Vous êtes fan de courses automobiles, vous adorez les jeux vidéo, vous possédez une ou plusieurs consoles ? Alors vous vous devez d’avoir The Crew ! C’est LE jeu de noël, l’incontournable, le magnifique, le grand MMO du jeu de caisses, sur la carte la plus grande jamais créée pour un jeu de voitures : les USA ! Avec The Crew, ne roulez plus jamais seul !... Ceci aurait pu être le message publicitaire d’Ubisoft, pour la sortie de leur jeu de caisses développé par Ivory Tower. Le truc c’est que souvent les messages et vidéos publicitaires sont trompeurs, alors partons ensemble découvrir ce qui nous attend vraiment sur les routes US.
Faites chauffer les moteurs
Dans The Crew, on incarne Alex dont le frère Dayton est le dirigeant du 5-10 (prononcé Five Ten) Moteur Club, présent dans tous les USA. Un soir, alors que Dayton a rendez-vous avec un membre d’un autre Club, celui-ci est assassiné sous nos yeux. Pour couronner le tout, on est accusé du meurtre et on finit en prison. Cinq ans plus tard, l’agent Zoé du FBI, nous propose un marché : retrouver la liberté si on l’aide à coincer l’agent corrompu Coburn qui nous a envoyé en taule, ainsi que Shiv, le tueur de notre frère. D’accord, ce n’est pas le scénario le plus travaillé que l’on ait eu dans un jeu, mais il a le mérite d’exister.
En effet, c’est ce scénario, d’une quinzaines d’heures (si on ne se concentre que sur ça), qui va mettre en place le fonctionnement du jeu. Car pour atteindre Shiv, il va falloir se faire connaître des nouveaux membres du 5-10 répartis en 5 régions sur tous les US. Les missions sont proposées sous forme d’objectifs à terminer pour obtenir son tatouage et monter dans la hiérarchie. Que ce soit pour les missions de scénario ou les épreuves qui parsèment la carte des États-Unis, dès lors que l’on réussit l’épreuve, on gagne des pièces que l’on peut installer directement sur son véhicule pour l’améliorer, à moins que l’on ne décide de l’envoyer à son QG pour s’en servir sur une autre voiture. Nos caisses sont divisées en 6 catégories : Full Stock pour la caisse qui sort du garage, Street avec quelques modifs pour la route, Dirt pour le off-road et la route, Performance, pour la vitesse sur bitume, Raid pour le pur off-road et Circuit, même si ces dernières peuvent aller également sur l’asphalte. Par contre, il y a moins d’une quarantaine de voitures disponibles dans le jeu, hors dlc. Ça fait très peu pour un jeu dont le centre d’intérêt principal est de rouler. Pourtant, avec 70 missions, 500 challenges, 5 voitures cachées et environ 250 points d’intérêt à trouver, on va en bouffer du kilomètre.
Il est possible de recommencer les courses autant de fois qu’on le souhaite, ce qui permet d’augmenter ses crédits ainsi que l’XP qui fait monter le niveau de notre personnage. Cela sert aussi à éviter de passer par la case micro paiement pour obtenir toutes les pièces mécaniques, à moins d’être extrêmement pressé et d’avoir de l’argent à perdre. De plus, si on gagne des pièces que l’on possède déjà, on les transforme en Bucks qui servent également de monnaie. Pour finir, on gagne un point de capacité à chaque niveau passé. C’est au QG que l‘on exploite ces points, en choisissant ce que l’on souhaite améliorer. Par exemple, augmenter le bonus coops (Bucks et XP) dans les missions, ou encore réduire le prix de toutes les pièces street.
Eh ! Toretto, passe moi la clé de 12
Bien que le nombre de véhicules dispo dans le jeu ne soit pas très élevé, il n’en reste pas moins qu’ils sont tous modifiables. Le garage de notre QG va donc être un passage fréquent afin de transformer nos caisses en bêtes de courses selon l’endroit où on veut les faire tourner. On va pouvoir changer les peintures, gonfler le moteur, changer les pare-chocs, ou même augmenter la puissance des freins. Ensuite, on peut se rendre à une course dont le départ ressemble parfois à une concentration de tuning avec de la musique pleine de basses qui font mal à ta tête. Manque la voix de Toretto et on est dans un opus de Fast & Furious. La conduite de nos bagnoles est modifiable dans les options. On peut presque dire “heureusement”, vu qu’au départ ça ne ressemble pas à grand-chose, tant la tenue de route est assez irréelle tout comme la gestion des collisions, même pour un jeu arcade. Il est donc possible de passer en mode manuel, en version sport ou hardcore. Ça modifie quelque peu la conduite, sans toutefois la rendre vraiment précise même si on finit par s’y habituer.
