Je suis un prédateur…
Mon nom est Shay Patrick Cormack. Un Assassin intronisé aux Amériques entre Edward Kenway et Connor aka Ragondin. Je ne sais pas qui sont ces personnes, mais si je ne les mentionne pas, je suis viré de cette introduction. Mon territoire ? La Xbox 360 et sa consoeur de chez Sony. Car moi, je n’ai pas le droit à la next gen. Là encore, je ne sais même pas ce que signifie ce que je prononce.
Je suis un prédateur…
Et devant vos yeux, je vais tester “être Templier” pour le pire et le meilleur !
L’Assassin est fourbe
Shay Patrick Cormack est une recrue Assassin prometteuse qui, suite à une mission à Lisbonne qui tournera très très mal, deviendra un Templier. Disciple d’Achille, ses aventures nous emmèneront aux Amériques peu avant les évènements d’Assassin’s Creed III, mais après celles de Black Flag. Shay se baladera en Europe l’instant de deux mémoires : Lisbonne et Paris afin de relier avec les évènements Assassin’s Creed Unity. Il va sans dire que, comme ça, le poids sur les épaules de Shay et de cet épisode intermédiaire est énorme : donner du liant entre 3 jeux à succès chronologiquement proches ! L’ensemble de l’histoire est réussi et permettra de retrouver des têtes connues comme Achille, Adewalé, Haytham, mais également de découvrir de nouveaux visages qu’ils soient Assassins ou Templiers. Malheureusement, cette histoire peu orthodoxe pour la série est relativement courte car ne proposant que 6 mémoires, soit la moitié de ce qui est proposé d’habitude (et donc moitié moins de temps pour achever le jeu). Cependant, le jeu se rattrape sur le contenu annexe très fourni pour booster la durée de vie de manière honorable : pêche, forts, gangs, rénovations, objets de collection, et quelques autres : vous aurez de quoi faire ! C’est déjà ça, mais on aurait préféré un scénario plus long et plus fouillé ainsi qu’une aventure plus difficile liée à la vie de ce traître à la cause des Assassins.
En termes de gameplay et de réalisation, on est très proche de Black Flag sur Xbox 360 : même maniabilité, même design, mêmes campagnes navales, même système de déplacement, etc. La seule chose qui sépare les deux titres vient en fait de la finition et du rendu. Le jeu souffre de freezes assez nombreux et marquants pour être catalogués comme gênants ainsi que quelques bugs de coupures sonores. Le tout, étant donné que le titre, contrairement à Black Flag, ne se trouve que sur un seul disque, donne en plus un effet trop compressé se traduisant par un visuel qui bave un peu et des textures pas forcément plus jolies que Black Flag sorti il y a un peu plus d’un an maintenant. Cet effet est encore plus flagrant lors des passages à Paris et lorsqu’on les compare visuellement avec Unity sorti le même jour sur Xbox One : on a l’impression avec ce Assassin’s Creed Rogue, d’avoir fait un bond énorme en arrière.
Le Templier est fourbe
Mais c’est surtout valable pour ceux qui ont fait Unity avant. Ici pas de possibilité de s’accroupir ou de se mettre à couvert. Le parkour est aussi tel qu’il était l’année dernière encore avec ses forces et ses faiblesses. On a droit à un véritable retour vers le passé pas désagréable, mais certaines fonctions, dont celles précédemment mentionnées, vont vraiment vous manquer si vous avez déjà posé vos mimines sur Unity avant ce Rogue. Toutefois, le jeu n’est pas juste un simple copier-coller de Black Flag, puisqu’il arrive à se démarquer légèrement de son grand frère à commencer par son protagoniste à la fière allure et au caractère bien trempé dans un genre différent d’Edward. Les phases navales sont plus poussées et proposent des lieux et environnements différents avec l’arrivée des eaux gelées de l’Atlantique Nord avec toutes les subtilités que cela apporte (glace, icebergs, nage, etc). Et pour le reste, c’est un peu bonnet blanc et blanc bonnet. La bande son est toujours de très bonne facture que ce soit du côté des voix (même si la synchro labiale laisse à désirer par moments) ou que ce soit du côté des chants et autres musiques épiques toujours aussi jouissives.
Malheureusement pour les fans de la licence, Assassin’s Creed Rogue ne propose pas de multijoueurs. Pas d’affrontements comme sur Black Flag et les titres qui l’ont précédé, ni même de coopération comme sur Unity. C’est bien dommage car une des nouveautés apportées dans l’histoire est le système de traque : vous serez régulièrement, dans les villes, la proie d’assassins et devrez les débusquer avec un système radar circulaire et de murmures similaire à celui du multijoueurs des précédents épisodes. Un parfait entraînement pour maîtriser l’outil relativement délicat à dompter. C’est vraiment dommage qu’on ne puisse pas le mettre en application contre d’autres joueurs, ça aurait aidé pas mal de monde à progresser dans ces modes...