Test - The Medium - Notre avis sur la première exclusivité Xbox Series X|S

«L’horreur extra large ?» , - 9 réaction(s)

Les Xbox Series X|S ont l’honneur d’accueillir leur première exclusivité à la nouvelle génération de consoles. Ce n’est pas un jeu Xbox Games Studios qui nous intéresse aujourd’hui mais une production estampillée Bloober Team, le studio indépendant polonais en passe de devenir référent en matière de jeux narratifs à l’ambiance horrifique. On leur doit, entre autres, les Layers of Fear et le très bon Observer : System Redux.

Né d’une collaboration avec le compositeur Akira Yamaoka, le papa des bandes originales des Silent Hill, The Medium se veut être l’histoire la plus intimiste et personnelle du studio. Et le moins que l’on puisse dire c’est que le titre a suscité beaucoup d’engouement à travers les trailers publiés jusqu’à présent. Voire même trop, au point de transformer les attentes de certains en rêve utopique. En témoignent les recherches Google les plus populaires associées au jeu telles que « Est-ce que The Medium a un multiplayer ? » ou encore « Comment sont les combats dans The Medium ? », faute peut-être au manque d’autres exclusivités à se mettre sous la dent. Alors oui, certaines personnes risquent d’être déçues, mais cette aventure unique saura trouver public tant l’expérience qu’elle propose se trouve dans la lignée des autres réalisations du studio.

Les stigmates du passé

Marianne, la protagoniste et narratrice du jeu, est une médium et est de ce fait capable de communiquer avec les morts. C’est face caméra qu’elle nous conte son récit, éreintée par ce qu’elle vient de vivre et donc par l’aventure qui nous attend. « Tout commence par la mort d’une petite fille » nous dit-elle. Cette phrase hante ses rêves depuis son enfance, témoignant d’un souvenir ou d’une prémonition qu’elle-même ne comprend pas.

L’histoire prend place quelques jours avant, alors qu’elle range les affaires de son père adoptif, Jack, qui vient de passer de vie à trépas. Plus qu’un simple tuteur, il lui apprit à accepter sa nature de médium et l’éleva comme sa propre fille, remplaçant ses parents perdus en même temps que sa mémoire suite à un accident durant son enfance.

C’est l’occasion pour Marianne de lui faire ses adieux et de l’accompagner dans son dernier voyage grâce à ses pouvoirs. Ceux-ci lui permettent de voyager d’une dimension à une autre et de soulager les âmes errantes. C’est durant ce moment très intime que le téléphone retentit. L’interlocuteur, un mystérieux Thomas, l’appelle à l’aide et l’invite à se rendre à Niwa, un hôtel délabré où plus personne ne vit, en lui promettant qu’elle y trouvera des réponses quant à ses origines et à la nature de ses pouvoirs.

Arrivée sur place, force est de constater que le complexe hôtelier Niwa regorge de mystères, à commencer par le fait que la totalité des résidents y sont morts sans explication rationnelle. Des âmes errantes en quête de salut peupleront notre aventure et ce sera à nous d’en apprendre plus sur eux, sur ce qui leur est arrivé et sur le mystère qui entoure le bâtiment dans cette quête éreintante riche en révélations.

C’est dans cet environnement complètement détruit et à l’abandon que notre aventure prend place.

Niwa aurait dû être un petit coin de paradis pour la classe ouvrière polonaise sous régime communiste, malheureusement les plans en furent autrement. Des témoins du passé tels que des objets d’époque et des affiches old-school permettent de retracer cette partie trouble de l’histoire de la Pologne d’après-guerre, où des thèmes forts comme la collaboration et l’occupation sont abordés avec subtilité.

L’aventure sous-Control

L’exploration en mode urbex se fait en vue à la troisième personne avec des plans fixes de caméras, comme dans les premiers Resident Evil. Outre les interactions avec les objets permettant de résoudre de petites énigmes, Marianne a un panel de compétences qu’elle pourra utiliser lors de moments précis.

Premièrement, il est possible d’interagir avec certains éléments du décor grâce à une vision psychique et de surligner des objets-clés en une simple pression de bouton sur votre manette.

Cette vision est aussi l’occasion de « ressentir » des fragments d’esprits pris au piège dans ces objets, donnant l’opportunité de revivre ou d’entendre les derniers moments des personnes qui les portaient. Accrochez-vous car ces témoignages seront souvent poignants et sans concession.

