Test - West of Dead - Un goût de bourbon bas de gamme

«Il faut se le Colt-iner» , - 2 réaction(s)

Les roguelite s’enchaînent mais ne se ressemblent pas toujours, fort heureusement. Entre dans la danse, West of Dead et son univers de cowboys, de morts-vivants et de goules en tout genre. Si l’extension Undead Nightmare de Red Dead Redemption n’avait pas existé, le titre de Upstream Arcade aurait pu au moins gagner en originalité. Malheureusement pour lui, il ne dégaine pas le premier sur ce point. Sur aucun point même. Est-ce que son manque d’originalité en fait un mauvais jeu pour autant ? Et bien, non, ce n’est pas pour ces raisons.

Il y a un serpent dans ma botte

West of Dead est un ersatz de l’excellentissime Dead Cells. Certes, il n’en partage pas l’univers Far-West et vieilles charognes. Pour autant, ses mécaniques sont un gros copier-coller nous demandant d’oublier que les roguelite pullulent sur la scène indé et qu’il faut dorénavant proposer un peu plus que ça pour sortir du lot. L’originalité du titre, c’est son ambiance western donc. Avec sa vieille voix usée au whisky et au vieux tabac, notre personnage commente nonchalamment la découverte de son nouvel univers : le purgatoire. Celui-ci est revisité pour coller à l’époque dans laquelle vivait le personnage avec différents décors s’inspirant du Grand Ouest sauvage, qu’il s’agisse des saloons, des mines d’or, des marais,... Seulement, il n’y a pas que des cowboys aux jambes arquées crachant la chique en lustrant leur 6 coups, on croisera en effet des animaux sauvages, des monstres issus du folklore de l’époque et autres diableries chamaniques des Indiens.

Cache-cache mortel

Avec son esthétique en cell-shading forçant sur les traits épais et noirs, West of Dead fait illusion pendant un temps sur ses qualités. De prime abord, on trouve le rendu agréable et on se dit pourquoi pas. Arrivent ensuite les défauts avec en tête de liste, la caméra. Suivant le personnage dans un angle de ¾ vue de dessus, cette dernière limite la vision du joueur - en ne révélant pas clairement les dangers qui sont pourtant à deux mètres devant lui - quand elle ne décide tout bonnement pas de faire des rotations un peu folles ou de perdre de vue le personnage dans des couloirs bien trop étroits. Et c’est dommage car le gameplay est pensé pour l’infiltration, la couverture et les déplacements rapides, des mécaniques nécessitant une bonne lecture des niveaux. Se greffent à cela des soucis de lisibilité liés au style graphique et aussi un framerate un peu trop juste et ce malgré une mise à jour améliorant quelque peu les choses après la sortie du jeu.

Pauvre cowboy solitaire

Un peu de verticalité, pour faire genre.

Tel un chacal sournois, notre cowboy évolue de couloirs en zones remplies de monde qu’il doit nettoyer de fond en comble afin de pouvoir avancer à la section suivante. Les niveaux sont assez labyrinthiques avec plusieurs embranchements pour une seule porte de sortie à trouver. Le gameplay est également pensé pour le gunfight type western, à savoir un mélange de duels et de tirs sous couverture. On est incité à changer de position régulièrement puisque les éléments de décors peuvent être détruits et surtout certains types d’ennemis tentent de nous débusquer. On pense aux chiens mais aussi aux goules qui attaquent au corps à corps. Entre tirs ennemis, morsures à éviter et zones de déflagrations de bâtons de TNT, le jeu se veut donc très dynamique tout en amenant de la stratégie dans les affrontements. Quel ennemi tuer en premier, quelle approche avoir entre furtivité ( tenter des étourdissements en brisant une lampe ou à l’aide d’un coup de crosse sur la tempe) ou agressivité (en se buffant avec des capacités secondaires temporaires), la diversité des choix est bien présente sur le papier. Le principal stress lié aux gunfights vient du fait que chaque arme parmi les deux que l’on peut porter a un certain nombre de balles limité et qu’il faut attendre quelques instants pour qu’elle se recharge. Le reste, ce sera surtout du stress par rapport à la caméra ou les zones d’ombre cachant des ennemis qui ne se privent pas de nous placer des balles entre les omoplates sans aucun remords. Le surnombre peut vite devenir un problème, de ce fait.

