Cela fait tellement longtemps que Tiger Woods revient tous les ans qu’on a fini par perdre le compte de jeux estampillés du nom du deuxième plus célèbre queutard au monde (détrôné depuis peu par un Frenchie qui aime les grands hôtels). Et pour cause, année après année, les évolutions sont bien maigres. Juste de quoi assurer à la licence le titre de meilleure simulation de golf, mais cela sans aucune concurrence. A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. Malgré cette faible émulation, les nouveautés de ce nouvel opus justifient-elles l’achat ?
Du plus bas au plus haut
La première chose qui frappe quand on commence à jouer c’est que…rien n’a changé. Il faut vérifier la jaquette pour être sûr qu’on a bien un nouveau jeu et non pas sa mouture précédente. Mêmes menus, mêmes bruitages, même maniabilité, même graphismes. Passé cette entrée en matière un peu décevante, on trouvera bien les quelques nouveautés présentes. La première, et la plus importante, est que l’objectif est de remporter le Masters d’Augusta, nouvelle licence. Le parcours mythique, très bien modélisé, est très difficile et représente un véritable défi pour les joueurs. Un vrai plaisir que de tenter de remporter le morceau sur ses greens piégeux. L’autre nouveauté, c’est la présence permanente d’un caddie qui conseillera les coups qu’il pense les meilleurs. Ce ne sont pas toujours les coups optimaux, mais ses suggestions ont toujours du sens, et on peut faire la totalité des parcours juste en l’écoutant. Le gameplay, déjà accessible, s’en retrouve encore facilité. Si parfois il est agaçant à toujours jacasser, sa présence reste toutefois un plus indéniable, puisqu’on peut toujours choisir de ne jamais l’écouter et de chercher son propre coup parfait. Au rayon nouveautés, on en reste là, tout le reste est exactement la même chose qu’avant.
Que ce soit en ligne (des parties agréables, dans une ambiance zen) ou hors ligne, on retrouve un jeu essentiellement basé sur la carrière. Cette fois, on démarre vraiment en bas de l’échelle, et ce sera un peu plus long pour en côtoyer les sommets, mais fondamentalement c’est comme d’habitude.
Stagnation
Le gameplay réputé de la série fait toujours merveille, mais on retrouve également toutes ses faiblesses. Il n’y a toujours pas de caméra libre qui permet de mieux appréhender les trajectoires, et la caméra s’obstine toujours à se focaliser sur le point d’arrivée théorique de la balle, sans qu’on puisse bloquer la vue sur le green. Pas d’évolution non plus d’un point de vue technique. Si les golfeurs sont très bien animés, les graphismes n’ont pas bougé depuis des années. Un jeu de golf ne demande pas des milliers de décors différents, on pourrait tout de même être en droit d’avoir une amélioration sur les textures utilisées afin d’exploiter nos télés HD. Le public, lui non plus, n’a pas bougé. Et c’est le terme exact, puisqu’il reste raide et immobile, comme planté sur le bord du parcours.
Comme souvent avec EA, il y a pas mal de contenu, avec une quinzaine de parcours variés, chacun ayant ses propres caractéristiques. Seulement voilà. Pendant la carrière, on nous présente une grosse série d’autres parcours, qui apparaissent comme des étapes possibles, mais qui sont bloqués car « non-achetées ». Et oui, le jeu est un support publicitaire qui pousse à l’achat à longueur de temps. Payer pour jouer en ligne si vous n’achetez pas le jeu neuf, payer pour des parcours supplémentaires, disponibles dès la sortie du jeu…En gros, si vous voulez le vrai jeu, complet, cela vous coûtera vraiment cher. Cette atmosphère de pousse-à-la-consommation rend le jeu tout simplement antipathique. Si c’était pour sortir un jeu sans évolution, et avec la moitié de son contenu payant en téléchargement, il aurait été aussi simple de rester sur PGA Tour 11 et de proposer ces parcours, ce n’était pas la peine de sortir un « nouveau » jeu boîte.