Le réalisateur de la semaine

[Bron]

C'est l'occasion de voir toutes ses œuvres.

[Rone]

James Cameron

1981 : Piranha 2 : Les Tueurs volants
1984 : Terminator
1986 : Aliens le retour
1989 : Abyss
1991 : Terminator 2 : Le Jugement dernier
1994 : True Lies
1997 : Titanic
2009 : Avatar


Très impressionné par les images d’Avatar qui doit sortir en fin d’année (et qui pourrait bien donner des idées pour un film Halo), je consacre James Cameron réalisateur du jour !
Peu prolifique pour le cinéma depuis Titanic, il faisait d’autres choses (télé, courts métrages utilisant l’Imax, production…) et c’est tant mieux car il semblerait que ce soit remonté comme jamais qu’il va se pointer avec son nouveau film, blindé de ce qui faisait la force du bonhomme.
Et oui, je dis « faisait », comme ça j’annonce la couleur, mon avis sur Cameron est bien partagé.
Il y a pour moi deux périodes bien distinctes, et j’espère de tout cœur que c’est vers la bonne des deux qu’il va revenir avec Avatar (d’après les images, je ne suis pas vraiment inquiet…).


Je n’ai jamais pu voir Piranha 2, mais étant donné que l’ami James a tout fait pour l’effacer de son CV, j’imagine que c’est un nanar.
Dès son deuxième film, James Cameron entre dans sa période dorée, et choc la planète entière avec un film ovni.
J’ai du mal à dire de Terminator que c’est un chef d’œuvre : le film comporte quand même pas mal de faiblesses, avec des scènes inégales, souvent à cause du manque de moyens, et à cause de la coiffure épouvantable de Sarah Connors. Mais par contre c’est une date de le cinéma d’action : de la SF pour les grands, un univers réaliste qui impose sa réalité, et un style Cameron en devenir, que je définirais comme rendre crédible et cohérent n’importe quoi grâce à une représentation réaliste d’un point de vue technique. Les machines ont l’air vraies, les explications aussi. Ce type pense comme un ingénieur capable de raconter une histoire. Le niveau de ses réalisation va s’affiner dans ses deux films suivants.
Car là il enchaîne directement sur deux chefs d’œuvres.
Aliens est son troisième film seulement, et à nouveau c’est une date. Un film qui a traumatisé le monde du cinoche et dont plus de vingt ans après on continue de s’inspirer. Il a pris un matériau de base très fort, et en a fait autre chose. A nouveau dans Aliens on retrouve le côté réaliste : les machines, les armes, la station de colons, tout est vrai. Ce n’est pas propre, lisse, irréaliste. On a l’impression que si on démontait les fameux détecteurs de mouvements, les mécanismes seraient bien là. C’est avec Aliens que Cameron entre dans la logique de spectacle total qui ne le quittera plus. Il plonge le spectateur au milieu de l’action, avec les Marines, jusqu’à la rendre viscérale. Et il assume à 100% le propos. Nous sommes avec des militaires violents ? Ce sera donc très bourrin, sale, sans pitié. Le film regorge de scènes cultes qui ont gravé des millions de rétines (la scène avec les détecteurs de mouvement et les aliens qui approchent, les caméras sur les casques qui s’éteignent pendant que la panique gagne tout le monde, et bien entendu le stupéfiant combat final, en parti inspiré des Mangas…et dont les Mangas vont tellement s’inspirer par la suite). Les cadrages, les plans-séquences, tout est pensé pour avoir un impact émotionnel maximum et plein de sens. Malgré son peu d’expérience, Cameron fait preuve d’une maturité que beaucoup n’auront jamais.
Abyss, le suivant, est à nouveau un chef d’œuvre ! Cameron garde les qualités précédentes, et y ajoute l’émotion plus intimiste. Projet gigantesque, son premier, Abyss ne perd pourtant pas de vue une histoire en fin de compte plutôt simple et belle. Même si la fin du film est bancale (quelque soit la version), c’est encore un spectacle total, un tourbillon de scènes magnifiques, et de l’inédit sur un écran.

