Test - Call of the Sea - Le meilleur ’Call of’ de cette année

«Le soleil au zénith» , - 5 réaction(s)

Annoncé en grande pompe lors de l’inside Xbox en mai dernier et disponible sur le Gamepass depuis début décembre, Call of the Sea est le premier jeu du nouveau studio madrilène Out of the Blue et l’une des rares exclusivités consoles Xbox de cette année. Mélangeant réflexion et contemplation narrative, le jeu en vue subjective se déroule sur une île mystérieuse parsemée d’énigmes.

Amour en eaux troubles

L’aventure prend place au début des années 30 lorsque Norah, notre protagoniste, s’éveille d’un sommeil qui n’a que trop duré. Clouée au lit depuis plusieurs semaines suite à une maladie inconnue qui la ronge, notre héroïne sort progressivement de son état léthargique et se rend compte de la disparition de son mari, ami et compère de toujours, Harry, ce dernier étant parti explorer le monde à la recherche d’un remède miracle.

Un mystérieux colis l’attend sur sa table de chevet lui indiquant les coordonnées d’une île au milieu du pacifique, premier indice démarrant sa quête initiatique insulaire à la recherche de son bien-aimé. C’est sur les traces de Harry et de son équipe d’expédition que démarre notre périple.

En route mauvaise troupe

Et des traces, on peut dire qu’ils en ont laissées ! Les environnements sont parsemés par les anciens camps de fortune abandonnés par l’équipage, des documents éparses retraçant leurs (més)aventures jonchent le sol en compagnie de nombreuses photos, témoins fugaces de leur passage.

On prend un grand plaisir à essayer de comprendre ce qu’il s’est passé en compagnie de Norah, qui y va toujours de son petit commentaire, nous permettant souvent d’en savoir plus sur elle et sur son passé commun avec Harry. Leur relation solaire illumine véritablement le récit et c’est par lettres interposées qu’ils communiquent, formant une relation épistolaire à sens unique.

Quant au reste de l’équipage, une fièvre générale s’est emparée d’eux, les poussant à s’aventurer toujours plus profondément dans cette jungle opaque à l’ombrage menaçant. L’île a une emprise psychologique sur les gens qui osent la profaner et on se retrouve au cœur d’un récit aux inspirations lovecraftiennes.

Il manque juste un timbre

Dès les premières minutes de jeu et à peine la première plage de sable foulée, la direction artistique nous en met plein la vue ; l’univers est chatoyant et nous invite à l’exploration.

Un grand soin a été apporté à l’atmosphère globale du titre, autant sur le plan graphique que sur l’ambiance sonore. On se retrouve souvent bluffé devant les nombreux panoramas aux allures de cartes postales. Le jeu est divisé en six chapitres distincts, chacun arborant un thème qui lui est propre. Tantôt coloré, tantôt lugubre, la variété des différentes zones ne manquera pas de nous dépayser.

Si on peut éventuellement lui reprocher son manque d’audace quant à la progression du jeu et à son aspect linéaire, on l’en excusera tant le rythme de la narration est bien calculé. On assiste à ce qu’on fait de mieux dans le genre, chapeau bas au studio Out of the Blue pour avoir maîtrisé ainsi leur récit dès leur premier essai. L’aventure est courte mais intense.

Rubik’s Cube ensablé

Mais notre visite n’est pas une croisière touristique pour autant, il faudra triturer nos méninges afin de résoudre les différentes énigmes qui s’offrent à nous. Chaque fin de chapitre est ponctuée par un casse-tête géant à élucider. Ceux-ci sont difficiles mais accessibles, l’environnement regorge d’indices et Norah ne manquera pas de réfléchir à voix haute afin de nous mettre sur la bonne piste.

C’est d’ailleurs très plaisant d’avoir affaire à des énigmes qui ne reposent pas sur un mécanisme obscur ou sur des détails anodins, elles vont droit au but et récompensent les joueurs attentifs au level design. Le cahier de notes de Norah, consultable à tout moment, sera un précieux atout afin de synthétiser les informations glanées durant votre exploration. Et en dernier recours on vous conseillera la bonne vieille méthode de la feuille de papier et du stylo bic.

