Test - Marvel’s Midnight Suns - Le dating-sim Marvel qui a une génération de retard

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Reporté deux fois depuis son annonce en 2021, Marvel’s Midnight Suns s’offre enfin à nous avec le studio Firaxis Games aux commandes de son développement. On leur doit, entre autres, la série des XCOM, jeux de stratégie au tour-par-tour dont le parallèle a été maintes fois mis en avant lors de la longue communication médiatique de ce Midnight Suns. Mais qu’en est-il vraiment ?

Hunter, plus fort que Hulk

Nous incarnons The Hunter, héros bicentenaire personnalisable à la mémoire effacée qui n’est autre que le fils de Lilith, ennemi suprême et antagoniste de notre histoire. Suite à un plan machiavélique du groupe Hydra (littéralement machiavélique, avec des éclairs en arrière-plan et un rire comme dans les films), Lilith est réveillée et s’empresse d’attaquer New York, nécessitant la sortie de léthargie de notre justicier amnésique, guerrier prophétique capable de mettre fin à cette menace.

Un choix dans les dialogues nous est proposé

Tirant librement son inspiration de plusieurs séries cultes de chez Marvel, dont les Avengers, les X-Men mais aussi les Runaway ou encore les Midnight Sons, le scénario est prétexte à un grand rassemblement de superhéros afin de lutter contre ce danger commun. D’autant plus que Lilith est capable de corrompre nos alliés et d’agrandir son armée, devenant ainsi de plus en plus redoutable.

Loin d’être révolutionnaire (il faut sauver une énième fois le monde en s’alliant tous ensemble), l’histoire est malgré tout plaisante, permettant de croiser la route de nombreuses têtes connues, comme Iron man, Spider-Man, Blade, Ghost Rider et plus encore. Le ton est bon enfant, se rapprochant plus de l’ambiance des comics et moins de l’humour ironique du MCU.

Le Persona que l’on n’attendait pas

Tous ces personnages se donnent rendez-vous dans l’Abbaye, énorme manoir aux pièces multiples qui se laisse explorer de la cave au grenier. C’est dans cette zone ouverte aux déplacements libres que nous pouvons planifier de sauver le monde en compagnie de nos amis superhéros, ou bien simplement profiter pour passer du temps, nous détendre et entretenir nos relations avec eux.

L’Abbaye dispose même un bar

Il est ainsi possible d’aller à la cueillette aux champignons avec Dr Strange, de faire une partie de jeux vidéo avec Captain Marvel ou bien d’organiser un anniversaire surprise pour Magik. Ayant un léger air de dating sim en plus light par moments, sans doute faute à l’emprise de Disney, cette gestion de nos relations et de notre emploi du temps renvoie directement à des séries comme Fire Emblem ou même Persona.

La structure même du titre est assez atypique. Chaque journée est structurée en trois phases : le matin, les combats et la soirée. Le matin est globalement dédié à la préparation de nos personnages et au crafting. Il nous est possible d’effectuer des actions journalières comme l’amélioration de la Forge, l’entraînement au combat, l’amélioration de nos cartes, l’envoi d’alliés en mission, etc. Autant de possibilités qui entraînent un nombre important de menus et sous-menus, faisant la part belle aux amateurs d’organisation et d’optimisation de ressources.

La Forge permet également de personnaliser son Abbaye

S’ensuivent les affrontements, accessibles via une mappemonde, où il nous est possible de choisir entre différentes missions. Certaines font progresser le scénario, d’autres, facultatives, nous donnent de l’expérience et des ressources. Contrairement aux exemples de jeux susmentionnés, Midnight Suns n’a pas d’impératif temporel qui nécessiterait une rentabilité de notre emploi du temps. Libre à nous de ne faire que des missions secondaires en boucle pour améliorer un point précis de notre Forge, par exemple.

La mappemonde, qui permet de choisir ses missions

Et pour finir viennent les soirées, moments de détente après nos combats où il nous est possible de continuer à explorer l’Abbaye et ses alentours. Jusqu’au point fatidique où nous rejoignons notre lit afin de passer à la journée suivante.

Un début poussif

Cette structure, boucle de gameplay principale du jeu, prend malheureusement beaucoup de temps avant de se mettre en place. Le début de l’aventure est très dirigiste, distillant au compte-goutte les options accessibles au joueur.

C’est bien simple, lors des cinq premières heures de l’aventure, seuls deux ou trois combats s’offrent à nous. Les personnages sont bavards, voire même difficiles à faire taire.

Vous rêviez de voir Spider-Man en caleçon ?

Et bien que le lore Marvel soit bien respecté, une sensation de prise en otage par le jeu se fait rapidement sentir, rendant ce premier contact avec le titre difficile à surmonter.

Heureusement, une fois passée cette introduction beaucoup trop longue, le jeu s’ouvre à nous et nous laisse libres de nos actions. Le rythme s’accélère et il est enfin possible de progresser à sa guise. Et de profiter de son système de combat.

