Parfois, il y a des jeux qui réussissent à intriguer avec un court trailer. C’est le cas de Planet Alpha, qui nous promet, en quelques images, une aventure dans une splendide 2D qui explose l’écran de ses couleurs. Le risque est connu : il faut que ce qui intrigue pendant quelques secondes tienne la distance sur un jeu entier.
Lost in Space
Le jeu démarre alors qu’on s’est manifestement crashé lamentablement. Mal en point, on va commencer par se trainer à l’abris, avant de reprendre du poil de la bête. Très vite, on va constater que, non, décidément, ce n’est pas notre journée, puisque non content de s’être écrasé, on se retrouve au beau milieu d’une séance d’invasion planétaire par des robots hargneux qui entreprennent d’éliminer toute la faune locale… Une seule façon de s’en sortir : la fuite…
Les mécanismes de jeu de Planet Alpha sont très familiers, dans la veine des jeux 2D qui sortent depuis quelque temps. On va pouvoir sauter, s’accrocher, grimper, s’accroupir, en restant pacifique. Il faut se cacher, éviter les ennemis, ou trouver un moyen de les éliminer en utilisant le décor. Seule variation, certains lieux permettent de faire avancer ou reculer le temps, ce qui permet d’agir sur l’environnement ou de résoudre quelques énigmes.
Simple, efficace, le gameplay n’invente rien mais fonctionne sans problème, faisant souvent penser à un jeu d’infiltration. Enfin, un jeu d’infiltration moderne : s’accroupir dans les hautes herbes est suffisant pour se planquer ! Le jeu est court (compter trois bonnes heures pour en voir le bout, une heure de plus si vous n’êtes pas plus doué que votre serviteur), mais de la durée exactement nécessaire avant qu’on ne se lasse d’une action qui aurait pu devenir répétitive.
Si l’originalité n’est pas à aller chercher du côté du gameplay, elle se trouve avant tout dans les ambiances à l’écran. La 2D va très bien, merci pour elle ! Les développeurs ont compris que les machines actuelles permettent de s’éclater, et c’est tant mieux. L’animation est donc sans faille, et le style graphique fait mouche la majeure partie du temps. Dommage que la beauté des passages en extérieure, lumineux, remplis de couleurs vives, ne soit pas aussi évidente quand on explore des souterrains qui n’ont pas le même éclat. La moyenne reste très haute, et les passages les plus réussis sont tellement enchanteurs qu’on pardonnera que le niveau ne soit pas tenu sur l’ensemble. L’autre point fort graphique est l’utilisation de la profondeur, avec des premiers plans très présents, de l’action dans le fond, et des changements d’angle de caméra maîtrisés qui participent pour beaucoup à l’impression de vie qui se dégage de l’ensemble. L’ambiance sonore, de son côté, est d’une agréable discrétion et fait le job sans problème.
Le challenge, peu élevé pendant la première heure de jeu, s’accentue dans une logique de « Die and Retry », mais avec un peu de volonté on continue de progresser sans heurts véritables si ce n’est quelques passages plus délicats. Ce n’est pas sur l’opposition que mise Planet alpha, mais plus sur le voyage, sur l’expérience, qui se révèle très agréable.