C’est là où pour moi Cameron s’est un peu perdu.
Le très attendu Terminator 2 n’est pour moi pas un bon film. Pas d’un point de vue formel, c’est toujours impeccable et spectaculaire, avec là encore de l’inédit sur l’écran. Mais au niveau de l’histoire. Vouloir faire un film tout publics de Terminator 2 me semble être idée à la con. Trop gros budget ? Il fallait que ce soit pour tous ? Je ne sais pas, mais le résultat est là. Le Terminator devient gentil, il ne tue pas mais tire dans les jambes des flics, et forme un duo avec le gosse digne des buddy movies de seconde zone. Totalement à côté de la plaque des bases posées par le premier film, ces éléments scénaristiques remettent en cause la fameuse sensation de réalisme jusque là toujours présente chez Cameron.
Ensuite, True Lies est un film de divertissement qui…diverti gentiment, mais qui n’a pas d’envergure.
Et là arrive Titanic ! Les voilà les récompenses que Cameron aurait dû recevoir pour Aliens ou Abyss si l’industrie US récompensait la qualité et non les résultats du Box office.
Après deux tentatives, je n’ai toujours pas dépassé l’heure de visionnage, et je suis vite allé dans les chapitres pour voir le bateau couler.
Bon, de toute façon je n’aime pas du tout les films catastrophes à la base mais bon…Je me suis surtout dit que Cameron, peut-être désireux d’être reconnu par ses pairs amateurs de cinéma acceptable, avait pondu une machine à Oscar chiante comme la pluie. Toujours aussi parfait d’un point de vue réalisation pure, mais fait pour les midinettes.
Pour résumer ma pensée : en trois films, Cameron a perdu ses couilles.

Heureusement, Avatar arrive, et il semblerait qu’elles aient repoussé…

[zx6r4]

Faut pas que je lise tes postes quand je suis au boulot, j'ai éclaté de rire en lisant les 2 dernières phrases (ça fait pas sérieux).


Terminator, de la balle, l'ovni cinématographique et encore étant très jeune lorsque je l'ai vu, je ne me rendait pas bien compte, même si je voyais bien que ça n'avait aucun rapport avec le reste. Alien le retour, je suis un peu passé à côté, c'est surtout le 1er qui m'a scotché. Abyss je l'ai trouvé excellent, peut être un peu mièvre, mais bien soutenu pour ça durée.
T2 j'ai bien aimé, j'ai trouvé ça sympatique, mais sans plus, au niveau de l'histoire. Par contre, impressionnant au niveau effets spéciaux. True Lies que j'ai revue il y a quelques jours, c'est mimi, mais ça casse pas des briques.
Titanic, pas mieux, j'ai jamais réussis à le voir en entier, j'ai rarement vu un film aussi chiant. C'est pas faute d'avoir essayé, mais je n'ai vu qu'une heure maxium sur tout le film. J'arrive même pas à comprendre comment on peut foutre autant d'argent dans un film comme ça.

Avatar va effectivement permettre de voir si on va enfin avoir du bon Cameron, surtout qu'il a une manière de filmer super immersive. C'est que d'après les premières images ça s'annonce plutôt bon, mais je reste méfiant au point de vue du scénar et me méfie d'un côté mièvre qui viendrait se mettre là-dedans pour que ce soit accessible à tous et qu'il puisse vendre tout plein de Goodies.
Bref, me méfie qu'il qu'il se soit transformé en G. Lucas^^

[Rone]

John Mac Tiernan

Predator (1987)
Piege de Cristal (1988)
A la poursuite d’Octobre rouge (1990)
Medicine Man (1992)
Last Action Hero (1993)
Une journée en enfer (1995)
Le 13ème guerrier (1999)
Thomas Crown (1999)
Rollerball (2002)
Basic (2003)

