Test - Nova Lands - L’industrie, pour les nuls

«Nouvelle terre, nouveaux profits» , - 0 réaction(s)

Développé par le studio brésilien Behemutt, Nova Lands est décrit comme un « jeu de construction d’usine, d’exploration, et de gestion d’île en monde ouvert ». Puisant son inspiration dans des titres tels que Forager ou Satisfactory, l’aventure est accessible et agréable, mais aussi diablement addictive. Et pourtant, ça ne payait pas de mine.

Un concept simple sans chichi

On choisit rapidement une apparence pour son avatar et c’est parti. On débarque dans une capsule spatiale rappelant celle des Sayans de DBZ, sur une île mystérieuse qui n’a pas grand chose à voir avec celle de Tintin. Quelques maigres explications en guise de tutoriel permettent de prendre en main notre explorateur.

Rien de bien fou-fou ici, on se déplace avec le joystick gauche, et on extrait nos premiers matériaux avec le bouton RB. Un peu plus tard, une pression sur la gâchette droite permet d’envoyer des salves de fusil à pompe tandis que la gâchette gauche active un jetpack, à la portée limitée.

Le titre ne s’embête pas non plus avec un quelconque scénario. Si l’on rencontre tout de même plusieurs personnages à l’apparence pas toujours très humaine, le but demeure des plus simples : il faut récolter, transformer, mélanger, ou fabriquer différents objets afin d’avancer toujours plus loin. Si, bien entendu, l’extraction manuelle des ressources demeure notre principale occupation en début de partie, on bénéficie rapidement de la faculté d’automatiser certaines tâches afin d’alléger notre planning et de vaquer à d’autres activités.

Malgré un style graphique proche de certaines productions de l’ère 16 bits, en plus grossier quand même, les machines, spots de ressources et animaux sont facilement reconnaissables. Pas grand-chose à dire sur la partie graphique, le jeu est très coloré et pas désagréable à l’œil, sans être non plus une prouesse dans le domaine du pixel art.

Techniquement, c’est fluide même si l’on constate des chutes de framerate, voire des micro-freezes lors des sauvegardes automatiques qui se déclenchent toutes les cinq minutes. Cela ne dure que quelques secondes et ne perturbe pas spécialement l’expérience mais c’est néanmoins à noter. Le reste du temps, ça tourne super bien, malgré la présence occasionnelle de centaines d’éléments à l’écran.

Autre rare bémol à signaler, la bande-son semble peu inspirée, relativement redondante et parfaitement oubliable. Sans doute aurait-il été plus judicieux, afin de ne pas trop lasser nos oreilles lors de l’exploration notamment, d’avoir un roulement de plusieurs morceaux à écouter plutôt qu’une unique piste sonore tournant en boucle.

Ma petite entreprise…

Tout au long de l’aventure, on déverrouille de nouvelles recettes de plus en plus complexes, via un arbre de talents sommaire, mais suffisant. Il est alors temps d’envisager plus grand, plus efficace, en fabriquant un premier four. Celui-ci permet de transformer le bois récolté en charbon. En couplant ce dernier avec des morceaux de roche bruts, on obtient des briques modulaires, composant de base de futures machines et zones de stockage. Plus tard, du sable passé au four électrique nous donne du verre, transformable alors en bouteille, devenant ainsi le récipient d’un futur biocarburant…

C’est alors toute une chaîne de production qu’il va falloir mettre au point. Usines, collecteurs, cultures, assembleurs, bras transporteurs…Chaque maillon, chaque étape de transformation ou d’assemblage devient très vite important. Malgré une petite redondance en début de partie, on se fait vite dépasser par les évènements : difficile de récolter, gérer, rassembler, stocker, explorer, construire, déplacer, approvisionner plusieurs postes… Si l’on souhaite un rendement intéressant, il nous faut automatiser ou déléguer certaines tâches. En ce sens, il devient alors indispensable de fabriquer puis de diriger des sbires robotiques, classés selon trois types.

