Licence qui perdure depuis de longues années, Might & Magic a fait son apparition sur Xbox 360 dans une indifférence polie avec une version librement adaptée du hit PC Dark Messiah. Bien que le jeu ne soit clairement pas un titre majeur sur console, il mérite pourtant qu’on s’y attarde : si ses défauts sont réels, il serait regrettable de ne pas examiner également ses qualités.
Il était une fois…
Vous êtes Sareth, un jeune apprenti impétueux en quête d’aventure. Vous êtes donc aux anges quand votre maître vous annonce que vous êtes prêt pour affronter les dangers de l’extérieur, et c’est avec excitation que vous allez trouver un cristal magique, objet recherché par beaucoup pour ses capacités permettant…permettant quoi ? C’est ce que vous allez découvrir après quelques heures de jeu ! Vous allez évoluer dans un monde heroic fantasy des plus classiques dans lequel s’affrontent différentes factions, et où prolifère le bestiaire habituel composé de gobelins et autres araignées géantes. Vous serez pris dans la tourmente d’événements qui décideront de l’avenir du monde, et vous aurez naturellement un rôle essentiel à jouer (encore heureux, manquerait plus qu’on joue le rôle d’un manant !). Visuellement et pour tous les personnages et créatures, on pense très fort à Oblivion dans ce jeu. Si ce n’est qu’ici le scénario ne laisse pas place à la liberté, et suit un rail bien défini découpé en niveaux. L’histoire qui nous est racontée n’est d’ailleurs pas d’un intérêt transcendant, et bien souvent on a l’impression d’être là un peu par hasard, et de ne pas influer sur son court (cela s’arrange quand on avance plus loin dans le jeu). Par contre, la galerie des personnages est bien étudiée, et les dialogues sont sympas (et bien joués, ce qui ne gâche rien). Dissipons donc tout de suite un potentiel malentendu : Dark Messiah n’est absolument pas un jeu de rôle, mais bien un fps médiéval.
Un faux jeu de rôle
Et pourtant le jeu essaie de nous feinter : on a un équipement, il y a des passages de niveaux et des points d’expérience, on choisit ses sorts…Tous les oripeaux du jeu de rôle sont là. Dans les faits, le seul aspect un peu rôliste véritable est la gestion de l’équipement, car pour tout le reste, tout a été considérablement allégé par rapport à la version PC. Ainsi on choisi au départ une classe de personnage (guerrier, magicien, archer ou voleur), et on progresse uniquement dans cette classe, gagnant aptitudes et niveaux au fil du jeu, sans possibilité de choisir quoique ce soit. Il faut immédiatement oublier la progression naturelle d’Oblivion et ne pas espérer un seul instant construire le personnage de vos rêves : ce n’est tout simplement pas possible. Cette limitation a pourtant un avantage indirect, c’est que les parties sont très différentes suivant la classe jouée, et que le jeu peut être refait sans problème, tant la façon d’appréhender le danger varie en fonction de ce que vous voulez jouer. Malgré tout, on ne m’enlèvera pas de la tête qu’il est ridicule qu’un guerrier ne puisse pas se servir d’un arc ! L’adaptation sur console a bénéficié d’un authentique soin et est un vrai succès : la maniabilité a été repensée, avec un système de raccourcis pratique et rapide. Dans un jeu qui est avant tout un jeu d’action, c’était nécessaire. La majeure partie du temps, vous évoluerez dans des missions typiques des fps (atteindre un endroit défendu, protéger quelqu’un, se sauver, poursuivre quelqu’un le plus vite possible, actionner quelques leviers…). Rien de transcendant, certes, mais c’est pourtant là le point fort du jeu. Les scènes s’enchaînent les unes après les autres sur un rythme soutenu, souvent trépident, et on ne voit pas le temps passer la manette en main. Les combats sont dynamiques et agréables, avec dans les décors de nombreuses façons de tuer rapidement vos adversaires (en leur faisant tomber des trucs sur la tête, en les poussant dans le feu, le vide ou contre des pointes…). A aucun moment on ne crie au génie, mais force est de constater que, pour peu qu’on soit sensible aux univers d’heroic fantasy, on accroche facilement avec le souhait de « jouer encore un peu pour voir ce qui va se passer » (pendant qu’une voix criant « A table ! » vient de la cuisine pour la cinquième fois).