“Et mince je suis encore mort !”. S’ensuit toute une série d’insultes envers le monde entier et surtout contre mon chat qui de toute façon dort bien et ne comprend rien à ce que je dis. Je m’effondre. Les deux genoux à terre, les bras et la manette levés vers le ciel, je crie mon désespoir vers le dieu des joueurs occasionnels. Puis je jett… je pose ma seule manette encore en état de marche consciencieusement sur la table basse. Ma vie n’est que ruine. Je viens de perdre tout un gros paquet d’âmes. Je jure de ne plus jamais relancer ce jeu de malsain qui n’autorise même pas un pauvre joueur à se gratter les pieds tranquillou pendant un combat contre un adversaire lambda. Cette scène, je l’ai vécue une multitude de fois et ce depuis 2009 et le premier Souls sur PS3. Je pensais en être totalement sorti après trois autres épisodes sur 360 et One, mais voilà que Namco Bandaï, dans un acte de sadisme ignoble, sort une version Remastered du plus emblématique épisode de la série : Dark Souls. Que la rétrocompatibilité puisse me sauver de la rechute !
60 fps tout le temps
Voilà. Je pourrais même arrêter ce mini-test ici, les souvenirs de la fluidité asthmatique du Hameau du Crépuscule faisant le reste pour les anciens. Pour les autres, où ceux de mauvaise foi qui n’ont rien trouvé à redire à l’époque, il suffit juste de relancer le jeu en rétrocompatibilité pour apercevoir le gain de fluidité -et donc de plaisir- énorme qu’apporte ce remaster, et cela est d’autant plus vrai sur Xbox One X qui tient les 60 fps tout le temps, partout, contre n’importe quel boss. Un véritable régal qui magnifie à lui seul Dark Souls qui se pare en sus d’une robe HD particulièrement plaisante. Les textures gagnent en profondeur et en netteté, les effets de lumière transcendent les boss et certains lieux emblématiques comme les Profondeurs trouvent leur ambiance renforcée. Si vous hésitez encore, de peur de perdre la vue sur la saturation fumée de la lave d’Izalith, soyez rassuré là aussi car le nouvel éclairage arrange grandement les choses.
Pour ceux qui ont découvert la saga avec Dark Souls 2 ou Dark Souls 3, il s’agit d’une occasion rêvée pour découvrir l’un des meilleurs (si ce n’est le meilleur) opus de la saga qui a su transcender son modèle d’origine en proposant un level design grandiose reposant sur un univers d’une grande cohérence. Dark Souls réussit à s’affranchir du principe d’un hub central grâce aux multiples raccourcis et connexions entre les zones. Les boss sont mémorables, certains passages dantesques et l’inventivité du jeu surprend encore aujourd’hui. Un petit bijou qui, avec ce remaster, comprenant aussi le DLC « Artorias of the Abyss », arrive dans ce que l’on pourrait définir comme sa version ultime. Tout simplement.