Les robots jaunes sont axés sur la logistique. Ils peuvent réapprovisionner vos réserves d’oxygène (qui est d’ailleurs le seul élément de survie à gérer ici, pas de jauge de faim ou de soif), approvisionner certaines machines en ingrédients, ou encore stocker à un endroit prédéfini, les ressources demandées. Ceux de couleur mauve sont les collecteurs, et peuvent donc gérer la récolte de tous les composants bruts, végétaux comme minéraux. Enfin, les droïdes bleus peuvent attaquer à vue certains animaux dangereux afin de protéger les autres robots, totalement inoffensifs, ou simplement les défendre en cas de problème. Jusqu’à cinq d’entre eux peuvent vaquer à différentes occupations, de notre choix, sur chacun des territoires insulaires le permettant. Si ces sbires s’avèrent être d’une utilité folle, il convient cependant de passer vérifier de temps à autre qu’ils sont toujours “en vie” (sur les îles où rôdent certaines espèces agressives) et de modifier les ordres s’ils ne font rien.

L’accès aux biomes environnants s’effectue via un échange de ressources. Une fois sur place, de nombreuses découvertes s’offrent à nous : nouveaux minerais, nouveaux ennemis, parfois même de nouveaux amis. Certains îlots, plus mystérieux, requièrent d’installer une antenne sur place, que l’on doit alimenter avec des produits locaux, afin de dévoiler ses secrets. La progression demeure fluide et évidente, et même si cela se complexifie en avançant dans l’aventure, elle n’est jamais frustrante.

...ne connaît pas la crise

Avant d’aborder l’aspect économique du titre, précisons que si Nova Lands est avant tout basé sur la gestion et l’exploration, il n’est pas non plus dénué de violence. Quelques espèces viendront perturber nos installations. Il est alors possible de les dézinguer au fusil, manuellement, pour récupérer quelques os, de laisser les sbires s’en occuper, ou, plus intéressant, de les capturer.

Une fois placés dans les fermes adéquates, et nourris correctement, les lézards donnent des peaux très utiles en milieu de partie, tandis que les sangliers produisent des bouses servant d’engrais survitaminé. Les sources de nourriture de nos élevages n’étant pas forcément disponibles sur le même îlot, on a opté pour la livraison de ces dernières par un drone volant, multipliant les va-et-vient et transportant jusqu’à cinquante unités de victuailles.

Il y a bien aussi quelques boss à affronter dans une arène, chacun avec son propre pattern, dont la mort vous récompensera de matériaux rares et essentiels aux fabrications les plus compliquées. Si nous ne vous dévoilerons pas comment s’y prendre, sachez qu’il est possible de récupérer les mêmes composants en faisant une offrande au boss concerné, permettant ainsi d’éviter un affrontement.

“Mais, vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bonne ou de mauvaise situation. Moi, si je devais résumer ma vie aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres, des gens qui m’ont tendu la main…”. Ce bon vieux Otis a tellement raison, un petit tour sur la seule île habitée peut nous aider à améliorer notre avatar.

La quasi-intégralité des PNJ rencontrés lors de nos pérégrinations se retrouve ici, et dispose d’informations, de quêtes et autres stands d’améliorations à ne pas négliger. Emilia troque par exemple des graines rares contre certains métaux. Camila s’occupe d’augmenter la taille de l’inventaire ou la puissance de notre jetpack. Armando se charge plutôt de l’équipement offensif, tandis que Sasha nous propose différentes apparences à débloquer (pas loin d’une centaine). Pour sa part, le musée, tenu par Daniel, nous demande de compléter plusieurs collections d’objets, en échange de précieuses récompenses.

Le plus intéressant à rencontrer pour nous, est sans nul doute l’alien Kruwak. Sous ce nom particulier se trouve un marchand intergalactique, dont la fusée est tombée en rade dans nos contrées. Une fois celle-ci reconstruite, notre ami nous offre l’opportunité de troquer nos ressources en surplus avec une station spatiale, en échange d’argent. Ainsi naquirent le commerce, le capitalisme et la société de consommation dans Nova Lands…

Mais quel est le but de tout cela ?

