Test - Through the Woods - Promenons nous dans les bois...

Grâce à une campagne kickstarter réussie il y a quelques années, le studio norvégien Antagonist sort un jeu d’horreur (à tendance walking simulator) en vue à la troisième personne. Après Year Walk ou bien Oknytt, le folklore scandinave revient sur le devant de la scène avec Through the Woods. Préparez vous maintenant à rencontrer des créatures mythologiques au cœur d’une forêt aussi mystérieuse qu’angoissante.

Le tourisme de l’extrême

Velkommen til Norge

Swim or die

L’histoire prend donc place en Norvège. Karen et son fils Espen décident de passer un week-end mère/fils dans un chalet bien cosy au milieu de nulle part. Alors que Karen s’assoupit, son fils décide, malgré les mises en garde de sa mère, de partir à la pêche au saumon sauvage près du lac. Un enfant, ce n’est pas un trousseau de clés, mais ça peut disparaître aussi vite. Et c’est justement ce qui arrive ici. À peine Karen arrive-t-elle près du plan d’eau qu’elle voit son fils être kidnappé par un individu barbu dans une barque. Le courage d’une mère étant sans limite, elle n’hésite pas une seule seconde à partir à la nage à la recherche de son fils. Cette petite brasse en zone inconnue amène finalement notre héroïne sur une île fort mystérieuse, source de légendes mystiques et antre d’étranges créatures.

Under the sunset

Si à notre plus grand regret le jeu n’est pas flippant en soi, il réussit tout de même à entretenir une ambiance pesante grâce aux décors et à l’environnement. En effet, l’obscurité procurée par la densité de la forêt et certains paysages parfois menaçants offrent cette atmosphère sombre très particulière. On notera aussi une bande sonore plutôt réussie à la faveur des hurlements des créatures environnantes, du sifflement du vent entre les feuilles et des craquements des branches au loin. Sans oublier la voix-off, assurée par Karen elle-même, qui laisse une légère impression de mal-être lorsque l’on s’attarde sur le fond du sujet mis en avant par celle-ci. Si Through the Woods s’éloigne drastiquement des jump scares, il réussit tout de même à maintenir ce sentiment de malaise jusqu’à la scène finale.

Skrekk er ikke der du tror det er

On voit pas ça tous les jours

Si la bande-son est agréable et les paysages immersifs, la technique, quant à elle, laisse grandement à désirer. Le jeu présente son lot de bugs avec la lampe torche, notamment en mode furtif, ce qui est souvent fatal lorsque l’on affronte un ennemi. Il est possible également de se retrouver bloqué dans les textures sans raison et quelques ralentissements se font douloureusement sentir en pleine exploration. Le titre tente clairement de faire oublier sa linéarité en proposant des chemins plus tortueux les uns que les autres mais cela s’avère être simplement un moyen de nous mener vers un collectible habilement caché (peut-être un peu trop d’ailleurs).

La forêt a des yeux

Karen a en sa possession un sac à dos comprenant les documents et artefacts récoltés sur son chemin. Objets dont le rôle est d’éclaircir au maximum les mystères qui entourent cette île aux milles secrets. Comme évoqué précédemment, Karen a également avec elle la fameuse lampe torche, outil phare des jeux d’horreur. Malheureusement, cet outil a tendance à jouer des tours puisque son faisceau n’est pas vraiment d’une grande aide tellement il est étroit et a la mauvaise manie de ne pas éclairer l’endroit que l’on souhaite. Cet aspect est d’autant plus pénible lorsque l’on affronte certains ennemis et que l’on se trouve à éclairer bêtement les arbres, les montagnes, ses pieds… Tout sauf la bestiole en question. Quant au mode furtif, il ne s’avère pas si furtif que ça puisque dans Through the Woods, il est possible d’être parfaitement caché en haut d’un rocher, à découvert. Hum…. Peut-être que les trolls sont dénués de sens, on n’en sait rien. En gros, frustration garantie. Ajoutons à cela des graphismes tout juste potables et l’angoisse redescend malheureusement aussi vite qu’elle est montée.

Trolljakten er i gang

A troll is coming

Concernant le bestiaire, le titre est avare en créatures mais elles ont l’avantage de faire le job à l’instar des Huldras qui sont celles qui donnent le plus de fils à retordre tant elles se montrent vicelardes. L’avantage du titre d’ailleurs, c’est leur façon de réagir de manière complètement différente les unes des autres. En effet, si le troll nécessite qu’on se planque le temps qu’il aille voir ailleurs, les Huldras obligent le personnage à sortir sa lampe torche et faire face au danger. Cette idée est particulièrement maline et parvient à justifier la pauvreté du bestiaire. Malgré ces défauts, Through the Woods a tout de même cette capacité à tenir en haleine durant 5 à 6 petites heures tant l’intrigue est captivante. Ceci est clairement dû au folklore scandinave mais aussi grâce à Karen et son background original dans un jeu vidéo, mais je n’en dirai pas plus.

Le coin des chasseurs : La plupart des succès sont à débloquer durant l’histoire. Pour les autres succès restants, secrets ou non, il faudra arpenter l’île de fond en comble. Le challenge des 1000G sera donc assez ardu et nécessitera un investissement de taille.