Pete Sampras Tennis, développé par Zeppelin Games, est édité sur Megadrive par Codemaster en 1994.
A cette époque, Pete Sampras était THE cador du circuit, d’un talent éclatant proportionnel à son absence de charisme. Logique qu’il prête son nom à un jeu, d’une bonne facture qui plus est, s’inspirant plus de son talent que de son charisme ! C’est le seul “vrai” joueur jouable, dans ce titre qui ne croule pas sous les options. On peut sélectionner la surface (gazon, synthétique et terre-battue), et participer à des matchs d’exhibition ou un mode tournoi mondial. La réalisation est dans l’ensemble de bonne qualité, et le gameplay, accessible, permet de s’amuser très vite. On donne la direction à la balle avant de frapper (comme dans Great courts), puis on utilise les trois boutons de la manette pour les amortis, les frappes à plat et le slice qui permet aussi de faire des lobs. Une fois le jeu pris en main, il montre cependant très vite ses limites, l’IA étant bien peu difficile à battre. Même le jeu en 1 contre 1 se limite vite à un jeu stéréotypé, la combinaison amorti puis lob faisant mouche pratiquement à chaque fois de façon imparable.
Du coup (droit) je vous vois commencer à vous demander pourquoi je vous parle de ce jeu s’il est si limité. Et bien c’est grâce à une option absolument géniale : la cartouche comportait deux ports manettes, et on pouvait donc jouer à 4 en même temps, pour des doubles fantastiques. En effet, à 2 contre 2, terminée la tactique de l’amorti/lob, elle devient même très risquée ! La maniabilité étant accessible, on se retrouve vite dans des échanges hyper-serrés, demandant aux joueurs de bien couvrir le terrain sans se marcher dessus. A la maison, c’est pratiquement uniquement avec trois autres joueurs que Pete Sampras Tennis trouvait le chemin de la console, et il a continué d’être joué bien longtemps après sa sortie, rôdant toujours dans les parages lors des après-midis ou soirées gaming entre potes.
Ce Pete Sampras est l’illustration qu’il y a des jeux qui sont avant tout clairement faits pour être partagés en live avec des amis. Leurs lacunes s’effacent soudain, et on réalise qu’on ne s’intéresse à rien d’autre qu’au fun qu’on ressent en jouant. Cette vision revient de temps en temps grâce à des productions indés, parfois modestes, sur les « grosses consoles » Xbox One et PS4, et c’est tant mieux, car il n’y avait plus que Nintendo pour occuper ce créneau. J’avoue ma nostalgie de ces titres : on peut toujours parler de jeu en ligne, rien ne remplacera jamais ces séances à plusieurs dans le canapé devant la télé, manettes en mains.