Test - Monster Jam Steel Titans 2 - Une expérience très loin d’être titanesque

«Une certitude, ce n’est pas de l’acier valyrien» , - 0 réaction(s)

Après un premier épisode sorti en juin 2019, l’éditeur THQ Nordiq et les développeurs de Rainbow Studios remettent le couvert cette année avec Monster Jam Steel Titans 2. Le titre propose une fois de plus un mélange intéressant de courses dans des mondes ouverts à explorer et d’épreuves classiques en arène issues des spectacles itinérants du Monster Jam. Le premier opus n’étant pas très convaincant, c’est avec fébrilité que nous commençons cette nouvelle expérience dans l’univers fascinant des monster trucks.

Une première heure de jeu très inquiétante

À peine le temps d’enchaîner les traditionnels logos de l’éditeur et du studio de développement que nous sommes déjà envoyés sur le terrain au volant d’un bolide d’entraînement. Le cadre est champêtre, au pied du célèbre mont Rushmore. Ah non, pardon, le mont Crushmore. Les 4 plus célèbres monster trucks remplacent malicieusement les anciens présidents américains. On comprend d’emblée que la priorité du jeu sera de provoquer de l’amusement et de l’humour potache.

Le tutoriel est très basique

Un petit tutoriel nous apprend rapidement les bases de la conduite et nous présente les attraits de l’exploration de ce premier monde ouvert. On accélère, on démolit quelques constructions en bois au passage, on saute à partir des sommets de collines ou de tremplins, on visite les coins de la carte, on prend quelques photos avec le mode dédié (ultra basique), puis on revient vers le centre de l’open world où se trouve le garage qui nous permettra plus tard de changer de véhicule.

Les premières inquiétudes se font vite ressentir devant le vide de l’environnement proposé et sa très petite superficie. En effet, une dizaine de minutes suffisent pour en faire le tour et repérer les principaux emplacements des objets à collecter. La douche devient limite glaciale quand on constate la faiblesse des graphismes. les nombreux défauts techniques (clipping, chargements tardifs de textures, aliasing…) et les soucis de collision avec certains éléments du décor. Nous avons même la chance de profiter du pire arc-en-ciel de l’histoire du jeu vidéo, bien installé sur un ponton de la mare du coin.

Dédicace du studio

Malgré ce premier rendez-vous manqué avec le jeu, nous restons optimistes. Deux grandes portes d’accès seront déblocables pour rejoindre les 4 autres environnements et nous espérons qu’ils arriveront à nous surprendre. De plus, le titre se voulant arcade et loufoque, les premières sensations de conduite sont plutôt correctes et agréables pour le genre et notre titan métallique réagit au doigt et à l’œil, enchaînant des cascades improbables et irréalistes. Seuls des morceaux de la carrosserie volent en éclats, le reste tient le choc même après des chutes de 30 m de hauteur. Bonne surprise, le terrain se déforme plus ou moins selon nos manœuvres et cela n’est pas que cosmétique. Lors de passages ultérieurs sur les ornières creusées, nous ressentons les secousses provoquées et peinons légèrement à maintenir la direction.

Une carrière classique mais très bien rythmée

Destruction maximum

Après cette pénible mise en bouche, il est temps d’attaquer le mode carrière. 21 chapitres nous attendent de pied ferme, quatre par monde ouvert et un dernier pour la grande finale. Pour chacun d’eux, une épreuve permet de découvrir une nouvelle course, sur circuit ou avec des points de passage, située dans le monde ouvert mis en lumière, suivie de deux ou trois épreuves traditionnelles des spectacles de Monster Jam dans des arènes ou des stadiums. Ainsi on retrouve les duels, les épreuves de compétence en freestyle ou figures imposées et celles de démolition. Enfin, chaque chapitre terminé permet de débloquer un nouveau monster truck.

L’appel du désert

Ce fonctionnement de la carrière est un grand classique pour les jeux de course, néanmoins il demeure très efficace. Les épreuves sont suffisamment variées pour nous maintenir en éveil et donner l’envie de découvrir la suite, surtout les courses dans les mondes ouverts. Ces derniers deviennent d’ailleurs plus inspirés et intéressants au fur et à mesure qu’on les débloque. Si le deuxième monde n’est qu’un prolongement du premier rendant hommage à nos canidés préférés, le troisième change d’atmosphère et lorgne vers un univers futuriste qui ne dénature pas avec celui d’un extérieur de Halo. Cependant, ces zones restent petites et il faut attendre l’arrivée du désert puis du monde hanté inspiré de Halloween pour gagner vraiment en superficie, verticalité et espaces torturés ou piégeux. Ces deux dernières zones exigent ainsi plus de maîtrise de notre monstre de puissance.

La visibilité est compliquée en vue interne

Ce mode carrière est finalement une belle présentation des catégories de véhicules disponibles dans le jeu et des circuits sympathiques des mondes ouverts. Il permet d’avoir une vue d’ensemble des possibilités offertes pour nos futures explorations ou parties en multijoueur. Surtout, il arrive à monter en puissance au fil des chapitres et se montre bien rythmé et cohérent. Selon le niveau du joueur et le choix de la difficulté, cinq à huit heures de jeu seront nécessaires pour le terminer. Pour les plus courageux, un mode carrière+ se débloque, permettant de la refaire avec une difficulté de base accrue, mais nous parions que l’intérêt et l’envie de la parcourir ne seront plus là.

The show must go on, but ...

Licence Monster Jam oblige, les voitures, arènes et stades officiels des shows sont de la partie. 38 bolides composent le roster du jeu, bien que certains ne sont que des déclinaisons d’un véhicule de base. Les aficionados de la personnalisation pleureront toutes les larmes de leur corps. C’est simple, il n’y a rien à customiser.

