Test - Boitier de capture Avermedia LGP 2 Plus

«Aver et contre tous» , - 3 réaction(s)

Exhiber ses exploits vidéoludiques est un phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur au fil des années (il n’y a qu’à voir les réactions un peu partout sur le web quand Ninja a quitté Twitch pour Mixer). Le fait est que désormais, enregistrer sa partie ou la diffuser en direct est devenu tellement simple que chacun peut s’y mettre, à condition d’avoir une connexion internet pas trop pourrie. Pour diffuser comme un pro, il faut quand même avoir un sacré budget pour la carte d’acquisition, le PC qui va pouvoir suivre, un bon micro, etc. Les plus modestes et joueurs consoles peuvent facilement utiliser diverses applications internes ou tierces pour enregistrer et diffuser gratuitement, au prix d’une expérience simplifiée pour le spectateur. Mais n’y a-t-il pas de solution intermédiaire pour pratiquer ce genre de divertissement à moindre coût, tout en proposant du contenu et une expérience personnalisés ? C’est là que les boîtiers de capture vidéo entrent en jeu.

Ils ne datent pas d’hier ces boîtiers. On en trouve depuis plusieurs années maintenant avec des marques célèbres comme Elgato, Razer et Avermedia. Ces boîtiers ont l’avantage d’être nomades contrairement aux cartes d’acquisition, avec des branchements souvent simples et une utilisation quasi immédiate.

Celui dont nous allons vous parler aujourd’hui est un produit Avermedia : le Live Gamer Portable 2 Plus.

Petit mais costaud

Simplicité, rapidité d’utilisation et finitions solides adaptées aux conditions nomades sont les 3 caractéristiques d’un bon boitier d’acquisition. Et c’est justement dans ces conditions modestes que le test a été réalisé. Commençons par le début, à savoir le déballage, les branchements et l’installation du logiciel de capture.

Le petit boitier est très bien emballé, bien protégé, le carton est solide et rassure quand on le retire de son colis. Comme ce genre d’accessoire n’est pas très commun dans une boutique (même spécialisée), ce détail n’est pas négligeable. Avermedia n’a pas fait les choses à moitié sur le look du boitier en lui donnant un côté “sportif” de bon goût et qui plaira à coup sûr au youtuber en herbe avide de compétition en ligne. Le plastique est de bonne qualité et la base est en silicone pour bien rester immobile sur le bureau. Le constructeur a aussi eu l’intelligence de proposer un câble HDMI très court, peu encombrant pour le coup mais quand même un poil trop rigide. Le câble USB servant soit de connexion au PC soit à l’alimentation est plutôt long, avec des connectiques plaquées or et (merci) un revêtement tressé. Le troisième câble fourni est un jack mâle/mâle de 3,5 mm qui servira à brancher la manette au boitier pour enregistrer les voix d’un groupe d’amis par exemple.

On trouve sur le boitier un emplacement pour une carte mémoire micro SD, 2 boutons pour gérer le volume, un interrupteur pour passer du mode PC au mode nomade (plus un 3e choix pour activer le transfert de données avec un PC) et un bouton principal pour démarrer l’enregistrement. Ces boutons ne seront utilisés qu’en mode nomade puisque tout le reste peut être géré sur le logiciel Avermedia. Avec un déballage aussi enthousiasmant, on pourrait se dire que l’installation et l’utilisation du logiciel se passeront aussi bien… c’est presque vrai.

Premier gros bémol : la section “assistance” du site Avermedia (qui sert aussi de centre de téléchargement) est loin d’être claire. Trouver le logiciel de capture n’est pas évident du premier coup, mais le pire reste le manuel d’utilisation entièrement en anglais. Alors certes, l’anglais est une langue assez simple à comprendre mais mélangée à des termes purement techniques, ce n’est franchement pas un bon point. Surtout que le logiciel de capture en lui-même est loin d’être un exemple d’ergonomie et de simplicité. L’interface combine absolument tout : du gros bouton visible immédiatement au sous-menu très mal agencé. Il faut parfois taper sur la touche “Entrée” pour valider une sélection, alors que sur un autre menu on peut simplement fermer la fenêtre. Bref on s’y perd assez souvent. Pour le reste, le logiciel apporte un bon choix de personnalisation et permet aux possesseurs de grosses config’ d’incruster pas mal de choses à leur vidéo/diffusion.

4K pass-through keskeucé ??

L’interface du logiciel à télécharger. Notez le suivi des FPS en bas à droite pour le plus grand bonheur de Saurone

Voila un petit élément qui peut s’avérer trompeur. Le boitier LGP 2 Plus ne permet pas l’enregistrement ou la diffusion en 4K, mais uniquement en 1080p / 60 fps maximum. La mention “pass-through” signifie que vous pouvez continuer de jouer en 4K / 60 fps sur votre écran, mais que le signal vidéo sera ensuite modifié à l’enregistrement (oubliez aussi le HDR). Il faut y penser avant de sauter sur un objet estampillé en gros 4K. Fort heureusement, les informations du produit sont loin d’être subtilement cachées comme on pourrait le craindre mais il faut tout de même être attentif. Cela dit, ce boitier s’adresse plutôt à l’utilisation nomade et aux possesseurs d’un PC modeste. Les autres pourront se tourner plus facilement vers un bon gros boitier d’enregistrement 4K pur jus ou une véritable carte d’acquisition plus performante. Voici d’ailleurs les configurations minimales requises :