Quant au reste de ses capacités… Difficile de l’avoir manqué si vous avez suivi la campagne marketing du titre, The Medium propose une particularité de gameplay assez visuelle. Toujours grâce à ses pouvoirs, l’écran peut se scinder en deux et voir littéralement notre héroïne voyager dans ces dimensions en parallèle, ses actions ayant des conséquences dans les deux mondes. Ces fameuses séquences, très visuelles, sont scriptées et n’apparaissent que quand le jeu nous le permet, toujours dans l’idée de progresser face à des obstacles. Marianne a également la possibilité de séparer son corps de son esprit afin de ne se déplacer que sous sa forme spirituelle durant un temps limité, ce qui lui donne accès à des zones auparavant inaccessibles. Ces énigmes, souvent très simples, ne sont pas pour autant désagréables à faire. On notera tout de même un manque d’inspiration et pas mal de redite. La plupart du temps on trouvera la clef d’une porte verrouillée à seulement quelques mètres de celle-ci.

L’utilisation des pouvoirs étant systématiquement liée aux épreuves que le jeu met devant nous, on finira par utiliser la bonne compétence en fonction de la situation sans pour autant avoir de réel choix.

Ces compétences et les trouvailles visuelles prendront leur envol en avançant dans notre partie, avec un deuxième acte que l’on taira pour ne rien dévoiler de l’intrigue, mais qui saura chambouler les habitudes établies jusqu’ici. Plusieurs parallèles avec le jeu de Remedy, Control, pourront alors être faits, comme sur le choix des couleurs ou de la narration. Il y a pire comme comparaison.

De l’autre côté du miroir

Revenons au monde spirituel. Les déchirures de l’écran proposent des effets de lumière tout simplement sublimes. Cet univers parallèle possède une direction artistique qui lui est propre, s’inspirant librement des œuvres du peintre surréaliste Zdzisław Beksiński (dont on vous invite à aller voir les créations tant elles sont à la fois belles et dérangeantes).

Le côté organique tentaculaire si atypique renforce l’effet d’oppression du récit, tablant sur un malaise communicatif qui ajoute un côté pesant à notre expérience. D’autant plus qu’un monstre y rôde et est prêt à en découdre. Littéralement, puisque ce dernier n’aura qu’un souhait : nous étriper et prendre possession de notre corps.

Le monstre, appelé The Maw (la gueule, en français), est un némésis invincible et invisible qui nous poursuit durant toute l’aventure, lors de passages scriptés. Doublé par un Troy Baker littéralement possédé dans son interprétation, les différentes rencontres se résoudront par des parties de cache-cache très sommaires qui rappellent fortement celles déjà présentes dans Observer. Sans grand intérêt et souvent maladroites dans leurs exécutions, ces affrontements donneront au maximum des mains moites aux joueurs les plus sensibles.

Car s’il a été apparenté au genre du Survival Horror, il n’en est rien. Hormis peut-être un ou deux jump scare bien placés, le jeu table principalement sur la dureté de son propos pour provoquer l’effroi.

Le silence de la montagne

Si les effets de lumière et l’originalité des environnements nous feront tourner la tête tant ils sont de qualité, certaines animations trop rigides et des textures inégales nous rappellent qu’on est face à l’œuvre d’un studio relativement modeste qui ne bénéficie pas des ressources d’un jeu AAA. Au programme, 30 images par seconde (relativement stable, selon Digital Foundry) sur les deux consoles et une résolution variable.

La grosse claque graphique nouvelle génération attendra encore un peu, même si le titre est porté par son incroyable direction artistique.

Mise en avant lors de la promotion du titre, la collaboration avec Yamaoka ne se résume finalement qu’à trois pistes. Celles-ci, très réussies, sont dans la lignée de ce qu’il avait fait pour Silent Hill et interviennent à des moments précis de l’histoire. Pour le reste, c’est le compositeur maison Arkadiusz Reikowski qui s’y colle. Fidèle à lui-même, son travail enivrant accompagne avec justesse les différentes scènes du jeu.

Test réalisé sur Xbox Series X.