Les monster trucks sont regroupés par « famille »

Comme la plupart des jeux de course arcade, l’expérience emmagasinée en jouant permet d’augmenter les capacités des titans. Mais autre grosse déception, nous n’avons aucune influence sur les choix d’optimisation puisque ces améliorations s’effectuent automatiquement. Si le marketing vante des compétences et capacités uniques pour chaque monster truck, la réalité est que les différences sur le terrain paraissent vraiment minimes. Seule la compétence unique d’une catégorie de véhicules (parmi 7 disponibles) se démarque un peu, comme une meilleure aspiration ou un turbo supplémentaire. Pire, nous ne ressentons manette en main qu’une légère différence entre un nouveau bigfoot de base aux capacités amoindries et celui qu’on aura boosté aux hormones après quelques courses, à croire que toute cette partie importante de l’expérience d’un jeu de course n’est ici que de la poudre aux yeux.

La modélisation des monster trucks est réussie

Reste le plaisir pour les fans, surtout nord-américains, de conduire les légendes de la discipline, comme Grave Digger, Max-D et le Megalodon. Ils retrouveront toutes les épreuves, arènes et stades mythiques d’une saison du Monster Jam avec en prime les World Finals XIX à Las Vegas et XX à Orlando. D’ailleurs le mode intitulé “Le grand spectacle” simule ces différents championnats. Une fois de plus, on démarre avec le championnat le plus facile se passant uniquement dans les arènes. Le suivant se déroule une fois le précédent terminé. Malheureusement, les trop nombreuses épreuves de ce premier championnat sont particulièrement insipides et ne parleront qu’aux fans de la discipline. La faute incombe à des arènes trop petites et une difficulté inexistante, sans compter qu’on peut refaire une manche à volonté en cas d’échec. Une fois qu’on atteint les pistes des stades, les épreuves demeurent toujours répétitives mais deviennent beaucoup plus techniques par l’espacement des obstacles et les tracés des duels sont plus intéressants que de simplement tourner en rond. Notre intérêt remonte, mais globalement, il en ressort que “Le grand spectacle” est d’un grand ennui, surtout si on enchaîne les épreuves comme lors d’un test. Les plus masochistes pourront même prolonger le show en mode “Le grand spectacle +”...

Amuse-toi avec ça, bambino

Les citrouilles n’ont qu’à bien se tenir

Finalement, nous dirons que Monster Jam Steel Titans 2 peut être une expérience intéressante et amusante en famille. La maniabilité plutôt aisée du véhicule et l’exploration des mondes ouverts peuvent attirer les enfants. Les monster trucks font penser à de gros jouets et les mondes ouverts demeurent assez fantaisistes pour que la magie opère. De plus, une fois tous débloqués, ces derniers sont interconnectés et il est sympathique de changer complètement d’univers en sortant d’un tunnel de transition sans temps de chargement. Les épreuves de destruction feront également leur petit effet. Oui, un enfant aime tout casser, même les grands enfants ! Le titre peut ainsi être une première approche des jeux de course pour les bambins et la possibilité de jouer en écran partagé renforce cette impression. Comme dans le mode jeu rapide, nous pouvons participer en famille ou avec des amis sur le même écran à toutes les courses et épreuves débloquées. Malheureusement, il semble impossible de parcourir les mondes ouverts en écran partagé.

Concernant le mode multijoueur en ligne, il est cette fois-ci possible d’explorer librement les zones jusqu’à 6 joueurs. Bien entendu, toutes les courses et épreuves sont également disponibles pour se mesurer à des adversaires aux quatre coins de la planète. Comme l’immense majorité des titres lors des périodes de test, les serveurs sont vides et nous sommes dans l’incapacité de juger la fiabilité et le bon fonctionnement du jeu en ligne.

Testé sur Xbox Series X

Bilan

On a aimé :
  • Le fun des courses à travers les mondes ouverts
  • Le rythme et la montée en puissance de la carrière
  • Les deux derniers mondes ouverts plus vastes et techniques
  • La déformation des pistes
On n’a pas aimé :
  • Une technique et des graphismes très limités
  • Les trois premiers mondes ouverts trop petits et peu inspirés
  • Une difficulté quasi inexistante sur les épreuves du Monster Jam
  • Des championnats du Monster Jam trop longs et insipides
Les Titans sont renvoyés dans le Tartare

Le titre référence pour les monster trucks n’est toujours pas arrivé, loin de là. Monster Jam Steel Titans 2 améliore légèrement les bases apportées par le premier épisode mais conserve de gros défauts, à commencer par une technique limitée et des graphismes datés. Multiplier les mondes ouverts fantaisistes est une excellente idée, encore faut-il être bien inspiré dans leur level design, ce qui n’est pas le cas ici, du moins en partie. Néanmoins, la plupart des courses sur circuit ou par points de passage à travers les mondes ouverts demeurent amusantes et donnent de l’épaisseur à un mode carrière classique mais bien rythmé. Par contre, les épreuves traditionnelles dans les arènes américaines restent souvent ennuyeuses et répétitives. Ainsi, Monster Jam Steel Titans 2 s’adresse principalement aux fans du premier épisode ou à un jeune public amateur de cascades farfelues et improbables, les autres passeront leur chemin sans aucun regret.

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Monster Jam Steel Titans 2

Genre : Courses

Éditeur : THQ Nordic

Développeur : Rainbow Studios

Date de sortie : 2 Mars 2021

Prévu sur :

Xbox One, PlayStation 4, PC Windows, Nintendo Switch