Norah Jones

Au doublage, on retrouve l’excellente Cissy Jones qui a déjà eu l’occasion de travailler sur pas mal de titres plus ou moins importants (et à qui on doit la voix de Delilah dans le sublime Firewatch).

L’interprétation est exemplaire, Norah ainsi que ses monologues intérieurs donnent corps au récit et on se prend immédiatement d’affection pour elle. Notons que si le titre est uniquement doublé en anglais, c’est un moindre mal tant la V.O. est de qualité.

Test réalisé sur Xbox Series X

Bilan

On a aimé :
  • Le doublage
  • La qualité de la narration
  • L’atmosphère du jeu
  • Des énigmes corsées mais accessibles
  • Très beau graphiquement
On n’a pas aimé :
  • Classique dans sa progression
Toi petite, tu es de la dynamite

En voilà un voyage qui fut plaisant ! Call of the Sea marie avec brio une aventure prenante, une narration soignée avec des personnages touchants et un challenge présent mais juste. Rajoutez à ça un emballage plus que flatteur tant sur le point graphique que sur le travail audio et on obtient l’une des meilleures expériences narratives de ces dernières années. Ne tardez plus, la mer vous appelle !

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Call of the Sea

PEGI 0

Genre : Aventure/Réflexion

Éditeur : Raw Fury

Développeur : Out of the Blue

Date de sortie : 08/12/2020

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One, PC Windows

5 reactions

JAY23

07 jan 2021 @ 11:21

Une très bonne découverte pour ma part. Il est vrai que j’en attendais pas grand chose, ce qui a rendu la surprise que plus agréable.

Pas toujours évident dans ces énigmes : Une en particulier où j’ai dû chercher la solution sur le net et même avec la réponse, j’ai toujours pas compris comment elle fonctionne vraiment.

Graphiquement, je m’attendais à plus joli mais la patte artistique et l’histoire prenante nous font vite oublier ce détails.

Marvfirstclass87

07 jan 2021 @ 12:59

J’ai trouvé l’univers, l’atmosphere vraiment génial. Une belle claque ce jeu. Par contre les énigmes c’était un peu poussé quand même. Comme mon Vdd j’ai été regardé sur le net, car à certains moments ça en devient vraiment frustrant.

Darlink60

07 jan 2021 @ 13:14

Excellent jeu, avec une DA et une ambiance très reussi. Les énigmes sont effectivement parfois très simple, parfois très compliqué (pour mon cas lol). Je suis revenu dessus hier pour faire des succès, encore une grosse session pour le finir à 100% je pense.

Phebus

07 jan 2021 @ 17:41

Je rejoins tous vos avis, j’ai passé un très bon moment sur le jeu. La DA est plaisante, l’histoire simple mais touchante, et les énigmes très bien pensées pour l’immense majorité. Mais il est vrai que pour certaines ils jouent avec nos nerfs, je pense en particulier de celle ou il faut composer des mots et phrases avec les symboles au chapitre 4... ^^

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Gwenc’hlan

07 jan 2021 @ 17:46

Hé attendez moi, je vous rejoins aussi pour vanter les louanges de ce jeu ^^

Très sympa avec quelques éléments auxquels on ne s’attend pas, assez « simple » dans les graphismes mais ça n’empêche pas le jeu d’être bluffant et de donner envie juste de se poser, de regarder la nature et d’écouter l’ambiance sonore (la partie avec le bateau, au top !).

J’ai du regarder aussi sur la toile des internets pour la même énigme que Phebus, j’avais compris plusieurs choses qui ne fonctionnaient pas, au bout de 20 minutes je trouvais que ça faisait long haha

En tout cas, le 100% a été un plaisir à réaliser ! Et effectivement, le meilleur « Call Of » de cette année et même depuis plusieurs années (pour ne pas dire décennie)