Bilan

On a aimé :
  • Un récit puissant aux thématiques fortes
  • Une ambiance très prenante
  • La direction artistique tout simplement sublime
  • Le doublage de Troy Baker
On n’a pas aimé :
  • Des animations un peu rigides
  • Capé à 30 images/seconde sur console
  • Des énigmes un peu trop basiques
  • Le concept d’écran divisé sous-exploité
  • Les phases de cache-cache avec le monstre, toujours pas au point
Le thriller qui voit double

The Medium est un excellent jeu narratif et propose une aventure courte mais intense. Alors certes, il n’est pas exempt de défauts, on est plus dans un thriller psychologique que dans un Survival Horror et certaines personnes risquent d’être déçues. On pourra lui reprocher d’être trop dirigiste dans l’utilisation des pouvoirs ou encore d’avoir des énigmes simplistes. Mais le soin apporté à la narration et la subtilité avec laquelle il aborde des sujets lourds en fait l’un des meilleurs titres du studio Bloober Team qui, rappelons-le, est un studio modeste qui emploie peu de personnes. Nul doute qu’il saura plaire aux amateurs du genre et on se réjouit des potentielles futures collaborations avec Microsoft.

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The Medium

PEGI 0

Genre : Survival Action

Éditeur : Bloober Team

Développeur : Bloober Team

Date de sortie : 28/01/2021

Prévu sur :

Xbox Series X/S, PC Windows

9 reactions

Bob Winner

03 fév 2021 @ 09:24

j’ai commencé à y jouer, c’est très propre graphiquement niveau décor et éclairage, aprés Marianne est moins bien modélisé que Lara Croft,mais ça passe. ça ressemble vraiment à du Résident Evil ou du Parasite Eve, mais sans la frousse, c’est plutôt une ambiance qui vous saisi.

le système des 2 mondes est vraiment sympa, artistiquement, rien à dire. Un peu perturbant au début, on ne sais ou regarder :’-))

J’ai eu un ou deux bugs de déconnexion, mais rien d’autre pour le moment. Pour le coup une expérience original et un peu de neuf ça fait pas de mal. Chouette concept :-)

Je regrette pas mon achat, ah non je suis bête, j’y joue grâce au Gamepass :o) (placement de produit;-) )

Batto

03 fév 2021 @ 10:09

J’ai fait, fini et adorer. Belle expérience qui ne ma clairement pas déçu. Seul deux passage qui ne se joue pas avec Marianne m’ont un peu décrocher sinon je n’ai vraiment pas grand chose a lui reprocher....

Ah si, je veux la suite ! Parce que cette fin est énorme...

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Gordon Freeman

03 fév 2021 @ 12:37

N’ayant ni PC taillé pour la gaming, ni XBOX Series à l’heure actuelle, j’ai décidé de mâter un live sur le jeu, histoire de me faire une idée de ce que pouvait concrètement proposer l’aventure et malheureusement, les craintes que j’avais depuis quelques temps se sont vérifiées : ce The Medium n’est n’a pas l’air d’être la petite perle espérée et je trouve certaines critiques, notamment de joueurs, bien mielleuses compte tenu de ce que j’ai pu voir. Le fait que le jeu ait été développé par une petite équipe n’excuse pas tout, rien qu’à regarder quelqu’un d’autre y jouer je lui trouve beaucoup de défauts.

Déjà, techniquement parlant ça ne va pas, il y a de vrais soucis d’optimisations : le jeu a des saccades, par moments ça rame, il y a des artefacts visuels, graphiquement ça peut être très beau comme très moyens, surtout lors des phases en écran scindés. Je précise que le live regardé tournait sur Series X ! La réalisation et l’animation des personnages font un peu datées aussi, c’est dommage car, c’est le genre d’expérience où l’immersion passe beaucoup par le visuel. Heureusement que la direction artistique est là pour donner à ce Medium une ambiance particulière. Il y a quand même des jeux de lumière sympa et un côté lugubre qui lui donne un certain caractère.