Parfois, il y a des réalisateurs qui n’ont pas la renommée qu’ils méritent.
Mac Tiernan, un peu oublié depuis maintenant quelques années, est de ceux-là.
C’est bien simple, je n’ai même pas trouvé ça filmo sur Wickipedia. Et pourtant, en voilà un avec un talent immense qui nous a pondu quelques grands films qui sont devenus rien de moins que des classiques.
Tout n’est pas parfait, et certains de ses films sont juste des films agréables à voir, laissant entrevoir tout de même régulièrement les talents du bonhomme, ce qui n’est déjà pas mal (Basic, Thomas Crown, Medicine Man).
Mais il y a le combo gagnant de films unanimement reconnus comme marquants ou bien qui méritent largement d’être revus : Predator, Piege de cristal, A la poursuite d’octobre rouge, Last Action Hero et Une journée en enfer.
La spécialité de Mac Tiernan, c’est de partir d’un script qui pourrait donner une bonne vieille série Z, et de la bonifier pour en faire un film marquant.
Ainsi Predator aurait pu être un téléfilm crétin, et au final, on se retrouve avec un film d’une intelligence rare : un début à la limite du parodique, puis un film qui prend une dimension sacrée, brutal, pure (le tout accompagné par une des plus belles BO jamais écrites). Pareil pour Piege de cristal, au scénario digne d’un Hollywood night de TF1, et qui devient un maître étalon du film d’action. A la poursuite d’Octobre rouge est devenu un maître étalon du sous-genre des films de sous-marins, et Last action Hero, en assumant un postulat délirant, se rempli de sens tout en en mettant plein la vue. Enfin Une journée en enfer souligne au feutre rouge que les Die Hard avec ou sans Mac Tiernan, ce n’est définitivement pas la même chose.
Pour livrer de telles performances, Mac Tiernan s’appuie sur deux immenses qualités. La première est une science du rythme que bien peu maîtrisent à ce point. Quitte à faire des entorses à la vraisemblance (en particulier dans Piege de Cristal), le montage distille avec maestria les scènes d’action, les retournements de situation, les instants de calme qui vont souligner le déferlement d’action.
Ce sont les deux Die Hard les plus significatifs à ce niveau, ils ne laissent tout simplement pas de répit aux spectateurs.
Sa deuxième qualité exceptionnelle est sa capacité à situer l’action dans l’espace, et à faire de l’environnement un personnage à part entière. Piège de Cristal reste une leçon majeure pour tout réalisateur. Alors que l’action se déroule dans une tour sur plusieurs étages, avec de nombreux déplacements, le spectateur sait parfaitement où est qui, et ne se pose donc jamais de questions pour situer les enjeux. Pour y parvenir, Mac Tiernan ponctue sa mise en scène d’indices qui caractérisent le décors (le poster de Pin-up, les inserts avec l’étage dans l’ascenseur, les vues extérieures qui montrent à quel niveau de la tour l’action se déroule), avec discrétion, mais avec une efficacité redoutable. Les mêmes techniques sont utilisées dans A la poursuite d’Octobre Rouge.
Cet amour de l’environnement, on le trouve dès son premier film, où la jungle de Predator est filmée comme jamais la jungle n’a été filmé avant (et comme elle ne le sera jamais plus). En faisant de la jungle une menace, le Predator se mêlant à elle, Mac Tiernan la personnifie et à l’inverse des films suivants fait tout pour qu’on n’est aucun repères, pour qu’on se sente perdu, oppressé. La scène où le commando, en panique, tire 2000 cartouches sur les arbres est à ce titre un grand moment de cinéma.
J’ajouterais bien timidement une autre qualité, mais qui est plus inégale en fonction des films, c’est l’utilisation quasi scientifique de la musique et des bruitages. Predator et Piège de Cristal, ses premiers films, arrivent en tête de ce point de vue là, et il faudra attendre le 13ème guerrier pour retrouver une telle synergie entre les images et le son.