  • Windows 10 / Windows 8.1 / Windows 7.
  • Intel Core i5-3330 ou supérieur (i7 recommandé).
  • NVIDIA GeForce GTX 650 / AMD Radeon R7 250X ou supérieur recommandé.
  • 4 Go de RAM.
  • Port USB alimenté.
  • Carte microSDHC classe 10 pour le mode nomade.
Et forcément là, le CPU ne va pas tarder à rendre l’âme

Pour ma part, je possède un Intel Core i5-6200U et une Intel Graphic HD avec 8 Go de RAM. Alors oui mon CPU et ma RAM font visiblement l’affaire, mais ma carte graphique ne me permet pas d’en profiter au mieux et cela se ressent fortement lors d’une diffusion en direct un tant soit peu complexe ou en incrustant différents visuels à l’image. Pendant un enregistrement tout va bien. Le mode “optimum” qui permet de capturer en 1080p / 60 fps tourne aussi bien que la roue d’un cycliste du Tour de France. En forçant la qualité de l’encodage à 30 mb/s, même constat, le PC ronronne tranquillement et la vidéo est de très bonne qualité (mon SSD fait un peu la tronche par contre). Il est d’ailleurs intéressant de constater que l’encodage se fait simultanément à l’enregistrement, et là les amis c’est du bonheur en barre. La diffusion classique (sans superflu) passe aussi assez facilement. L’enregistrement de la plateforme de diffusion est simple et intuitive, avec le strict minimum de personnalisation. Mais quand on commence à vouloir y ajouter un flux audio supplémentaire, un logo affiché à l’écran ou une webcam, le CPU s’emballe et monte rapidement dans le rouge. A moins donc d’avoir une configuration un minimum balèze, l’enregistrement et la diffusion avec des éléments plus personnalisés (et donc forcément plus évolués qu’une application sur sa console) se fera dans la douleur et avec quelques crashs pur et simple du logiciel. Petit détail à ce propos, il faut systématiquement exécuter le logiciel en administrateur pour qu’il s’ouvre.

C’est dans la poche

L’aspect le plus intéressant de ce boitier est sans conteste son utilisation nomade. Avec une simple carte micro SD à l’arrière et une alimentation USB (qu’on peut facilement utiliser sur un powerbank par exemple), c’est l’accessoire idéal pour le journaliste qui va faire ses reportages et autres previews chez les éditeurs. Mais aussi pour celui qui veut garder un souvenir immédiat en branchant ce qu’il veut dessus, du moment que la console dispose d’une sortie HDMI (dans la théorie, puisqu’aucune liste de consoles compatibles n’est officiellement disponible). L’utilisation en mode nomade est vraiment enfantine. Il suffit d’appuyer sur le bouton central pour que le voyant passe au rouge et se mette à clignoter pour confirmer l’enregistrement.

Les vidéos capturées de la sorte sont encodées à environ 13 mb/s, ce qui nous donne environ un poids de 100 Mo la minute. La qualité et la fluidité (1080p / 60 fps) sont au rendez-vous et conviennent parfaitement au format d’un hébergeur de vidéo lambda. Il est dommage par contre que l’enregistrement de commentaires audio ne soit pas possible dans ce mode, mais on chipote un peu.

Bilan

On a aimé :
  • Finitions d’excellente facture
  • Personnalisation poussée en mode PC
  • Qualité globale en mode nomade
On n’a pas aimé :
  • Pas vraiment adapté aux configurations modestes
  • Utilisation du logiciel loin d’être intuitive
  • Aucune précision sur l’utilisation complète du mode nomade
Un petit paradoxe

Sachant que les dernières générations de consoles rendent possible l’enregistrement et de la diffusion en direct, pourquoi donc craquer pour ce boitier en particulier ? L’utilisation nomade reste l’atout premier de cet accessoire car la capture est de très bonne qualité et l’utilisation très simple, vous offrant donc plus de possibilités que votre console seule. La diffusion et l’enregistrement via PC est également de bonne facture, mais pourront vite montrer leur limites si vous souhaitez y apporter un minimum de personnalisation avec le logiciel par défaut (un autre pourrait s’avérer plus judicieux, mais on perd alors la simplicité d’utilisation primordiale d’un boitier). Au final, ce LGP 2 Plus est un très bon accessoire mais malheureusement trop handicapé par son logiciel. Nous vous le conseillons donc uniquement dans le cadre d’une utilisation purement nomade. Dernier détail, le boitier Avermedia LGP 2 Plus est sorti il y a un peu plus d’un an et demi mais reste facilement dans l’actualité des accessoires d’acquisition vidéo.

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3 reactions

eykxas

04 sep 2019 @ 09:01

Y’a-t-il une compatibilité HDCP ? J’imagine que non mais sait-on jamais...

Oncle Dragou

04 sep 2019 @ 10:12

Merci pour ta question eykxas, j’ai complètement oublié de le mentionner. La protection HDCP peut être activée ou désactivée à loisirs dans les paramètres.

eykxas

04 sep 2019 @ 13:35

Attend... J’ai bien compris ? On peut enfin enregistrer les consoles avec du HDCP ? (auparavant il fallait utiliser un boitier supplémentaire qui bypassait la protection HDCP pour récupérer un flux standard).