindre, sont aussi un des facteurs principaux au rythme du jeu. Les classes elles, restent quasiment inchangées. Déjà très efficaces, on note un petit rééquilibrage notamment sur les snipers dont le “reflet” de la lunette est désormais bien visible de l’ennemi. Finies les longues minutes de “campe” à observer la carte, il faut maintenant être plus rapide et mobile sous peine d’être repéré à des kilomètres. En revanche, on note l’arrivée des classes “élites”. Disséminées sur les maps à l’image des classes “héros” de Battlefront, elles donnent un avantage certain dans les rangs des équipes : lance-flammes, sniper à balles explosives (efficace contre les véhicules !) et machine-gun avec blindage du soldat, la résistance de ceux qui s’en emparent est accrue et il faut impérativement trouver leurs points faibles pour les éliminer.
Les 9 cartes présentes (aux configurations diverses selon les modes de jeu) sont toutes de qualité, proposant un level design riche et une atmosphère sans égale. Des ruines d’Amiens à la forêt d’Argonne, des tranchées aux longues étendues de sable, la diversité est de mise aussi bien visuellement que dans les affrontements. On note un petit bémol sur le pilotage des avions en campagne lors du récit 2. Bien différent de celui en multi’, leur gameplay n’est franchement pas intéressant en solo. La faute par exemple à l’impossibilité de réaliser des tonneaux, on reste donc cantonné à ralentir/accélérer et virer. Un problème mineur qui se révèle être assez contraignant lors des affrontements aériens. C’est dommage, heureusement qu’il est beaucoup plus poussé et jouissif en multijoueur. Les chevaux eux permettent de se déplacer rapidement, mais sont évidemment très vulnérables.
Si on pouvait avoir peur de retrouver un “BF4” façon Première Guerre mondiale, on est surpris de voir que même si la recette change peu, le résultat fait quand même son effet. L’ambiance y est pour beaucoup, et le rythme et les affrontements plus brutaux changent réellement la façon d’appréhender le combat. Cependant, il est primordial de s’entourer d’amis ou au moins de jouer avec un micro en partie publique, sous peine d’être vite perdu dans ces parties immenses ou ça pète dans tous les sens sans que l’on sache d’où ça vient.