Il y a des défis partout sur la carte : par exemple faire le plus long saut, franchir des portes dans un temps imparti, ou encore rouler le plus vite possible tout en restant sur la route. C’est bien beau, mais tous ces défis sont courts et ne servent que de scoring, contrairement aux missions qui sont jouables en solo ou en coop. Ils deviennent donc rapidement très répétitifs et n’apportent que l’intérêt de gagner des améliorations pour ses véhicules, si on ne les possède pas déjà, ou de l’argent selon son classement. Les classes de véhicules se débloquent par niveau. Arrivé au 10e on a le droit d’acheter une classe Dirt, tandis que le 40e permettra d’accéder aux derniers modèles, ceux pour les circuits. C’est également quand on récupère sa première classe Dirt que l’on peut enfin choisir sa faction et faire les missions afférentes. En tout il y a 5 factions, dont seuls les loups et les aigles sont disponibles aux début, avec des missions qui durent de 10 minutes à plus d’une heure. Enfin quand ça fonctionne, car tout comme les séries JcJ qui nous envoient dans un salon à 4 ou 8 joueurs max pour faire des courses, en général ça fonctionne très mal et on peut attendre de longues minutes avant d’accéder au dit salon.
Enfin, pour nous aider à tout moment, une appli Wiki dans le jeu nous renseigne sur ce qu’il faut faire dans chaque épreuve. Elle permet également d’avoir un accès rapide à son garage pour changer de véhicule et elle donne, en outre, aussi accès à la map ou aux radios. D’ailleurs, une appli pour tablettes et smartphones devait sortir en même temps que le jeu ; pour l’instant aucune nouvelle. De toute façon, pas sûr quelle fonctionne correctement vu le nombre de bugs présents dans le jeu.
Le coeur du jeu
Ubisoft a absolument tenu à faire de The Crew un jeu connecté en permanence, en arguant que cela devait donner aux joueurs la possibilité de ne jamais être seul. Oui, enfin ça c’est sur le papier. Quand on est sur la carte principale, celle où normalement on devrait voir plein d’icônes de joueurs qui la remplissent, on est ravi si on en voit un tant c’est buggé à l’heure actuelle. On devrait pouvoir (un jour) retrouver un pote qui joue pour le rejoindre et aller rouler avec lui. Sauf si on continue d’avoir autant de coupures réseaux et d’être renvoyé à l’accueil. En fait, le lancement de The Crew n’est pas très loin de celui de Test Drive Unlimited 2 qui, alors édité chez Atari, était arrivé sur les consoles avec une jolie ribambelle de bugs et même l’impossibilité d’accéder au jeu les premiers jours. Je vous aurais bien parlé des “Challenge hors ligne” de The Crew, qui portent un nom bien étrange pour un jeu avec connexion obligatoire, mais je ne peux pas car ils ne fonctionnent pas. Par contre, on a droit à de la pub pour le season pass. En même temps, ce n’est pas comme si les joueurs attendaient que les développeurs sortent un jeu qui fonctionne correctement le jour de sa sortie. Ils préfèrent sûrement savoir que le studio a pris du temps de travail du jeu pour prévoir un season pass à la sortie de ce dernier…
Côté environnement, bien qu’il soit relativement agréable à regarder, tout comme il est amusant de voir les piétons et animaux croiser notre route, on regrette que l’aliasing soit omniprésent, de manière beaucoup trop prononcée, surtout pour une console de nouvelle génération. On a en plus droit à quelques bugs assez dégueulasses, genre la collision avec une voiture IA qui traverse notre véhicule, ou encore les animaux qui disparaissent de l’écran si on passe trop près (Triangle des Bermudes ?). Le tout accompagné d’un clipping qui pique souvent les yeux. A l’heure où un jeu nommé Forza Horizon 2 vient de sortir, avec une carte relativement grande, la possibilité d’aller partout et des décors superbes, on est en droit de se demander ce qui est passé par la tête d’Ubisoft pour sortir un jeu dans cet état. Néanmoins, pour prouver qu’Ivory Tower va au charbon, on peut noter qu’une partie des bugs rencontrés jusqu’à hier ont été corrigés. Par exemple, les stats sont de nouveaux disponibles, sans être remises à zéro une fois quitté le jeu. Toutefois, pour l’instant elles ne sont pas toutes revenues. On est content qu’Ubisoft ait annoncé aux joueurs qu’il y aurait beaucoup moins de problèmes au lancement de The Crew qu’avec Assassin’s Creed Unity. Là tout de suite, c’est pas flagrant.