Test - Call of Duty Modern Warfare III - Un DLC déguisé

«L’appel de l’argent ?» , - 14 réaction(s)

L’an dernier, pour la sortie de Modern Warfare II, il était prévu que le jeu ait un suivi plus long et qu’il n’y ait pas de nouvel épisode en 2023. Finalement, un nouvel ajout à la série est bien de la partie, mais avec une question en tête : le jeu n’est-il qu’un simple DLC de Modern Warfare II ou un titre premium à part entière ? L’absence de Platine(côté PlayStation) ou de liste de succès propres au titre, ainsi que la durée de vie de la campagne (nous y reviendrons dans ce test), nous font malheureusement pencher vers le premier choix.

Une nouvelle vision pas convaincante

La campagne de Call of Duty Modern Warfare III est, sans surprise, la suite des événements narrés dans les épisodes de 2019 et 2022. On retrouve notamment les personnages de la Task Force 141 (Price, Soap, Ghost, etc), ceux de la Force de Libération de l’Urzikstan (Farah) et d’autres tels que Laswell.

Makarov, déjà introduit dans les épisodes précédents, s’échappe de prison et lance son plan afin de provoquer une guerre entre les Etats-Unis et la Russie, tout en accusant l’Urzikstan d’attaques terroristes. Le scénario reste somme toute classique pour la série Call of Duty, avec le grand méchant que l’on poursuit de mission en mission, nous faisant au passage voyager dans plusieurs pays du monde.

Seulement voilà, nous avons trouvé l’histoire moins intéressante et moins bien écrite que les deux précédents Modern Warfare. Ajouté à cela, la campagne se termine en seulement quatre heures, environ. C’est très court, nous n’avions jamais eu une expérience aussi réduite dans toute l’histoire de la saga. Sans pour autant être partisan de la réflexion quant au prix de vente adapté au temps de jeu, le constat est ici amer. Call of Duty Modern Warfare III est vendu comme un jeu premium, mais il est difficile de ne pas voir dans cette campagne un simple DLC de celle de Modern Warfare II.

Heureusement, cette dernière parvient tout de même à varier l’expérience de jeu avec différents types de missions. On retrouve les classiques de la licence orientées « couloir », où la mise en scène est omniprésente et dans lesquelles l’action est bien rythmée. On retrouve également une mission aux commandes de l’artillerie d’un avion où il faudra protéger un groupe allié au sol de toute menace. Des missions plus narratives sont également proposées avec toujours une mise en scène bien soignée.

Mais la grosse “nouveauté” de cette année, ce sont les missions ouvertes. L’épisode 2022 avait déjà introduit rapidement cet aspect au sein de sa campagne, avec une séquence plus libre et différents chemins pour avancer. Modern Warfare III va plus loin avec des missions entièrement ouvertes. Seul dans une zone plus ou moins vaste, il est possible de se déplacer où l’on veut pour se rendre aux différents objectifs. Ni ordre, ni chemin ne sont imposés, c’est au joueur de choisir son approche, qu’elle soit discrète ou plus explosive. Différents coffres sont disséminés sur la carte et renferment des armes, équipements et autres accessoires. On ne peut s’empêcher d’y voir là une introduction à Warzone partageant ces mêmes mécaniques.

Malheureusement, on ne peut pas dire que ces missions nous aient convaincus. Sous cette forme, et du fait d’être toujours seul, la mise en scène est invariablement sacrifiée, de même que le rythme de l’action. Elles sont également assez courtes, et il aurait sûrement été préférable d’en avoir une ou deux plus élaborées (par exemple en mélangeant des phases couloir et d’autres ouvertes) plutôt que la trop grande quantité présente ici.

Terminons tout de même sur une bonne note : visuellement, c’est toujours aussi beau, surtout du côté des cinématiques. Les effets de lumières, de reflets ou d’eau sont vraiment agréables à l’œil et permettent d’apprécier l’aventure. Quant au doublage en version française, on retrouve le casting précédent et le travail est toujours d’aussi bonne qualité.

C’est dans les vieux pots…

Heureusement pour le titre, la série a toujours su se vendre grâce à son multijoueur. Pas de grosse surprise en revanche, l’interface est peu ou prou la même que Call of Duty Modern Warfare II. Difficile encore une fois de ne pas y voir un DLC… D’autant que les opérateurs et les armes de l’épisode de 2022 sont de la partie. Si les acheteurs de packs de cosmétiques seront heureux de conserver le fruit de leurs emplettes, on ne peut s’empêcher de s’inquiéter de l’équilibrage d’un aussi grand nombre d’armes, puisque Modern Warfare III ajoute trente-sept nouvelles armes, soit plus d’une centaine au cumul.

Plus en détail sur les armes, on retrouve une nouvelle fois la possibilité de les customiser avec toute une palanquée d’accessoires. On aurait même tendance à s’y perdre, tant ces derniers sont nombreux. On pourrait citer la quantité astronomique de lunettes et viseurs différents par exemple, ces derniers ayant des statistiques plus ou moins équivalentes pour certains, il devient compliqué de s’y retrouver et de faire un choix. Notez qu’on peut toujours leur appliquer des camouflages (à déverrouiller au préalable), des pendentifs, ou des stickers.

