Décidément, les puzzle games semblent de nouveau avoir la cote en ce moment. Après l’arrivée de Tetris Effect : Connected sur Xbox il y a peu (voir notre test ici), sans oublier le phénomène Tetris 99 sorti sur Switch l’année dernière, il n’est pas étonnant de voir revenir sur le devant de la scène des nouvelles productions mettant en scène les empilements de blocs.
Sorti en 2014 au Japon (fun fact : c’est l’une des rares exclusivités japonaises sur Xbox One), puis en 2017 dans nos contrées, notamment sur PS4 et Switch, Puyo Puyo Tetris est un crossover surprenant entre les deux licences éponymes, mettant vos méninges à rude épreuve pour d’abord s’approprier les techniques des deux séries, mais aussi proposer un sacré chaos dès lors que les deux se combinent sur un même écran de jeu.
Une promesse intéressante et un gameplay à l’époque salué par la critique. Sega semble vouloir remettre le couvert pour un second volet, et on se demande encore pourquoi.
La bonne recette
- Une interface colorée et agréable
Qu’il s’agisse de l’une ou de l’autre des licences ici évoquées, les deux ont la particularité de disposer d’un gameplay simple et accrocheur, mais qui nécessite beaucoup de pratique et d’entraînement pour en maîtriser les subtilités. Derrière une apparente naïveté, appuyée par un design très mignon hérité de la saga Puyo Puyo, se cache donc un gameplay féroce. Les joueurs ayant déjà tenté de s’aventurer dans les modes compétitifs en ligne sauront de quoi il est question, la marque de la fessée est toujours présente au moins dans nos égos.
En plus des éléments déjà connus, la fusion des gameplay dans les modes dédiés apporte une dimension supplémentaire, une expérience déroutante mais qui peut s’avérer amusante si tant est que l’on décide de s’investir un peu pour comprendre les synergies.
- Dans le mode « Échange », les deux gameplay s’alternent sur deux matrices différentes
Puyo Puyo Tetris 2 met en tout cas toutes les chances de son côté pour ça, en proposant un tutoriel complet en trois leçons par mode de jeu, ainsi qu’une centaine de mini-défis à réaliser pour s’entraîner aux différentes subtilités, nécessaires pour progresser dans le jeu ou tenter votre chance dans la jungle du versus. Malheureusement, si l’intention de former les joueurs est parfaitement louable, la réalisation n’est ni ludique, ni ergonomique. Les leçons se répètent, le démarrage est très poussif et les défis avancés requièrent beaucoup d’entraînement.
Une fois son diplôme en poche et l’école derrière nous, il est possible de s’aventurer dans de très nombreux modes de jeux ; et transpire dans ces menus imbriqués la volonté de proposer une expérience très complète.
- En mode « Fusion », les deux gameplay se mélangent !
Aussi rond qu’un Puyo
Si les nouveaux joueurs trouveront sûrement de quoi s’amuser en picorant l’expérience, les vétérans chercheront une raison de passer à la caisse. Un nouveau scénario pas forcément passionnant dans le mode aventure mais qui a au moins le mérite de s’accommoder d’un certain second degré, jouant régulièrement avec le 4e mur. Les dialogues sont intégralement doublés, le tout sous-titré en français.
Le scénario s’intercale entre les différents combats, alternant entre batailles de Puyo et de Tetris, mais également d’un nouveau mode plus orienté “RPG” : le “Combat de talent”.
Concrètement, vous devrez faire évoluer vos personnages et collectionner des cartes de compétences, à utiliser lors des combats. Ces cartes consomment des points de magie et peuvent vous aider à sortir d’une situation gênante ou lancer une attaque dévastatrice sur votre adversaire. Par exemple, remplir l’écran ne sera plus signe de fin de partie, mais plutôt un grand coup dans votre barre de vie. Un mode original qui permet de varier les plaisirs, mais qui n’a rien d’indispensable ou de révolutionnaire en soi.
Le mode en ligne est de son côté très complet, avec 4 ligues différentes, la possibilité de regarder des rediffusions, ainsi que 6 modes de jeu différents en partie libre.
En l’absence d’un mode “je veux juste jouer, envoyez moi n’importe où”, l’éclatement des lieux de matchmaking est une très mauvaise idée dans la mesure où il est souvent difficile de trouver du monde sur ce type de jeu, surtout sur un support peu populaire comparé notamment à la Switch. Sans surprise, il nous a été impossible de trouver le moindre match en ligne le jour de la sortie, ce qui n’augure rien de bon pour la suite.
Pas notre idée du recyclage
Malgré un contenu généreux, c’est une impression de vide qui finira par prendre le dessus. Oui, il y a de nouveaux modes de jeu, oui c’est toujours aussi amusant, oui le premier opus n’est jamais sorti sur Xbox chez nous. Mais qu’est-ce qui justifie les 40 € affichés ? La réponse semble tout indiquée : un regain d’intérêt pour le genre, un premier volet sorti il y a maintenant 6 ans, un gameplay intemporel et une sortie juste avant les fêtes de Noël. Puyo Puyo Tetris 2 n’a rien d’un mauvais jeu, bien au contraire, mais rien ne justifie vraiment son existence, d’autant moins au tarif proposé, si ce n’est quelque manœuvre mercantile. L’interface est identique, les nouveautés sont maigrichonnes, et rien n’a vraiment réussi à retenir notre intérêt.
Le coin des chasseurs : 42 succès au programme, et beaucoup d’entre eux sont des objectifs longs à compléter sur le long terme. Rien d’irréalisable, mais il faudra aller décrocher quelques victoires en ligne et jouer quelques dizaines d’heures pour tout débloquer.