Mac Tiernan a pourtant un sérieux défaut, défaut qui lui a coûté très cher. Il n’a pas de répondant face aux producteurs. Au moins deux de ses films ont été très durement touchés par des coupes absurdes et perdues à jamais qui les ont clairement saccagés.
On pense naturellement en premier lieu au 13ème guerrier. Les images sont d’une beauté stupéfiante, les scènes formidables, et le film est sans doute un chef d’œuvre dans sa version complète. On sait tous qu’il a été saccagé au montage, à un tel point que Mac Tiernan a jeté l’éponge, laissant les bouchers détruire un film qui aurait probablement été une date dans l’histoire du cinéma. Le résultat laisse perplexe. Alors qu’on devine clairement le potentiel du film, on voit tout aussi clairement que le film est blindé de trous narratifs qui le rendent parfois absurde (on ne comprend pas du tout l’évolution des relations entre les personnages), et de scènes raccourcies qui détruisent leur impact. Même chose pour Rollerball, remake d’un film que personnellement j’adore. Quand on le voit, le sentiment est que c’est tout simplement un mauvais film. Et pourtant…Avec un peu de recule, on peut deviner ce que Mac Tiernan voulait faire : un sous-texte social, comme dans le film original, accentué par le contraste avec des visuels saturés pleins de couleurs artificielles, limites parodiques, et pourtant remplis d’une violence crue rendue du coup irréelle. On ressort du film des scène foutrement bien réalisées, et foutues en l’air par un montage absurde ! L’équilibre qu’il voulait atteindre et réduit à néant par l’allègement du sens social, et par la censure concernant la violence. Au final, on se retrouve devant un film bancal qui n’est plus qu’une aimable fable distrayante, et ça ne fonctionne plus du tout !

Ca fait maintenant bien longtemps qu’on n’entend plus parlé du Monsieur, et l’échec artistique total du dernier Die Hard ferait bien de faire réfléchir les producteurs : un petit coup de téléphone à Mac Tiernan pourrait bien être la solution pour nous remettre en pleine gueule un bon gros film d’action policier.

[streptos]

A la poursuite de l'Octobre Rouge est un Tom Clancy de la trilogie de Ryan, ça ne pouvait pas donner un nanar avec une telle base... ou presque. *pense à La somme de toutes les peurs*

[davidkenobi]

Très bon ! merci Rone pour ce petit billet, il le mérite bien !

Edit : il dirige un film apparemment http://www.imdb.com/title/tt1038691/ Un futur bon polar !

[Creepers]

McT c'est juste le mec qui a redefini le film d'action pendant sa carrière ! Il sait filmer et utiliser l'espace comme personne. "Die Hard" en a calmé plus d'un et le film a été pillé je sais pas combien de fois. D'une base simple et conne comme c'est pas permis il nous balance un monument comme "prédator"... voilà quoi !

Enormément de respect pour son oeuvre je connais par coeur "predator", "Die hard" et "Las action hero" dommage qu'il soit en gros sur la blacklist d'hollywood suite à des problèmes d'écoutes téléphoniques car le cinéma d'action manque de couilles quand même maintenant.

[zx6r4]

Pas grand chose à dire d'autre sur Tiernan que ce qui a été dit.

Le seul film que je n'ai pas vu de lui étant Rollerball, j'ai jamais réussi à me décider à le visionner, j'ai trop aimé l'original de 75.
Pour le reste, c'est tuojours un grand plaisir de revoir ses films.

[Seraph]

Die Hard ce film m'a fait découvrir et aimer l'actionner. Mes respects pour cet homme et je suis d'accord avec Rone sur la plupart des points, Rollerbal est pas mal et je conseille de le voir mais avec recul, j'avais vraiment aimé le film il faudrait que je me le regarde encore une fois (même s'il n'est pas parfait).

[Rone]

Dario Argento


1970 : L'Oiseau au plumage de cristal (L'uccello dalle piume di cristallo)
1971 : Le Chat à neuf queues (Il gatto a nove code)
1971 : Quatre mouches de velours gris (4 mosche di velluto grigio)
1973 : Cinq jours à Milan (Le cinque giornate)
1975 : Les Frissons de l'angoisse (Profondo rosso)
1977 : Suspiria
1980 : Inferno
1982 : Ténèbres (Tenebre)
1985 : Phenomena
1987 : Opéra (Opera)
1993 : Deux yeux maléfiques (Due occhi diabolici)
1993 : Trauma
1996 : Le syndrome de Stendhal (La sindrome di Stendhal)
1998 : Le fantôme de l'Opéra (Il fantasma dell'opera)
2001 : Le Sang des innocents (Non ho sonno)
2003 : Card Player (Il Cartaio)
2004 : Aimez-vous Hitchcock ? (Ti Piace Hitchcock ?), film TV
2005 : Jenifer (épisode 4 de la 1re saison de la série Masters of horror)
2006 : J'aurai leur peau (Pelts - épisode 2 de la 2e saison de la série Masters of horror)
2007 : La Troisième mère (La Terza madre)
2009 : Giallo


