Tout roule pour l’éditeur Modus Games ces dernières semaines. Après la sortie (et le test dans nos colonnes) de Rock of Ages 3, voici venir Skully, un autre jeu qui va nous donner le tournis. Développé par le studio Finish Line Games, le titre est un jeu de plateforme dans lequel on contrôle une petite boule d’argile qu’il faut faire rouler à travers plusieurs niveaux pour progresser.
Le cinquième élément
On incarne Skully, un crâne échoué sur le rivage qui reprend vie grâce à de l’argile magique. Cet argile provient de Terry, l’esprit de la Terre. Ce dernier nous a ressuscité pour une bonne raison : l’aider à mettre fin à la guerre avec ses frères et sœurs, esprits de l’eau, du vent et du feu. Ces derniers s’affrontent sans répit depuis des années pour le contrôle du Cœur de Vie, artefact qui pourrait leur permettre de prendre l’avantage sur les autres. Petite boule d’argile à l’apparence bien chétive en comparaison de ces esprits, Skully ne se dégonfle pas pour autant et part à l’aventure.
Si ce scénario reste agréable à suivre, il est cependant prévisible à des kilomètres et ne propose pas de réels rebondissements. Il n’a véritablement pour seul but que d’être un prétexte au gameplay, et se montre rapidement dispensable. Il est d’ailleurs d’autant plus difficile de suivre l’histoire que le jeu ne propose qu’une VOSTR et que lire des sous-titres tout en essayant d’échapper à de nombreux obstacles s’avère assez compliqué.
Skully étant fait d’argile, son plus grand ennemi est l’eau et le moins que l’on puisse dire, c’est que celle-ci ne manque à aucun moment de notre aventure. Mais ce n’est pas le seul danger qu’il faudra affronter, et la survie de notre personnage réside principalement dans les bassins d’argile présents tout au long des niveaux. Ces derniers servent à la fois de checkpoints, mais aussi à se soigner.
Enfin, en plus des nombreux obstacles à franchir, de nombreux collectibles sont à ramasser. Il s’agit de fleurs dont certaines sont faciles à obtenir, car se trouvant directement sur notre chemin, tandis que d’autres requièrent bien plus d’habileté pour les dénicher. En plus du défi personnel que représente que leur collecte, on est récompensé par l’obtention d’artworks et de quelques G via les succès associés.
Côté durée de vie, il faut compter environ six heures pour venir à bout de l’aventure et quelques-unes de plus pour récupérer tous les collectibles. C’est somme toute honnête pour le genre et une poignée d’heures supplémentaires n’aurait pas forcément été utile.
Petite boule deviendra grande
Au niveau du gameplay et de ses possibilités de déplacements, Skully peut bien évidemment rouler, mais il peut aussi sauter et grimper aux murs pourvus d’herbe. Ces trois techniques permettent de franchir de nombreux obstacles, mais pour atteindre le Cœur de Vie, d’autres compétences seront nécessaires.
Cela nous amène à parler d’un autre intérêt des bassins d’argile. En progressant dans l’aventure, Skully va pouvoir utiliser ces bassins pour créer différents types de golems possédant chacun leurs capacités. Sans rentrer dans le détail, l’un est basé sur la force, un sur la vitesse et un sur les sauts. Deux d’entre eux peuvent aussi manipuler des blocs afin de permettre d’accéder à des chemins trop éloignés.
La diversité de ces compétences ajoutée à la manipulation de ces blocs nous place bien souvent face à des puzzles à résoudre pour progresser. Pour certains, il faudra utiliser les bons golems puisqu’il n’est possible d’en créer que trois simultanément. Cependant, si leur résolution est souvent instinctive, on se retrouve par moments confronté à une difficulté assez inégale face à laquelle on peut rester bloqué de longues minutes.
Cette difficulté inégale se retrouve malheureusement aussi dans les phases de plateformes. Il n’est pas rare de réussir facilement une zone, puis d’arriver sur une séquence très ardue pour terminer sur un boss très simple à vaincre. C’est assez frustrant, d’autant que certaines chutes sont parfois injustes, en particulier lorsque l’on pense avoir atteint la terre ferme, mais que l’on passe à travers...
Globalement, les contrôles répondent bien, mais sous sa forme de base Skully est parfois plus proche de la boule de savon que d’argile. C’est assez handicapant car bien souvent totalement imprévu et synonyme de chute mortelle. On souhaite bon courage aux valeureux chasseurs de succès en quête de niveaux réussis sans mourir. Le pire étant les phases de “fuite” où il n’est plus possible de changer l’orientation de la caméra. Ces dernières nous demandent par exemple de franchir des zones en sautant de plateforme en plateforme, tout en échappant à une vague de lave en fusion. Malheureusement, l’angle de caméra imposé provoque quelques soucis de lecture au niveau des perspectives et provoque de nombreuses chutes.
Pour terminer, Skully est assez joli tout en proposant différents biomes à parcourir (forêt, grottes, montagnes, volcan, …). Cependant, on reste un peu sur sa fin sur les détails de ces environnements. Ils ne sont pas assez nombreux et leur manque se fait ressentir sur la lassitude que provoquent les décors passé les premières heures de jeu. C’est aussi le cas avec le nombre d’ennemis (et non pas les obstacles) différents puisqu’il n’en existe que deux types dans tout le jeu.
Le coin des chasseurs : Skully propose 29 succès pour 1000G. Un partie concerne l’histoire et se déverrouille naturellement en progressant dans le jeu. Pour les autres, il faut s’armer de courage et de persévérance puisqu’ils consistent à récupérer tous les collectibles et terminer les niveaux sans mourir.