Le titre parvient tout de même à apporter quelques nouveautés dans la gestion des classes. Tout d’abord, les atouts sont ici remplacés par des gants, des bottes et un casque/équipement de tête. En pratique, cela ne change finalement que le nom mais a au moins le mérite d’apporter plus de cohérence. Enfin, il est possible de choisir un gilet, chacun ayant des avantages différents et un impact sur notre équipement (deux grenades tactiques mais une pièce d’équipement en moins par exemple).

À titre personnel, nous avons été ravis de retrouver des bottes équivalentes au bien connu atout « Ninja » pour enfin pouvoir se déplacer en silence. Les développeurs ont semble-t-il été attentifs à certains retours de la communauté formulés ces dernières années, tout comme le retour des points rouges sur la mini-carte. En revanche, la question du SBMM est une nouvelle fois balayée d’un revers de la main. Toujours aussi cloisonné et restrictif depuis 2019, il vient gâcher la fête d’un multijoueur qui avait pourtant de quoi nous régaler avec ses champs de bataille.

Pas moins de seize cartes au lancement, cela faisait bien longtemps que nous n’avions pas eu une si grosse quantité day one dans un Call of Duty. Alors oui, on ne va pas se mentir, le travail est plus facile lorsque ces dernières ne sont pas inédites. Il s’agit des maps d’origine de Call of Duty Modern Warfare 2 (2009), remises au goût du jour. Pour autant, nous étions ravis de retrouver ce roster, tant les dernières productions n’étaient pas au niveau. Nostalgie pour certains, gardons également en tête que ces cartes ont tout de même quatorze ans. Un paquet de joueurs actuels va donc découvrir ces terrains de jeu et aura ainsi de quoi s’occuper, sachant que d’autres ajouts suivront au cours des saisons.

Un goût d’inachevé

Dernier pan classique de la série depuis le cinquième épisode, le mode Zombie devient bien différent de ce qui était proposé d’habitude. Terminé les manches à survivre dans des pièces exiguës, à ouvrir différentes portes pour progresser et survivre le plus longtemps possible.

Prenez le mode DMZ, nouveauté introduite en 2022 et ajoutez-y une pincée de zombies, boîtes-mystère, packs-a-punch et autres éléments propres au lore du Zombie et vous obtenez un résultat assez…mitigé.

En effet, on peine à retrouver la vraie saveur, le petit frisson de se sentir vulnérable et facilement submergé pour se retrouver sur la grande, très grande carte de Warzone/DMZ. Si encore elle était modifiée pour l’occasion, mais il n’en est rien hormis quelques bâtiments infectés.

Comme dans le mode DMZ, on se déplace en escouade de trois joueurs (d’autres joueurs sont présents dans la session et il est possible de s’entraider) de contrat en contrat, nous récompensant de points à utiliser ensuite pour améliorer nos armes, affronter des ennemis plus puissants, faire de nouveaux contrats, ramasser des ressources pour enfin s’extraire. Le mode manque vraiment d’une originalité qui lui serait propre et nous n’avons pas pu nous défaire d’un sentiment de gâchis et de trop peu.

Pour peu que la formule DMZ ne vous ait pas plu l’année dernière, il faudra attendre un véritable mode zombie plus classique pour vous amuser, si un tel mode arrive véritablement plus tard.

Reste que ce nouveau mode conserve des secrets à découvrir et réaliser, comme toujours dans l’historique de la licence. Cependant pour en savoir plus à leur sujet, nous ne pouvons que vous conseiller de vous rapprocher des spécialistes du genre.

Testé sur Xbox Series X

Bilan

On a aimé :
  • Toujours aussi beau
  • Certaines missions « couloir »
  • Seize cartes multijoueur au lancement
  • Le retour de l’atout « Ninja » et des points rouges sur la carte
On n’a pas aimé :
  • Les missions « ouvertes »
  • La campagne trop courte
  • Le SBMM encore trop présent
  • Trop d’armes et accessoires en multijoueur
  • Un mode Zombie trop proche du DMZ
Echec de la mission

Cette campagne de Call of Duty Modern Warfare III nous a laissés sur notre faim. Bien trop courte avec sa durée de quatre heures, sa narration est aussi moins bonne que les derniers épisodes. La partie visuelle est toujours soignée et les missions classiques conservent une bonne mise en scène et doses d’action. Malheureusement, le nouveau type de missions ouvertes mises en avant cette année peine à convaincre et est bien trop présent au sein de la campagne. Il est très difficile de conseiller l’achat du jeu à plein tarif pour un joueur uniquement solo et on ne peut s’empêcher d’y voir là plutôt une extension de Modern Warfare II qu’un titre à part entière. Le sentiment est partagé avec le mode Zombie, plus proche d’une variante du mode DMZ que d’une véritable expérience originale. Le côté multijoueur redresse heureusement la barre, avec seize très bonnes cartes au lancement, et des améliorations bienvenues en jeu.