Les hôtels d’upgrade tous droits sortis de DeadCells

Chaque arme propose ses propres caractéristiques. Qu’il s’agisse du type (pistolet, canon scié, carabine, fusil de précision…), du nombre de balles qu’elle embarque ou des capacités secondaires qu’elle dispose (coup critique garanti tous les 5 coups, étourdissement, rechargement rapide), il y a de la variété pour s’adapter au style des joueurs. Dans chaque niveau, et c’est là que l’inspiration Dead Cells se fait sentir, il faut trouver des autels qui permettent de booster les dégâts des armes principales, de diminuer le temps de recharge des capacités secondaires ou de disposer de plus de vie. À raison de deux autels par niveau, on est censé ressentir une marge de progression dans le titre, tout comme les armes récupérées en chemin disposent de versions améliorées, et devenir de plus en plus fort. Dans les faits, c’est beaucoup moins le cas. On est loin d’avoir une montée en puissance franche qui génère le plaisir de rouler sur le jeu lorsque l’on est bien équipé. Même en ayant une potion de soin de plus en plus efficace au fil de la progression (utilisable de une à trois fois par niveau, rechargée automatiquement quand on en termine un), même avec des armes censées être puissantes débloquées dans la table de loot en échange d’âmes d’ennemis pourfendus, on ne ressent jamais ce plaisir de devenir inarrêtable la faute à un équilibre de la difficulté vraiment trop mal dosé. On meurt rapidement alors que les ennemis sont de plus en plus véloces, que les armes mettent beaucoup de temps à se recharger, que la fiole de soin ne peut être consommée à couvert,... Le titre devient passablement lassant voire irritant et peine à retenir les joueurs les moins téméraires. Après moult décès pour cause de manque de lisibilité de l’action, on a plutôt vite envie de retrouver un autre roguelite au gameplay permettant de faire des runs de plaisirs rapidement sans se prendre la tête.

Oh, de la lumière. Serait-ce le bout du tunnel ?

Pour inciter à s’investir dans le jeu, se greffe une histoire racontée sous forme de puzzle dont on doit débloquer les pièces en tuant des ennemis spéciaux quand il ne s’agit pas de boss. C’est bien là le seul point qui peut tenir en haleine le joueur pour le forcer à réaliser de plus en plus de runs et ainsi tenter de débloquer le large choix d’armes principales, secondaires et de capacités passives. Peut-être qu’après quelques mises à jour on ressentira un peu plus une montée en puissance récompensant notre acharnement, mais en l’état, West of Dead est plutôt à conseiller aux joueurs férus du genre qui ont un peu de temps libre devant eux.

Le coin des chasseurs : Il faudra s’investir un peu dans le jeu afin de débloquer certains succès une fois débloqués ceux liés à la progression. Ce n’est pas un jeu sur lequel envisager d’obtenir les 1000G facilement compte tenu de sa pénibilité.

Bilan

On a aimé :
  • L’ambiance et le style graphique
  • Le gameplay de base est bien pensé
On n’a pas aimé :
  • L’équilibrage est à revoir
  • Sentiment de montée en puissance absent
  • Des soucis de caméra et de lisibilité
Balle creuse

West of Dead propose définitivement le strict minimum que l’on est en droit d’attendre d’un roguelite à notre époque et c’est bien dommage de voir qu’il n’amène pas de réelles nouveautés dans ses mécaniques, aussi bien adapté l’univers western soit-il. Le gameplay n’est pas mauvais mais ses petits soucis de finitions et son équilibrage douteux récompensant peu le joueur ne nous incite pas vraiment à le conseiller à quiconque voudrait s’essayer au genre. Il y a bien mieux et plus gratifiant dans le genre en 2D ou en 3D.

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West of Dead

PEGI 0

Genre : Action

Editeur : Raw Fury

Développeur : Upstream Arcade

Date de sortie : 14/11/2019

Prévu sur :

Xbox One

2 reactions

Phebus

25 aoû 2020 @ 10:46

Après moult décès pour cause de manque de lisibilité de l’action, on a plutôt vite envie de retrouver un autre roguelite au gameplay permettant de faire des runs de plaisirs rapidement sans se prendre la tête.

Entre l’équilibrage un peu boîteux et ça, c’est précisément ce qui m’a fait lâcher le jeu. J’ai pourtant insisté parce-que je trouvais l’ambiance vraiment accrocheuse (et puis la voix de Ron Pearlman quoi !), mais pas moyen :/

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Bally

25 aoû 2020 @ 12:37

Idem, pas moyen d’accrocher après une vingtaine de Run. L’ambiance est top mais il y a trop d’autres « bons » Rogue-Like, qui me bouffent mon temps libre : Undermine, Neon Abyss et Dead Cells bien entendu. (même si les deux premiers mériteraient d’être « corrigés » car ils ne sont pas exempt de défauts)