Mon intérêt pour les nouvelles consoles n'aura pas cessé de monter et descendre, au gré des diverses annonces des constructeurs.
Il faut croire que quand on a vécu le lancement de toutes les consoles depuis les 8bits, on doit être un peu blasé et prudent.
Pour cette nouvelle génération, je faisais partie de ceux qui se demandaient si elle était vraiment nécessaire, en me posant la question fondamentale : "une nouvelle machine, oui, mais pour quoi faire ?".
Les premières réponses données, se limitant à de l'upgrade technique, m'ont laissé sans réaction.
On ne va pas refaire l'histoire, mais les annonces jusqu'au lancement ont été tellement bordéliques que j'ai oscillé entre espoir et déceptions.
Espoir avec la vision de Microsoft pour leur Xbox One, vision qu'ils ont auto-sabordée comme on le sait, sans même avoir réussi à l'expliquer clairement.
Désillusions quand les innovations possibles entrevues, quand une conception peut-être enfin un peu différente de la routine dans laquelle on est depuis si longtemps, quand la possibilité d'avoir un vrai choix à faire sur une philosophie de jeux, quand tout cela a disparu petit à petit pour qu'on retombe dans une bataille de puissance supposée, dans un retour au bon vieux concours de celui qui a la plus longue. Je suis resté longtemps perplexe en me rendant compte à quel point le jeu était absent des débats entre les joueurs, ce qu'a très bien compris Sony en en parlant à peine (en parlant à peine de rien, à vrai dire !). J'imagine la stupéfaction des marketeux de chez Microsoft, à peine remis de leurs scandaleux échecs de communication, quand ils se sont aperçus que la ribambelle de jeux présentés faisait moins d'effet qu'une annonce sur la vitesse de la RAM.
A ce moment, je n'étais même pas encore monté dans la montagne russe, encore à me demander si cela valait même le coup d'acheter le ticket pour monter dans le wagon.
Et puis j'ai eu la chance de pouvoir essayer les consoles, et d'un seul coup, j'ai payé mon ticket, je suis monté dans le wagon, et je me suis retrouvé tout la haut, prêt à dévaler la pente.
La PS4 ne m'a pas du tout convaincu en tant que machine. Je n'y ai vu aucune personnalité, rien d'autre qu'une PS3 relookée ne promettant rien d'autre que ce qu'on connaît déjà depuis bien longtemps.
Par contre, le jeu que j'ai pu essayer, Killzone, m'a fait une très forte impression. Ce n'est pas mon genre de jeu, je trouve cette série sur-cotée, et ce n'est rien d'autre qu'un FPS sans innovations. Bref, il y a tout pour me laisser indifférent. Pourtant, j'ai été épaté par ce que j'ai vu. La claque visuelle est là, le jeu étant tout simplement magnifique, bien au-dessus des standards les plus élevés des consoles actuelles. L'aspect technique est ce qui m'intéresse le moins, et pourtant Killzone a réussi à m'emporter rien qu'avec ses graphismes somptueux. C'est en ce qui me concerne très insuffisant pour envisager la PS4 comme un achat possible, mais dans le même temps c'est la promesse de jeux qui seront magnifiques, et qui pourront être sublimés par leur visuel. Je ne minimise pas cet aspect, il est bien réel, et déjà tangible. Avec Ryse sur One, ce sont sans doute les deux jeux qui misent sur le spectacle et qui prouvent ce que la next gen peut apporter graphiquement.
C'est surtout la Xbox One qui m'a fait une grosse impression. J'ai pu essayer FIFA 14, Forza 5, et Dead Rising 3. Je ne vais pas m'étendre sur les jeux, chacun dans sa catégorie tire profit de la puissance de la machine, même si on sent très bien qu'on est encore qu'au début.
