Test - Olija - Une belle prise pour Devolver

«Aucune blague avec Elijah Wood, désolé.» , - 0 réaction(s)

Devolver s’efforce perpétuellement de dénicher de petites étrangetés vidéoludiques pour gonfler les rangs de leur catalogue déjà bien fourni. Olija fait partie de ces jeux qui pourraient paraître classiques, de prime abord, mais qui disposent de ce petit quelque chose faisant la différence. Mais est-ce que cette différence suffit à en faire un grand jeu ? Il y a là de quoi chicaner.

Another World

Une contrée lointaine où vivent des pêcheurs de plus en plus affamés à cause d’un océan devenu avare et hostile. Un seigneur, Faraday, prêt à tout pour subvenir aux besoins de son peuple. Une expédition désespérée qui fait naufrage au large. Tel est le point de départ de cette histoire. Quelle était cette baleine géante qui a détruit le bateau, quel est cet archipel étrange où le danger guette à chaque pas ? Mais surtout, d’où vient ce harpon magique et qui est cette princesse envoûtante qui attend d’être secourue dans un pur élan d’héroïsme ?

Si le background reste flou et plein de mystère, c’est pour mieux appâter le chaland. Car c’est son univers qui permet à Olija de briller. Mélangeant design oriental et sud américain où des conquistadors ne jureraient pas dans le décor, la direction artistique tout en pixel-art disgracieux façon Another World opère un charme indéniable sur l’aventurier en quête de nouveauté et de fraîcheur. Cavernes aux corps décharnés pendus au plafond depuis bien longtemps, jungle cachant des autochtones féroces bandant leurs arcs à notre vue, petit village de fortune pour pêcheurs tentant de recouvrir des forces… Les tableaux interpellent et fascinent. La 2D se décompose en plusieurs plans pour créer de la profondeur alors que le niveau de zoom peut varier à certains passages pour élargir le champ de vision et laisser respirer un peu le joueur. L’ambiance sonore n’est pas en reste également. De silences inquiétants en mélodies Lo-Fi de saxophone ou de guitare classique, le mélange des styles opère là aussi un envoûtement peu commun.

Conte de la crypte

Si les tableaux fonctionnent bien, les animations, quant à elles, les rendent vivants. Tout n’est pas figé dans le décor et les quelques lianes bougent à notre passage, des gravats tombent du plafond. Tout en jouant le minimalisme, Olija se concentre sur les détails qui marquent. Les animations du personnage en combat sont très détaillées, accordant ainsi une certaine fluidité dans des échanges parfois intenses. Il faut dire qu’avec son harpon qu’il peut lancer pour ensuite se projeter vers lui ou le faire revenir, Faraday est très rapide. Tantôt il escrime, donne des coups de pied ou garde à distance ses ennemis avec une arbalète ou un tromblon, mais jamais il ne se fatigue, même en cas de surnombre ou en affrontant en duel des ennemis aussi redoutables que lui. Il peut s’équiper de chapeaux magiques aux caractéristiques diverses et variées pour l’aider un peu. Les quelques combats de boss peuvent tout de même s’avérer retors pour qui ne maîtrise pas le gameplay. En tout cas, le plaisir en main est bien là même si la lisibilité n’est pas toujours au rendez-vous.

Deux leviers, un seul homme

Quand il ne combat pas, Faraday explore les îles avoisinantes. L’aventure est découpée en quelques zones dans lesquelles il faut trouver des clés et libérer des survivants prisonniers avant de dégoter une nouvelle arme. Le principe est classique, mais l’aventure se rythme autour de quelques énigmes environnementales souvent basées sur le maniement du harpon. Si elles ne sont pas bien difficiles, elles restent malignes et suffisent à être plaisantes pour ponctuer un jeu qui se parcourt en ligne droite. C’est bien là le ressenti global d’Olija. Rien n’est fondamentalement transcendant mais un plaisir certain peut être ressenti en le parcourant. C’est juste dommage d’avoir l’impression que le jeu aurait pu être plus grand et plus riche s’il avait été développé avec une plus grosse équipe. Oui, quelques heures suffisent à voir le générique de fin, mais ce n’est pas bien grave au final, l’aventure est dépaysante et on ne s’est pas ennuyé. Ce n’est déjà pas si mal.

Test réalisé sur Xbox Series X.

Bilan

On a aimé :
  • Une aventure dépaysante
  • L’ambiance sonore
  • Un gameplay nerveux
On n’a pas aimé :
  • Que ça ne dure pas plus longtemps
  • Quelques soucis de lisibilité en combat
Chapeau bas

Olija est un titre très agréable qui se dévore en quelques heures. Certains y verront un défaut pendant que d’autres se satisferont d’avoir découvert un univers atypique qui aura coché un certain nombre des cases que l’on attend d’un jeu d’aventure. Dépaysant, bien fignolé, agréable à prendre en main et avec quelques combats et énigmes bien sentis, le jeu de Thomas Olsson mérite largement votre attention et vos deniers.

Accueil > Tests > Tests Xbox One

Olija

Genre : Aventure/Plates-Formes

Éditeur : Devolver Digital

Développeur : Skeleton Crew Studio

Date de sortie : 28 Janvier 2021

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One, PlayStation 4, Nintendo Switch