Phantasy Star II est sorti en 1989 sur Megadrive, et est un bon vieux jeu de rôle à l’ancienne développé par la Team Shinobi. C’est un de ces titres, en 2D (forcément !) dans lesquels on dirige une équipe de plusieurs personnages, et où les combats, nombreux, sont aléatoires. Typique de l’époque, donc avec nécessité de pratiquer assidument le leveling pour passer certains points chauds. L’histoire se déroule dans le système solaire d’Algol, et sur ses trois planètes. Une tempérée, une désertique et une de glace. La vie est belle et tout va bien, sous le contrôle d’un super-ordinateur contrôlant le climat. Notre héros, Rolf, fait toutes les nuits un terrible cauchemar. Une jeune femme combat un démon, et il ne peut rien faire… Il se réveille juste avant qu’elle ne meurt. Un beau matin, il est appelé au centre de commandement, et le chef du gouvernement lui assigne une mission qui au premier abord semble tout à fait ordinaire. Naturellement, tout va se dérégler, et notre jeune héros va devenir le dernier espoir de ce monde.
Pourquoi parler de l’épisode 2 et non pas du premier (sur Master System) ou des suites ? Le premier était déjà sympathique, mais n’avait pas encore réussi à installer un univers à mon goût très détaillé. Le deuxième créé une vraie mythologie ainsi que des caractéristiques visuelles propres et un monde facilement identifiable. J’aime aussi beaucoup le troisième, nettement plus joli graphiquement (et aux musiques supérieures), mais son déroulement est plus ordinaire. Le quatrième, enfin, est le top de la machine visuellement, comporte de bonnes idées, mais ne m’a pas semblé aussi épique, tout en restant très bon. Quoiqu’il en soit Phantasy Star est une série majeure des jeux de rôle. Sur Super NES, il y avait les jeux Square et les jeux Enix, considérés par beaucoup comme la crème du jeu de rôle… Ce qui n’est pas faux avec de nombreux grands titres. Pourtant j’ai toujours eu une certaine tendresse pour les jeux de rôle made in Sega. Ce sont clairement des efforts pour que la Megadrive ne souffre pas trop de la comparaison avec la machine de Nintendo dans ce genre précis, mais cela a été fait avec un grand sérieux, par des gens concernés qui ne se sont pas contentés de décalquer les titres les plus célèbres.
Phantasy Star II, c’est le plus hardcore de tous. Le jeu est d’une difficulté à la limite de l’exagération. Ainsi on se trouve bloqué pour un rien, avec peu d’indications pour avancer. J’ai été littéralement obsédé par ce jeu, et alors que je ne savais plus quoi faire après avoir exploré tout ce qui me semblait accessible, je me suis réveillé en sursaut en pleine nuit avec une révélation : « Mais oui, il faut utiliser la dynamite pour passer ! ». A 2h du matin, j’étais devant la console pour vérifier mon hypothèse, ne trouvant plus le sommeil. Et oui, j’ai redoublé cette année là. On retrouve également cette difficulté intransigeante dans des donjons plus tordus les uns que les autres, en particulier le dernier, sur plusieurs niveaux et doté de télétransporteurs. Impossible de s’en sortir sans dessiner un plan. Ce dernier niveau est tellement difficile que c’est naturellement qu’on monte de niveau pour affronter un dernier boss tellement fort que les premiers essais en sont décourageants (sauf pour les vrais guerriers, bien entendu). Malgré cette difficulté, on essayait et on essayait encore. Pas par plaisir d’enquiller les combats, mais parce qu’avec quelques pixels, le jeu parvient à distiller une belle émotion et une vraie identification (Aaaaah, Nei…). Aller jusqu’au bout et sauver l’univers devient donc une question de principe, pour ne pas les laisser tomber.