Tiens, voilà un jeu de dogfight (combats aériens…oui, je sais, les chiens ne savent pas voler…), ça faisait longtemps ! Voilà un genre qui divise la planète des joueurs : il y a ceux qui s’en sortent bien, et les handicapés du manche (hum) incapables de diriger convenablement un avion, dont votre serviteur fait malheureusement partie. C’est donc avec un maximum de concentration que je me suis attaqué à ce JASF pour tenter d’en retirer la substantifique moelle.
Pétrole contre missiles dans la gueule des méchants
Le scénario est très encré dans le réel, mais bien entendu toute ressemblance avec des évènements ayant existé au Kow…Ayant existé serait purement fortuite.
On va donc incarner un pilote américain envoyé par la Coalition Démocratique de l’Ouest pour voler à l’aide de l’Azbaristan du Sud en échange d’accords commerciaux juteux et exclusifs pour exploiter leur pétrole. Les méchants ? L’Azbaristan du Nord, qui veut honteusement profiter du pétrole du Sud. Un peu comme nous, quoi, sauf que eux sont méchants. En tout cas, ne pas avoir de ressources ne les empêche pas d’avoir une armée de première bourre, avec des batteries anti-aériennes à foison et une escadrille tellement fournie qu’elle ferait pâlir d’envie Vladimir Poutine. Tant qu’on y est à aider la petite province pétrolière, on va même en profiter pendant le mode histoire pour aller botter les fesses du Nord chez eux. Non, mais ! Et on a intérêt à être bon, car c’est très seul qu’on va affronter les très nombreux chasseurs adverses, ou qu’on va aller larguer quelques bombes bien senties sur leurs buildings. Aussi étrange que cela puisse paraître, l’Azbaristan du Sud est pleine de pétrole et donc de thunes, mais n’est pas foutue d’avoir une flotte digne de ce nom. L’histoire est bien peu développée, et s’apparente plus à une succession des missions qu’on a déjà vues 1000 fois dans ce genre de jeux : batailles aériennes, bombardements, escortes ou poursuites d’un autre chasseur. On pourra tout au plus choisir son avion pour varier les sensations, ceux-ci étant plus ou moins lourds à manœuvrer. Les missions étant terriblement longues (on va y revenir), cela prendra un bon paquet de temps pour arriver au bout des 16 niveaux qui composent la campagne.
Il faut dire que JASF « bénéficie » de choix étranges qui le plombent totalement. Le pire est sans doute la faiblesse stupéfiante des armes mises à disposition (y compris les missiles à tête chercheuse ou autres instruments de mort qu’on imagine pourtant dévastateurs). Il faut s’y reprendre à plusieurs fois pour détruire n’importe quelle cible, ce qui rend les missions d’une longueur épuisante. C’est un symptôme d’un manque de dynamisme général qui n’incite absolument pas à s’investir dans le jeu. Même avec des chasseurs hyper perfectionnés, et à vitesse maximale, on a l’impression de se traîner en voyant mollement défiler le décor sous nos pieds. Les ennemis sont loin, on a le temps de prendre le café pendant qu’on tente des manœuvres maladroites pour prendre une bonne trajectoire, et il faut une bonne dose de volonté quand après avoir abattu trois chasseurs on se rend compte qu’il y en a encore quatre fois plus à se coltiner.
De l’arcade mou du genou
La maniabilité des avions est très classique, avec les gâchettes pour accélérer ou freiner, les boutons pour tirer ou sélectionner une cible, et le stick gauche, LB et RB pour se diriger. Sans être un pilote de chasse, on devine que la maniabilité est plutôt arcade : c’est pour ainsi dire impossible de décrocher. On peut faire ce qu’on veut, l’avion suivra comme si de rien n’était. Ce ne serait pas gênant si cela se traduisait par des courses folles, mais on est plus proche de la sensation d’être en Airbus plutôt que dans After Burner !