Rise of the Tomb Raider est la suite de l’excellent reboot de Tomb Raider, sorti en 2013 sur Xbox 360 et en 2014 sur Xbox One. C’est donc reparti pour une nouvelle virée de Lara, qui va encore salir son pantalon en pataugeant dans la boue, déchirer ses vêtements en se battant hardiment contre des loups affamés, et bien évidemment se briser un ou deux os pour se montrer à la hauteur de sa poisse habituelle. Quant à nous, joueurs, nous allons à nouveau être les témoins privilégiés de ses mésaventures.
Avec ce nouvel opus, les développeurs de chez Crystal Dynamics ont promis un “Tomb Raider encore plus immersif et visuellement époustouflant jusqu’à vous en faire décrocher la mâchoire”, intégrant des espaces plus ouverts, des combats de guérilla sauvage, des compétences, des armes, des tombeaux remplis de pièges et d’énigmes : tout cela réuni au sein d’un environnement périlleux rempli de bêtes hostiles en tout genre. Alors, le jeu réussit-il à tenir ces promesses et à proposer aux joueurs une aventure aussi haletante que riche en rebondissements avec un gameplay aux petits oignons ? La réponse, maintenant !
Sur les traces de son père
Le joueur débute l’histoire perdu dans les montagnes sibériennes en compagnie de Lara et de son ami Jonah pour une petite partie d’escalade qui, bien évidemment, ne se passe pas comme prévu : les deux comparses se retrouvent en effet séparés par quelques murs de glace que l’on pourra gravir avec l’aide de notre fidèle piolet. Mais la malchance de notre jeune et jolie Lara Croft ne s’arrête pas là : la pauvre est prise dans une avalanche et c’est ici que notre premier flash-back apparaît. Nous voilà en Syrie, sur les traces de la source divine ou artefact... Comme on le devine (et ce n’est pas la première fois qu’un Tomb Raider fait usage de ce système), l’incorporation des flash-back permet à l’histoire de garder un bon rythme en alternant différentes phases de la vie de Lara, qui permettent de développer sa relation avec son père qui sera une des clés de l’histoire. Au final, le scénario se révèle vraiment agréable a suivre, avec une Lara qui suit les traces de son père et un paquet de rebondissements qui permettent à l’histoire de conserver un rythme constant. Les personnages secondaires favorisent eux aussi le scénario en le rendant plus consistant. Ils ont enfin une lueur de conscience et sont un peu plus travaillés que dans le premier épisode, ce qui contribue grandement à la narration et à l’immersion.
La survie à tout prix
AAHHH les joies de la survie dans un monde semi-ouvert (comprendre par là des zones plus ou moins grande à explorer) commencent alors pour notre jeune aventurière. Cela débute par la chasse, avec de nombreux animaux plus ou moins exotiques que l’on peut traquer afin de récolter leurs peaux. Cela permet de réaliser du crafting, avec par exemple des poches de munitions, des sacoches ou des flasques, etc. On aurait toutefois apprécié une gestion nécessaire de la nourriture dans un jeu de survie, car Lara n’utilise toujours pas la faune pour se nourrir. Les différences par rapport au premier opus résident notamment dans les ressources indispensables pour le craft, tout comme les améliorations : on peut en compter dix de plus pour chaque compétence : castagneur, chasseur et survivant.
Chaque zone regorge de choses à voir et à faire, de fresques, reliques et documents : tous ces éléments rendent le jeu encore plus immersif et permettent aussi d’appréhender le contexte historique. Mais n’oublions pas que Lara est une chasseuse de trésors et qu’elle aura besoin d’argent pour poursuivre son périple. Les pièces byzantines qu’on récupère à terre sont la monnaie du jeu et on peut les dépenser dans une « boutique de fortune » pour acheter des armes, des améliorations, des tenues, etc.
Le jeu vous laisse le choix entre deux approches, notamment pour les combats. Pas de révolution chez Crystal Dynamics, Tomb Raider demeure un jeu d’action/plateforme. On peut donc y aller soit en mode “Rambo” au fusil à pompe, soit en mode furtif à l’aide de notre arc, ce qui rajoute un certain challenge au jeu et augmente d’autant sa durée de vie. Lara dispose de cinq armes : arc, pistolet, fusil à pompe, fusil d’assaut et piolet, avec des variantes spécifiques pour chaque type qui sont déblocables en fouillant un peu partout dans les caisses, les coffres, mais aussi en réalisant des quêtes annexes qui sont au nombre astronomique de neuf. Ces petites missions consisteront simplement à réaliser divers objectifs comme par exemple détruire des tours radios.
En ce qui concerne la partie “exploration”, les grottes et tombeaux sont toujours au rendez-vous et les trésors qu’ils contiennent sont bien utiles. Malheureusement, les équipes de Crystal Dynamics ont dû recruter un groupe de stagiaires pour la réalisation des énigmes puisqu’il n’y a là rien de bien compliqué, surtout si on utilise l’instinct de survie de Lara qui permet de mettre en surbrillance les objets importants ou avec lesquels on peut interagir. Les “différents” pièges durant ces petits casse-tête se comptent sur les doigts d’une main et sont tellement assistés qu’il faut vraiment le vouloir pour se faire avoir.
Une fois la mission accomplie, le joueur pourra dépenser ses crédits durement gagnés dans l’achat de paquets de cartes qui auront plus ou moins d’influence sur le gameplay ou l’apparence du jeu. On peut par exemple jouer avec une Lara qui a une tête énorme ou enflammer ses ennemis avec un simple coup de piolet. Quant au mode multijoueur, il a purement et simplement disparu, laissant place au mode expédition. Hé oui, vous ne pourrez plus marteler la tête d’autres joueurs à coup de pioche... mais juste comparer vos scores.
Dame nature
Crystal Dynamics nous a promis un Tomb Raider encore plus immersif et visuellement époustouflant, et ils ont réussi ! C’est tellement magnifique que j’ai dû ramasser mes yeux plusieurs fois. Les panoramas, ainsi que les effets de lumière sont tous simplement somptueux. On aura ainsi l’occasion de passer d’un environnement forestier sibérien aux déserts arides syriens. Les détails sur le visage ensanglanté de Lara font froid dans le dos et on a presque envie qu’elle reste près du feu de camp qui servira par la même occasion à crafter sont équipement, ainsi qu’à améliorer ses compétences au fil de l’aventure. Les explosions, elles, sont impressionnantes en cinématique ainsi que sur certains éléments du décor comme les barils et les lampes à pétrole. Heureusement, les actions de Lara restent fluides en toutes circonstances, aussi bien lorsqu’elle fait de la tyrolienne que lorsqu’elle escalade des montagnes glacées, ou qu’elle élimine les ennemis furtivement avec son arc ou ses piolets.
Quatre modes de difficulté sont disponibles : Aventurier, Tomb Raider, Pilleur chevronné et Survivant. On pourra cependant pester encore contre une IA faiblarde dans le mode de difficulté normal comme dans la plupart des jeux actuels. Les niveaux de difficulté supérieurs rendent l’expérience du jeu plus intéressante grâce, notamment, aux ennemis qui seront plus coriace à dézinguer. Pour ce qui est de la durée de vie, elle reste la même par rapport à l’opus précédent : environ une douzaine d’heures si on rush un peu sur la campagne et le double pour tout finir. Pour finir sur une note mélodieuse, la bande son nous immerge comme il faut dans cette quête haletante puisqu’il suffit parfois de poser la manette devant un paysage pour se laisser emporter par les musiques qui nous feront voyager dans ces contrées arides et gelées.