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Call of Duty : Modern Warfare III

Genre : FPS

Éditeur : Activision

Développeur : Sledgehammer Games

Date de sortie : 10/11/2023

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One, PlayStation 5, PlayStation 4, PC Windows

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Kaluha1na

06 nov 2023 @ 08:19

3 mois après MW2 Bobby a dégagé les fondateurs de Infinity Ward ayant créé CoD et révolutionné le genre par la suite avec MW pour lequel ils avaient eux-mêmes créé le moteur IW qui est celui toujours utilisé aujourd’hui. Depuis plus de 14 ans CoD est mort. Ils sont produit par des mecs essayant simplement de copier la formule que Bobby leur a jeté aux visages après avoir ch*é aux visages d’Infinity Ward. Voilà pourquoi tous les jeux se ressemblent et ne bougent plus depuis tout ce temps. Seul Treyarsh (le bon toutous de chez Activision qui fait ce qu’on lui demande sans rochinier, quid de la qualité des jeux) à fait quelque choses de bien avec le zombie.

Je vous conseil la vidéo de the great review pour connaître toute l’histoire de CoD dans les moindre détail, commençant de Medal of Honor jusqu’à nos jours avec Apex. Très instructif.

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Gwenc’hlan

14 nov 2023 @ 22:08

@L’informateur : C’est probablement un produit transformé pour les yeux des, désormais ex-, actionnaires. Clairement le jeu a été prévu pour être un DLC mais c’est vendu pour un jeu complet, alors que non. Et c’était la même histoire pour Redfall qui a été poussé à la guillotine (micro-transactions, etc) avant la vente, MS aurait dû y jeter un oeil et écouter les avis des équipes dès l’acquisition. Visiblement la technique est de survendre des projets avant un rachat qui est quasiment validé....

@Kaluha1na : Sur le coup je me disais « tiens, quelqu’un qui a vu la vidéo de The Great Review » mais c’est cool que tu aies cité ta source. Et en effet il y a beaucoup de choses à y apprendre glogalement sur l’histoire du jeu vidéo, plus particulièrement des FPS, au delà des CoD (anciens et modernes) et sur les coups dans le dos de Bobby Kotick

Flash Killer

15 nov 2023 @ 12:46

Sans surprise ce MW3 fait comme son ainé, et tout les reboot des MW ont imité leurs ainés. Le reboot de MW I changeait vraiment le game, celui de MW2 n’a fait que faire du plus, et le 3 a fait du moins.

Effectivement la vidéo de The Great Review est génialissime, très intéressente sur l’histoire d’Infinity Ward, d’Activision et des FPS. Il y cependant un grand absent dedans.
Entre Goldeneye et Medal of Honor, sortis respectivement en 1997 et 1999, est sorti en 1998 un petit jeu du nom de Half Life, qui a largement contribué à la modernisation du genre sur PC et sur console, et autant vous dire qu’il n’y a pas seulement un an qui sépare Medal of de Half Life, mais simplement une génération. Aussi même si les similitudes entre COD et MOH sont frappantes, on a pas attendu MOH2 pour poser l’ambiance, la mise en scène et avoir des phases sans shoot dans un FPS.

Half Life sortira bien sur console, notamment sur PS2, mais brillera par sa mauvaise maniabilité et l’absence de son multi légendaire et toujours actif.
D’ailleurs l’autre grand absent de cette histoire des FPS c’est SONY. A part pour se faire tailler sur les specs de la PS1 ou de l’absence de joystick du pad. Il y a Nintendo, Xbox et le PC, casi rien sur Play... Hormis le passage sur MOH qui sert juste à introduire Infinity Ward en douceur. Alors que l’on a du GoldenEye, du Perfect Dark, Doom, Quake, COD2, Halo 1, 2 et 3, licence évoquée comme phénoménale sur console. Puis viennent la série des TitanFall, le 1er était exclue Xbox One. Donc très cool l’hommage à Titan Fall 2 aussi.

Je dis ça, j’étais sur PS1, mais avec le recul et la retrocompatbiliét, j’ai eu l’occasion de découvrir les jeux n64 et de redécouvrir les bousins sortis sur ps1... Un âge sombre où on a beaucoup a avoir été dans la hype pour cette console, qui donnait un sentiment de maturité au jeux vidéo. Je n’oublie pas MGS, Resident Evil ou GT. Mais vraiment les seuls jeux que j’arrive à refaire sur PS1 sont des jeux 2D.

Mais à côté de quand tu vois comment Nintendo ont révolutionné le gameplay sur n64 avec Goldeneye, Mario, et Zelda, bah tu peux te demander si tu t’es pas trompé d’écurie à cette époque.

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Gwenc’hlan

15 nov 2023 @ 13:24

@Flash Killer : C’est vrai qu’Half Life était absent. Après, quand je pense à Half Life je pense princpalement PC et à la sphère créée avec le moteur Source (Counter Strike, Day of Defeat, Team Fortress,..). Je les trouve à part par rapport à un côté FPS « grand public » comme les Medal of Honor et CoD qui veulent se rapprocher d’une architecture type film de guerre, c’est peut-être pour ça qu’il a été éclipsé de la vidéo de Great Review

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