Devenir le nouveau Jeff Bezos, bien sûr ! Faire du commerce avec les aliens, devenir l’empereur galactique dormant sur des kilotonnes de pognon, mouahahaha !... Hum, pardon, on s’est sans doute un peu emballés. Le trait a bien évidemment été largement exagéré, mais la finalité reste la même, dans un but purement égoïste : gagner du flouze.

Récolter des Krédits n’est utile qu’à notre héros et son industrie florissante. Nous pouvons acheter des méga-fours produisant encore plus de ressources, des fermes plus évoluées qui se gèrent en autonomie complète, mais aussi une maison, améliorable en surface. Le fait d’y disposer quelques éléments de décoration préalablement acquis augmente une jauge de confort. Quel intérêt, nous demanderez-vous ?

Le fait d’y dormir octroie un sérieux bonus de production. Au départ, lorsque nos machines fabriquent douze objets d’un même type, un treizième est offert. Augmenter le confort du logement permet de réduire ce délai à un bonus tous les sept items fabriqués. L’option est vraiment sympathique, sauf que, pour que cela marche véritablement et soit rentable, on doit rester à ne rien faire devant l’écran. Ou sinon, laisser la console allumée et en profiter pour partir promener le chien/cuisiner/effectuer le ménage reste une option possible, en se débrouillant alors de sorte que la manette ne s’éteigne pas, car le jeu se met en pause.

L’idée de départ était bonne, mais il aurait été véritablement génial que cela fonctionne en mettant le jeu en Quick Resume, et de pouvoir en récolter les bienfaits au retour. Mais cela aurait été trop beau, trop simple.

Afin de varier les plaisirs, la station intergalactique permet de jouer les Thomas Pesquet, en moins impressionnant. On peut alors partir “miner” des gemmes via des sorties extra-véhiculaires, mais l’oxygène étant limité, de nombreux essais sont demandés afin d’en ramener de quoi en faire un produit d’intéressant. Encore faut-il savoir dans quel but (on le sait, mais on ne vous le dira pas, na !)...

Chronophage Land

C’est addictif, en effet, et suivant votre profil de joueur, cela peut vous mener sur plusieurs dizaines d’heures de jeu. Au bout d’une trentaine, on n’avait pas encore validé la moitié des succès du jeu, alors que le taux de complétion du titre ne semblait pas loin des 90% voire 95%.

Certains défis demandent patience et efficacité : celui de fabriquer une cinquantaine de super-ordinateurs par exemple requiert des composants en quantité industrielle, forçant la réflexion concernant l’optimisation de la chaîne de production. Débloquer l’ensemble de l’arbre de talents aide à coup sûr, mais n’est pas le remède à tout. Faire preuve d’ingéniosité demeure l’outil le plus indispensable à cette aventure au contenu généreux, qui, sans être exceptionnelle, a su accaparer notre attention de manière agréable.

Testé sur Xbox Series X (optimisé)

Bilan

On a aimé :
  • Une prise en main immédiate
  • Un côté addictif certain
  • Le contenu généreux
  • Pousse parfois à la réflexion
On n’a pas aimé :
  • Quelques ralentissements ou micro-freeze lors des sauvegardes automatiques
  • La bande sonore, en retrait
Bonne pioche !

Nova Lands nous a plutôt séduits. La lourdeur du début de partie s’estompe rapidement pour laisser place à l’envie d’aller le plus loin possible. La progression est plutôt bien équilibrée et le titre n’est jamais frustrant, poussant même le vice jusqu’à nous faire réfléchir sur la façon d’améliorer nos productions, une fois la console éteinte. L’expérience n’a vraiment pas été déplaisante. À condition d’apprécier le genre, Nova Lands mérite que l’on s’y intéresse.

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Nova Lands

PEGI 3

Genre : Gestion

Éditeur : HypeTrain Digital

Développeur : BEHEMUTT

Date de sortie : 21/06/2023

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One, PlayStation 5, PlayStation 4, PC Windows, Nintendo Switch