Environ un an après sa sortie, Doom Eternal revient des enfers pour livrer le chapitre final de l’aventure du Doom Slayer. Si la première extension a permis de se remettre dans la peau du Doom Guy en octobre 2020, il aura tout de même fallu attendre mars 2021 pour connaître la fin du cycle du protagoniste. Bien que The Ancient Gods soit divisé en deux parties, nous conseillons inévitablement de se procurer les deux puisqu’elles suivent chacune le même arc narratif. Autant le dire par avance, la fin de la première partie aiguise tellement la curiosité qu’il paraît inconcevable de ne pas continuer l’aventure. Rentrons maintenant dans les entrailles, enfin les détails de The Ancient Gods.
Le retour et la fin du Doom Slayer
En tant que suite directe de Doom Eternal, la campagne de The Ancient Gods invite de nouveau le joueur à tirer sur tout ce qu’il voit après que les légions de l’Enfer ont rasé le paradis et menacent de se répandre dans toutes les dimensions. À l’instar du jeu de base, les deux extensions portent une attention très particulière à l’histoire racontée contrairement à l’opus de 2016. Comme le nom des DLC le laissent supposer, The Ancient Gods Part 1 et The Ancient Gods Part 2 constituent une seule et même histoire qui mène à la fin de la saga du Slayer. La première partie se terminant par une cinématique introduisant l’antagoniste ultime de Doom Guy, il paraît inenvisageable de ne pas continuer l’aventure. Il est possible de se les procurer au prix unitaire de 19,99 euros ou alors investir dans le season pass qui demande 29,99 euros, soit 10 euros de moins que pour l’achat séparé. Il est d’ailleurs intéressant de noter que les extensions sont des stand-alone, il n’est donc pas nécessaire de posséder le jeu de base pour massacrer des hordes de démons. Il y en a d’ailleurs de nouvelles variétés !
De nouvelles créatures à décimer
Si le jeu de base proposait déjà un large éventail d’ennemis au profit du gameplay, les deux extensions amènent, elles aussi, de nouveaux démons qui donnent du fil à retordre. On reprochera cependant le fait qu’ils sont principalement des variantes d’ennemis déjà existants. La première partie introduit la Tourelle, un ennemi statique dont il faudra détruire l’œil pour le réduire à néant. Ce nouvel adversaire est accompagné de l’Esprit, une entité qui prend le contrôle d’un démon pour le rendre plus coriace. Si la créature possédée est tuée, il faut alors tuer l’Esprit avant qu’il ne s’empare d’un autre corps. Le second DLC propose de son côté des variantes de démons déjà connus. Bien qu’il puisse paraître décevant qu’aucun vrai nouvel ennemi n’ait été ajouté, l’important nombre de variantes apporte un réel vent de fraîcheur aux combats : le Diablotin de Pierre n’est vulnérable qu’au module de tir automatique du Shotgun et au Marteau Sentinelle, le Soldat Anti-Émeute absorbe tous les dégâts frontaux et ne peut être tué que par derrière, le Zombie Hurleur renforce tous ses alliés s’il est tué, le Maykr Sanglant est vulnérable uniquement lorsqu’il est offensif, le Rôdeur Maudit inflige une malédiction dont il faut se débarrasser en le tuant avec la Frappe Sanglante, le Baron Blindé est équipé d’une armure à détruire en tirant sur son point faible ou avec le fusil plasma, l’armure finira cependant par se régénérer. Tous ces ajouts pallient largement le Fantassin Démoniaque qui relève plus du décor que de l’obstacle. Bien qu’inédit, il est regrettable que celui-ci ne soit ni efficace, ni obligatoire à affronter et ne puisse être tué ni à la tronçonneuse ni avec un Glory Kill.
Tout comme on aurait aimé que les Boss soient plus nombreux dans le jeu de base, ils se font également rares dans les extensions. Si elles ne nous amènent à en affronter qu’un seul à la fin de chacun des DLC, il faut tout de même souligner le level design de l’ennemi de la première partie, qui pousse le joueur à sauter de plateforme en plateforme et surveiller tous ses angles à 120 battements par minute. Le deuxième Boss déçoit plus par sa répétitivité des différentes phases qui se font nombreuses, surtout dans les grandes difficultés qui risquent de pousser le joueur à recommencer plusieurs fois. Heureusement que le dénouement de l’histoire compense cette scène très redondante.
De nouvelles mécaniques de gameplay démoniaques
Il est évident que les nouveaux ennemis apportent de la variété dans la manière d’appréhender les situations, mais il faut aussi prendre en compte les quelques nouvelles mécaniques qui changent de l’expérience originale. La première partie de The Ancient Gods propose quelques phases dans des zones circulaires très restreintes dont il est possible de s’aventurer au-delà des limites, mais il faudra alors accuser des dégâts. Autant dire que ça ne révolutionne clairement pas l’expérience. Il faut plutôt compter sur la seconde extension pour profiter de nouveautés qui apportent un réel nouveau souffle au gameplay.
Le premier niveau de la seconde extension introduit directement les points d’accroche fixes. S’ils sont présentés comme de nouveaux éléments de plateforme, ils dynamiseront aussi efficacement les combats pour aller d’un bout à l’autre d’une arène. Ils demandent bien sûr l’utilisation du grappin du Double Shotgun. Si la fin du jeu de base nous privait d’une certaine arme de corps à corps, le Marteau Sentinelle vient ici la remplacer pour décupler notre sentiment de puissance qui s’ajoute au fait que toutes les compétences et tous les modules d’armes sont déjà améliorés au maximum lorsque l’on débute les extensions. Le Marteau Sentinelle permet d’exercer une puissante frappe au sol afin d’étourdir les ennemis, mais aussi de récupérer des munitions et de la santé sur les démons congelés. Le rechargement de l’arme nécessite d’effectuer deux Glory Kill.
On ne change pas une formule qui gagne
En plus de proposer de nombreuses situations inédites, il faut bien prendre en compte le fait que le succès de la recette de Doom Eternal transpire dans The Ancient Gods. On retrouve de grandes arènes peuplées de dizaines de démons différents sur fond de lourds riffs de metal. Il faut d’ailleurs noter que Mick Gordon a été remplacé par Andrew Hulshult et David Levy, mais ne desservent pas pour autant l’âme de Doom au vu des excellentes bandes originales composées pour l’occasion. Si l’on s’intéresse au côté visuel plutôt qu’à l’aspect sonore, les deux extensions bénéficient d’environnements variés et soignés. En effet, en passant de marécages sombres à l’enfer d’Immora, id Software s’est efforcé de proposer une fois de plus des niveaux bien structurés qui sauront flatter la rétine tant le moteur de jeu demeure impressionnant.