Trio gagnant

Les affrontements, aux objectifs variés, se font au tour par tour en compagnie d’un trio de personnages de notre choix (certaines missions imposent un héros particulier, mais en général le choix nous revient, même Hunter n’est pas obligatoire). Nos attaques et nos actions se font via une sélection de cartes à jouer, séparées en deux grandes catégories : les cartes qui ne consomment pas de points d’action et qui sont directement utilisables et les cartes qui ont un coût.

On compose notre trio de héros comme on le souhaite

Les variantes gratuites génèrent automatiquement un ou plusieurs points d’action, ce qui permet de les enchaîner sans restriction afin de pouvoir utiliser une attaque plus puissante le moment venu. Attention cependant, un maximum de trois cartes par tour est possible, il faut donc bien choisir ses actions afin d’éliminer un maximum d’ennemis, avant que l’inévitable renfort adverse ne remplisse leurs rangs en fin de tour.

Plusieurs éléments se greffent à cette logique, comme la possibilité d’utiliser des cartes qui disposent d’effets spéciaux, tels que les attaques rapides qui remboursent leur utilisation si nous les utilisons pour achever un ennemi.

Attention à l’explosion !

Ou le fait de propulser nos adversaires contre des obstacles dont le terrain de jeu est composé, tel que des barils explosifs, des générateurs électriques ou bien encore un précipice. Pas de limite dans les déplacements ou dans la portée de nos attaques, Midnight Suns se veut permissif quant aux distances sur le terrain, favorisant le travail d’équipe et récompensant l’optimisation de ses tours. Les combats s’enchaînent rapidement et la montée en puissance de nos cartes et personnages est plaisante.

What is it ? A picture for ants ?

Permettez-moi un petit écart sur un détail qui a entaché mon expérience de jeu : les options d’accessibilité sont assez pauvres, à contre-courant des tendances actuelles. Il n’est ainsi pas possible de choisir la langue du jeu ni celle des sous-titres, le soft s’adaptant automatiquement aux paramètres de la console. Et malheureusement, il n’y a aucune fonction pour adapter la taille des sous-titres qui sont incroyablement petits. Pour vous dire, j’ai eu l’impression de rejouer à un jeu Xbox 360 sur un téléviseur cathodique. Et vu la piètre qualité de la VF, y jouer en anglais s’avère le meilleur compromis (obligatoirement sous-titré anglais, du coup), joie gâchée par la taille des sous-titres.

Superlink, le réseau social pour superhéros

Pas d’options de performance, pas de possibilité de mettre une pause durant les (nombreux et longs) dialogues qui s’enchaînent automatiquement, etc.

Autre élément de discorde, la personnalisation de Hunter, notre héros principal. Celui-ci est doté d’un caractère qui lui est propre ainsi que d’un background relativement intéressant en tant que chasseur expert capable de sauver le monde. Malgré cette envie évidente de lui donner corps et profondeur dans le récit, c’est à nous à le modéliser dans un éditeur de personnage plus que limité. En résulte une apparence au mieux loufoque qui entachera toutes les cinématiques de notre aventure.

La personnalisation ne s’arrête heureusement pas là puisqu’il nous est possible de débloquer des costumes ou des accessoires pour presque tous nos superhéros, Midnight Suns étant particulièrement généreux dans les variantes de design, faisant honneur aux différentes apparences que l’on peut retrouver dans les comics.

On peut débloquer de nombreuses compétences

Pour le reste de la technique, difficile de s’extasier devant la plastique de l’Abbaye et son exploration. Idem pour les animations faciales des personnages. Comme pour les options d’accessibilité, on est clairement sur une génération de retard. Les combats quant à eux sauvent un peu la mise, avec quelques animations particulièrement réussies.

Test réalisé sur Xbox Series X.

Bilan

On a aimé :
  • Combats relativement plaisants
  • Certaines animations et effets d’attaques
  • Pas mal de personnalisation
  • Casting varié et fan service bien présent
On n’a pas aimé :
  • Débuts extrêmement fastidieux
  • Pas d’options d’accessibilité
  • Trop bavard
  • Une génération en retard d’un point de vue graphique
  • Création de personnages vraiment ratée
Plus un Fire Emblem qu’un XCOM

Passé son introduction poussive sur rails de plusieurs heures, Marvel’s Midnight Suns devient enfin intéressant lorsqu’il donne toutes les cartes en main au joueur. Offrant une grande partie de gestion des relations entre personnages lors de l’exploration de l’abbaye, il serait réducteur de le considérer simplement comme un jeu de combat tactique. Il en résulte une expérience atypique, qui s’approche plus d’un Fire Emblem ou d’un Persona, avec une gestion de ses journées et de ses activités, le tout présenté dans un emballage Marvel. Les fans des comics et du MCU y trouveront leur compte, les amateurs de jeux tactiques sans doute un peu moins, en dépit d’un système de combat plaisant.

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Marvel’s Midnight Suns

Genre : RPG

Editeur : 2K

Développeur : Firaxis Games

Date de sortie : 02/12/2022

Prévu sur :

Xbox Series X/S, PlayStation 5, PC Windows