Niveau gameplay, ça n’a pas l’air ouf non-plus. Je vois bien que c’est un jeu narratif linéaire et je n’ai aucun souci avec ça, mais je pense que dans ce domaine on peut en trouver des tonnes qui sont bien meilleurs que ça, sans doute réalisés avec un plus gros budget par contre, donc je vais éviter les comparaisons désobligeantes. C’est juste que je n’ai pas trouvé ce que j’ai vu très intéressant. On échappe pas aux phases de promenades inutiles où tu pousses juste le stick. Les angles de caméra fixes et l’animation vieillotte du personnage ont l’air de rendre les déplacements assez rigides. C’est très old-school, mais en même temps ça donne aussi un certain charme au jeu. J’ai l’impression que les énigmes sont très simplistes aussi et le mec du live passait souvent son temps à errer en collectant des items ci et là, ce qui rendait le rythme très mou. Ça venait peut-être de sa façon de jouer, mais je n’ai pas trouvé qu’il se passait grand chose. Les phases de fuite ou d’infiltration avec l’espèce de monstre me paraissaient soit trop scriptées, soit un poil compliquées par les angles de caméra. Quant au fameux concept des deux mondes, ben j’ai eu le sentiment qu’il était assez factice, ou du moins mal exploité. A la place de cet écran scindé qui n’apporte pas grand chose, qu’on nous impose à des moments visiblement précis et qui en plus, pose des soucis d’optimisation, j’aurais préféré que le joueur puisse avoir deux mondes en mode plein écran, entre lesquels il aurait pu switcher à volonté pour jouer avec les énigmes et le level design et en plus, là ça aurait vraiment exploité le SSD, tandis que de la manière dont le machin a été pensé, je ne vois pas bien en quoi le concept utilise ce dernier. On nous a clairement sur-vendu cette feature.

Bref ! C’est bien que le jeu soit dans le gamepass, j’ignore combien il coûte sinon mais pour le moment, d’après ce que j’en ai vu, je le retire de ma wish-list. Faut vraiment adhérer à l’ambiance et se laisser happer par le scénario qui a l’air pas mal, parce que sinon l’expérience me paraît assez ennuyeuse et pas forcément très bien pensée, en plus de souffrir de problèmes techniques.

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s3rg

03 fév 2021 @ 15:04

C’est quand même élaboré comme critique pour un simple live sur YT .. Après si ça conforte l’opinion que tu as déjà du titre tant mieux pour toi.

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bangy78

03 fév 2021 @ 15:45

@Gordon Freeman, je vais faire une phrase à la con mais the Médium ne se regarde pas, mais se joue. J’ai tout bonnement a-do-ré . Petit HS lié au visionnage, je me souviens d’un effet de blooming lors de la diffusion des 14 min avant le lancement, passage avec Tristesse, et absolument absent lors de ma partie, tout ça pour dire que la compression YT même en 4k sur un 55 p ,c’est pas toujours ça. Quoi qu’il en soit pour moi c’est un jeu a faire absolument. C’est mon coup de cœur actuel

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Gordon Freeman

03 fév 2021 @ 16:32

@s3rg : Sur un live de 10-12h, t’as le temps de capter pas mal de choses.

@bangy78 : Il y a effectivement des jeux sur lesquels ils est difficile, voir impossible de se faire un avis sans y jouer, mais The Medium n’en fait clairement pas partie. Après avoir visionner la majeure partie d’un live sur le jeu, je suis certain que ça ne me plaira pas, en raison de tout ce que j’ai cité dans mon précédent commentaire.

Darlink60

03 fév 2021 @ 19:25

@Gordon Freeman : Techniquement le jeu n’est pas fou, mais par contre, à part deux/trois saccades (lors de passage gameplay à cinématique), je n’ai pas eu de gros problème comme tu les décris. Mis à part les animations qui sont réellement en deçà, le jeu est réellement beau de part sa direction artistique. Mais c’est l’ambiance générale du jeu qui est à saluer, c’est un jeu qui a une âme et qui montre certaines faces horrible de l’humain (n’est ce pas Richard).

Personnellement j’adore (je ne l’ai pas fini, peu être que la fin me laissera un goût amer, j’attends de voir), mais clairement c’est un très bon jeu, oui ce n’est pas le Best Seller qui fait acheter la console, mais il fait largement le job quand on aime le genre.

Marvfirstclass87

09 fév 2021 @ 16:57

Pas encore fini... Ambiance de ouf ! Par contre j’ai du mal à rester dans l’histoire. Je décroche pas mal. J’attends de voir ce que donnera la fin 🤪

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Spoilerfrite

09 fév 2021 @ 17:22

Après deux heures de jeu, j’ai laissé tomber. Les walking simulator, ce n’est pas pour moi.

L’ambiance est sympa mais les mécaniques de jeu… (et le jeu du coup) : déjà vu et pas convaincu. Heureusement, il est dans le Gamepass, donc ça « pass » !