Test - TOHU - Le Point’n Click à faire en famille

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TOHU est un petit jeu d’aventure en Point’n Click qui propose de découvrir un univers envoûtant riche en couleurs. Aux ambitions modestes, il nous fait voyager en compagnie de notre héroïne sobrement appelée ‘la petite fille’ et de son alter ego Cubus, un robot baraqué. Épreuves et énigmes sont au rendez-vous et rythment la progression de cette fable si agréable à regarder mais non dépourvue de défauts.

‘Souris’ à la vie

Pour ceux qui sont peu à l’aise avec le principe des Point’n Click, genre en désuétude ces dernières années, le déplacement et les interactions avec le décor du jeu se font via un curseur, qui change d’apparence lorsque nous survolons un objet proposant une utilisation. C’est à nous de frayer un chemin à notre protagoniste en fouillant les différentes scènes du jeu à la recherche d’objets clefs permettant de faire progresser son aventure.

Il faudra alterner entre la petite fille, suffisamment agile pour se faufiler dans des passages étroits, et Cubus, capable de soulever les obstacles barrant le chemin. Outre les objets à ramasser, notre botaniste en herbe pourra faire le croquis des petites bêtes qui peuplent chaque monde, faisant office de collectibles.

Si le scénario demeure ultra basique (tellement qu’on en perd le fil après les cinq premières minutes de jeu), il est surtout prétexte pour nous faire rencontrer des personnages burlesques et découvrir la dizaine de lieux proposés. Chaque nouveau tableau fourmille de détails, les décors sublimes s’apparentent à des illustrations animées et interactives. On se croirait dans un conte pour enfants qui prend vie. L’ambiance est magnifiée grâce à la superbe bande-son de Christopher Larkin, compositeur à qui on doit la musique de Hollow Knight.

À l’épreuve de la logique

Les énigmes ne sont pas difficiles en soi, la plupart du temps il suffit d’actionner un levier ou d’apporter le bon objet à un personnage pour pouvoir continuer notre progression. On déplore malgré tout un manque de liberté dans leurs résolutions, puisqu’on est obligé d’exécuter les étapes dans l’ordre souhaité par le jeu.

Les animations, aussi mignonnes soient-elles, prennent beaucoup trop de temps à s’exécuter et il devient fastidieux d’essayer une action qui n’aboutit à rien, puisque notre personnage va montrer son désarroi face à cette incompréhension, empêchant toute autre action durant ce laps de temps.

Avec son style graphique rempli de détails, les nuances sépia posent également un problème de lisibilité. Les objets qui proposent une interaction ne ressortent pas assez du reste du décor et on se retrouve souvent à balayer l’écran de gauche à droite avec notre curseur en espérant qu’il nous indique un élément pour interagir. Cela s’avère d’autant plus frustrant que le titre suit une logique déroutante propre à son univers.

Par exemple, lors d’une phase de jeu, jouer la bonne mélodie devant l’homme tentacule le fera lâcher un ballon de football américain qu’il faudra ensuite donner au monstre/ours vendeur de hot-dog pour libérer l’accès à un ascenseur et continuer notre progression… Si l’on ne partage pas le même diapason que cet univers loufoque, on se retrouve vite perdu à se demander quoi faire.

Seul face à notre détresse

Cependant, pas ou peu de panique si vous êtes bloqué, il est possible d’afficher une aide à tout moment via le carnet de voyage de notre protagoniste. Celui-ci résume sommairement la marche à suivre sous forme de croquis en noir et blanc (pas toujours pratique, surtout que certaines énigmes demandent de jouer avec des couleurs).

Seulement voilà, pour y avoir accès, il faut réussir un mini-jeu de réflexes qui symbolise une ouverture de cadenas stylisée. Cette épreuve demande beaucoup de doigté car il faut appuyer au bon moment au bon endroit, sauf qu’un temps de réaction très élevé entache le bon fonctionnement du système et on se retrouve à recommencer en boucle l’opération (et à frôler le pétage de plomb).

Cette dynamique du ‘je quadrille l’écran en espérant que mon curseur change, sinon je me farcis le mini-jeu impossible à faire pour déchiffrer un croquis qui ne m’aidera peut-être pas’ arrive malheureusement trop souvent, surtout pour un jeu destiné aux plus jeunes ou débutants du genre.

Dommage car comme dit plus haut, la résolution des épreuves est vraiment basique et ne propose pas beaucoup de flexibilité, la difficulté n’étant présente que par le manque de clarté par rapport aux attentes du jeu pour le joueur.

Test réalisé sur Xbox Series X.

Bilan

On a aimé :
  • Une aventure plaisante à regarder
  • Des scènes qui fourmillent de vie
  • Un univers loufoque et inspiré
  • Une bande-son envoutante
On n’a pas aimé :
  • Un scénario prétexte sans intérêt
  • Des animations un peu trop longuettes
  • Un jeu fort dirigiste qui laisse peu de place à la créativité
  • Des énigmes tirées par les cheveux
  • Les ‘aides’ bloquées par un jeu de réflexes à l’input-lag élevé
Le conte est bon

Si vous rêvez d’une aventure toute mignonne destinée aux plus jeunes et aux néophytes des Point’n Click alors TOHU est sans doute le jeu pour vous. Sa direction artistique travaillée et son univers enchanteur en charmeront plus d’un, même si on lui reprochera des interactions trop limitées et quelques énigmes farfelues. On le conseillera surtout aux parents gamers qui souhaitent faire un jeu en famille, avec peut-être un guide sur le côté pour éviter la crise de nerfs.

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TOHU

Genre : Aventure/Réflexion

Éditeur : The Irregular Corporation

Développeur : Fireart Games

Date de sortie : 28/01/21

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One, PlayStation 4, PC Windows, Nintendo Switch