Vous connaissez l’histoire du génie qui est devenu un tocard ?
Et bien c’est l’histoire de Dario Argento. Un mec qui fait maintenant des films tellement mauvais qu’on se demande comment il a bien pu faire pour livrer tellement de films incroyables pendant ses quinze premières années.
Comme j’ai une tendresse particulière pour se personnage majeur du cinéma, je vais commencer par la fin.
A part quelques rebonds surprenant qui redonnent espoir à chaque fois (Le syndrome de Stendhal et ses scènes face aux tableaux, le tout début du lamentable Card player, et son très bon segment des masters of horror Jennifer), Argento semble s’enfoncer de plus en plus vers le néant.
Le sommet a sans doute été atteint avec La troisième mère, film attendu par des millions de fans, et qui donne l’impression d’être une parodie ratée de son lustre passé. C’est tellement autre, tellement n’importe quoi, tellement à côté de la plaque que s’en est gênant, ou drôle, c’est selon.
Argento est-il perdu ? Oui.
Faut-il pour autant le mépriser ? Non, 10 fois non !
C’est un peu pour ça que je fais cette petite rubrique (même si j’ai bien du mal à le faire aussi régulièrement que je voudrais) : pour vous inciter, quand vous ne connaissez pas, à aller jeter un œil.

Argento, ça a quand même été un inventeur de génie. Très mauvais directeur d’acteurs, les personnages jouent toujours de façon un peu « autre » dans ses films, et les dialogues sont loin d’être extraordinaires.
Mais pour le reste…
Ce réalisateur ne s’intéresse qu’à une chose : l’image, sa composition, ce qu’elle transmet comme émotions. Il s’est illustré principalement dans le Giallo, style à part entière inspiré de BD italiennes à la couverture jaune : un tueur mystérieux avec un grand couteau qui s’en prend à des femmes. Autour de ce simple postula, c’est parti pour des images composées comme dans un tableau, avec un jeu tout aussi poussé sur le son. La solution du problème est le plus souvent une affaire de perception de scènes vues.
Les plans sont tous plus beaux les uns que les autres, et tous ceux qui ont vus ces films ont en tête des scènes particulièrement fortes.
En bon Italien, Argento ne cache rien : on a donc des images brutales, parfois (souvent) gores, très sèches.
Au milieu de tout ça, il a inventé une nouvelle façon d’éclairer les scènes, jusqu’au paroxysme de son style dans le délirant Suspiria : les couleurs utilisées ne sont pas réelles, et on a des dominantes rouges, vertes, avec des sources d’éclairages multiples. Etrangement ça passe très bien à l’écran, et ça ancre une vision fantastique dans ce qui pourrait être sans cela bien ordinaire. Même quand c’est un éclairage plus traditionnel qui est utilisé, les sources sont multiples, et l’éclairage est saturé, exposant vivement les protagonistes.
Malgré des histoires le plus souvent réalistes (pour les giallo), c’est une impression de surréalisme permanent qui transpire de ses films.
Si en plus de ça on ajoute les musiques des goblins, décalées, osant des sons incroyables, on arrive à un tableau unique qui n’existe chez personne d’autre.
Pendant ses quinze premières années, Argento fait un cinéma qui ne s’adresse pas à l’intellect, mais directement aux sens. A tel point que si vous découvrez cet auteur, mieux vaut commencer par ses films les plus traditionnels (ses 5 premiers films, tous formidables) afin de vous imprégner de son style et de vous attaquez à ses 3 suivants, des chef d’œuvre pour peu qu’on accepte la stylisation de l’auteur.