C'est plus la machine qui m'a impressionné. Pas par sa taille (quoique !), mais par les choix faits. Je me suis trompé, il y aura bien un choix à faire entre deux philosophies. Pas deux philosophies de jeu, mais deux philosophies de machines. Le Kinect obligatoire, frein pour certains, et poussant le prix de la machine vers le haut, permet une navigation plus qu'agréable, qui fonctionne parfaitement, fluide, et surtout donnant envie. Les diverses fonctionnalités de la console en font un objet qui a sa propre personnalité, et qui n'est pas "juste" un PC pour jouer avec une carrosserie spéciale pour être mis dans un meuble télé (enfin, sauf pour ceux qui ont un trop petit meuble, spécial dédicace à quelques membres actifs de notre forum). On passe beaucoup de temps, quelle que soit la machine, dans son interface. Si on peut s'habituer à tout, autant que cela soit agréable et engageant, ce qui est le cas ici. J'ai vu un produit bien pensé, qui fonctionne, et qui a effectivement les atouts pour être la machine centrale dans le salon, celle qui servira à jouer, mais qui laissera en même temps la possibilité de jouer autrement, et de faire bien d'autres choses. C'est personnellement exactement ce que j'attendais d'une nouvelle machine : pas seulement plus de puissance, mais également un véritable apport par rapport à la génération précédente. A l’inverse, la PS4 est bien partie pour correspondre à ce que Sony a plus ou moins vendu, une machine seulement pour jouer, évolution de ce qu’on connaît déjà. Ça ira très bien pour bien des joueurs.
Bref, après cet essai, je me retrouve impatient d'avoir cette fameuse Xbox, je passe ma précommande, et je l'attends de pied ferme.
Et puis, en lisant mon site préféré (Xboxygen, bien entendu, pas un site cochon, bande de gros dégueulasses), je lis avec stupéfaction que les jeux vont demander pratiquement 50 Go d'installation.
J'ai tellement cru à une coquille que j'ai dû relire plusieurs fois la news. C'est une blague ? On a un disque dur de 500Go, et chaque jeu va en prendre pratiquement 10% ?
Sur 360, quand on installe un jeu, il fait quoi, 6-8Go maximum, non ? La 360 n'a aucun problème pour décompresser les données, et la One et la PS4 ne seraient pas capables de le faire ? OK, les textures pèsent lourd quand elles sont dans une définition supérieure mais ce sont de nouvelles machines ou pas ? 15Go, pourquoi pas, mais presque 50 ! Sommes-nous partis dans la voie de la non-optimisation ?
Donc on va faire quoi ? Comme sur un PC, on va devoir faire attention à notre disque dur, pour jongler entre les jeux auxquels on joue souvent, et faire du ménage pour chaque nouveau jeu, en étant obligé de le réinstaller si on veut rejouer ? Si c’est ça, c’était un disque dur deux fois plus volumineux qu’il fallait...Et pour les jeux téléchargés, à chaque fois qu'on voudra y rejouer il faudra les re-télécharger ? Autant dire qu'on va y penser à deux fois avant d'acheter du dématérialisé !
Les joueurs se sont beaucoup manifestés suite aux annonces de Microsoft, ils auraient mieux fait de se manifester autant à la sortie de la PS3, quand on devait déjà se casser la tête à gérer l'espace de son disque dur, en allant faire un tour dehors dans l'attente que la galette à laquelle on veut jouer s'installe…
Il y a une époque où l'intérêt des consoles par rapport aux ordinateurs, grâce à la cartouche, était l'immédiateté du jeu. Ce retour en arrière ne me plaît pas, mais alors pas du tout.
Et puis ce n’est pas tout...Que penser de ces mises à jour nécessaires pour utiliser sa console ? Si celle de la One est peut-être un vestige de la politique de connexion souhaitée au départ, on se doute quand même que ce sera un magnifique bordel les premiers jours pour pouvoir démarrer sa console. Chez Sony, cela ressemble même à une blague, à un doigt fait aux acheteurs qui vont claquer leur pognon. Non, non, notre machine n’est pas connectée. Par contre, il faudra la mettre à jour dès que vous l’aurez. Oh, juste pour des bricoles, comme par exemple lire un DVD ou un BD. On va faire comme si on ne se souvenait pas que les mises à jour des consoles Sony, traditionnellement, ne se passent jamais bien, peut-être ont-ils retenu la leçon depuis le temps. Ce n’est pas qu’il y ait une mise à jour qui me dérange, juste le fait que Sony garde ses bonnes vieilles habitudes, et ment aux joueurs. Leur console, bien entendu, est conçue pour être connectée. Il y a encore des naïfs qui pensent le contraire ? Sans les mises à jour, c’est juste une coquille à moitié vide…
Aussi bien chez Sony que chez Microsoft, je m’attends à des nouvelles de cet ordre, jusque, et après la sortie des machines.
Du coup, si je reste impatient, finalement, d'avoir la console, je crois que je n'ai pas fini de faire des tours de montagne russe…Espérons qu'il y a aura plus de bonnes surprises que de mauvaises.