On oublie l’E3 2015 et tous ces gros salons noirs de monde et bruyants. Direction cette fois le Motor Village sur les Champs-Élysées où nous avons reçu une invitation pour participer à des sessions libres sur le tant attendu Forza Motorsport 6. En plus de tout ça, le directeur créatif Dan Greenawalt s’est déplacé en personne pour nous présenter son bébé. Autant vous le dire tout de suite, le bonhomme n’a pas dit grand-chose de nouveau depuis les derniers salons. Mais qu’importe, puisqu’au sous-sol quelques Xbox One nous attendaient au milieu de différentes voitures italiennes. C’est donc parti pour mes premiers tours de piste.
On entre dans le garage
La première chose qui m’a interpellé n’est peut-être qu’un détail, mais elle faisait partie du charme de Forza 5 : les voix des célèbres présentateurs de Top Gear. Mine de rien, leurs commentaires et leurs présentations des différentes catégories de courses ou de voitures transpiraient la passion de l’automobile. Maintenant, tout ce à quoi nous avons droit est une voix féminine qui donne l’impression d’être face à un GPS. C’est peut-être méchant dit comme cela, mais c’est cette voix qui va vous accompagner tout au long du jeu. D’ailleurs, ses phases d’explications sont plus présentes que jamais, ce qui va rapidement devenir barbant au cours du mode Carrière.
Parlons du mode Carrière, justement. Turn 10 n’a pas vraiment jugé bon d’innover dans ce domaine puisque le mode se contente de vous donner le choix entre une maigre liste de petites voitures sportives et de vous faire enchaîner les courses sans plus de génie que cela. Pas de séances de qualifications, pas de mise en scène, aucune vie sur la ligne de départ, en un mot : austérité. Lorsque vous terminez une course, les habituels points d’expérience et d’affiliation constructeur ainsi que les crédits remportés sont bien présents. Et après avoir terminé cette suite de courses sans saveur, le choix vous est enfin donné de sélectionner (tout comme Forza 5) votre prochaine catégorie. Passons donc rapidement sur ce qui fait le point fort de la série Forza Motorsport : les sensations en piste.
Allez en piste
La série Forza est clairement destinée aux passionnés de belles mécaniques, cela se voit tout de suite au rugissement des moteurs et au détail des différentes voitures en course. En termes de sensations et de pilotage, le jeu semble un poil plus simple à prendre en mains que le précédent volet. Les trajectoires en virage sont plus aisées à suivre et les pertes d’adhérence moins fréquentes. Attention, cela ne veut pas dire que le pilotage est devenu arcade, bien au contraire car il faudra toujours être vigilant lors du freinage et de l’accélération en sortie de virage. Les gâchettes à impulsions font d’ailleurs une nouvelle fois des merveilles pour nous transmettre tous les mouvements de notre voiture. L’intelligence artificielle est une nouvelle fois une réussite, et elle bataillera avec les autres bolides ou bien partira à la faute juste devant (ou derrière) vous.
Il était temps pour moi d’essayer une course sous la pluie en choisissant le mythique circuit belge : Spa Francorchamps. Sur route mouillée, il devient véritablement tendu avec ses virages à prendre à grande vitesse, mais qu’importe : je suis dans une Aston Martin DBR9 Le Mans Series. Il faudra faire bien attention à prendre les bonnes trajectoires et éviter les flaques d’eau au freinage, en virage et à l’accélération. Car conduire brusquement sur une flaque emmène immédiatement à la faute et à la sortie de piste. Les sensations sous la pluie sont crédibles, mais il y a plusieurs problèmes. Tout d’abord, la visibilité reste très limpide et il n’est guère difficile de voir où l’on va, même en vue cockpit et à 10 mètres derrière une voiture. Il faudra vraiment être en fin de peloton pour commencer à perdre en lisibilité. Ensuite (vous l’avez déjà constaté grâce à notre dernière news), seulement 7 circuits pourront être joués sous la pluie. Pour une nouveauté mise en avant par rapport aux autres, cela est juste ridicule, à croire qu’il ne pleut qu’en Europe du Nord-Ouest. Encore pire, les circuits jouables de nuit ne seront que 6. Manque de temps ?
On rend les clés ?
J’ai dit plus haut que Forza est un jeu pour les passionnés d’automobile. Cela semble être toujours le cas et il est vrai que ce sixième épisode est bien plus riche en contenu que son aîné, mais il le sera toujours deux fois moins à coté de Gran Turismo 4, qui a plus de 10 ans. Il n’y a même pas le moindre circuit japonais dans Forza 6, un comble. Finalement, le plus gros défaut de ce Forza Motorsport est aussi sa plus grande nouveauté, à savoir les conditions météo. Car ne proposer que la pluie et la nuit sur à peine un quart des circuits est une vraie déception. Surtout que d’autres jeux de courses se permettent d’avoir depuis un moment des conditions météorologiques dynamiques. Il semblerait que la série Forza Motorsport soit en train de devenir comme la série des Gran Turismo : des jeux de courses beaux, agréables à jouer mais se reposant de plus en plus sur leurs acquis et ne tenant pas compte de la concurrence (Toca Race Driver 3, Project Cars, Asseto Corsa).