Après Bob l’Eponge le mois dernier, THQ Nordic remet le couvert en éditant un nouveau remake des années 2000. Développé par le studio allemand Black Forest Games, Destroy All Humans reprend la recette du titre éponyme sorti en 2005 tout en lui apportant un vent de fraîcheur grâce à des visuels et animations retravaillés.
Make America great again
Destroy All Humans nous place aux commandes de Cryptosporidium-137 (Crypto), un extraterrestre appartenant à l’empire Furon. La particularité de son espèce réside dans le fait qu’elle ne peut pas se reproduire de manière naturelle. Seule solution pour perpétuer l’espèce : le clonage. Cependant, l’ADN furon se dégradant après de multiples clonages, il devient nécessaire de trouver de nouveaux échantillons. Mais où ? Sur Terre pardi ! En effet, après avoir envahi la planète bleue de nombreuses années auparavant, les furons ont laissés une petite trace de leur ADN dans le génome humain.
Cryptosporidium-136 est donc chargé d’accomplir cette mission, mais son vaisseau est abattu et ce dernier est porté disparu. Crypto-137 est donc le suivant sur la liste et se rend ainsi sur Terre pour sauver son camarade et récupérer l’ADN, le tout sans oublier d’assouvir ses pulsions en semant mort et destruction sur une Amérique des années 50 caricaturale. Le scénario est typique d’une série B et mêle adroitement second degré et humour pour nous présenter des personnages principaux et secondaires sous les traits de parfaites caricatures de paysans, policiers accros aux donuts, jeunes étudiants ou encore généraux des armées aux lunettes d’aviateur.
Notre quête nous fera traverser six environnements différents tels que le fin fond de la campagne bien plus peuplée de bovins que d’humains, une ville bien tranquille en bord de mer, la zone 42 (clin d’œil à la très connue zone 51) ou encore la capitale avec sa version de la Maison Blanche et du Capitole. Au total, l’aventure est composée de vingt-deux missions et il faudra compter entre huit et dix heures pour en venir à bout. De plus, le titre propose quatre défis par environnement ce qui ajoutera quelques heures supplémentaires pour les réussir, encore plus avec le score maximum. Ces défis sont divisés en quatre types.
Tout d’abord, “Armageddon” où le but est de provoquer un maximum de dégâts avec sa soucoupe volante. Ensuite, “Enlèvement” où il faut utiliser la télékinésie pour envoyer animaux, humains ou objets dans le rayon tracteur du vaisseau. Puis on a les défis “Course” où il faut poursuivre un drone tout en récupérant les brins d’ADN qu’il perd en chemin. Enfin, “Carnage” où comme son nom l’indique, il faut éliminer un maximum d’ennemis dans un temps donné. Bien qu’ils n’octroient pas de récompenses comme des skins ou autres bonus, ces derniers offrent tout de même un bon challenge.
Pour finir, il est aussi possible de se balader librement dans les six environnements, à pied ou en soucoupe, pour y faire ce que bon nous semble. Se promener simplement en ville, sous les traits d’un humain évidemment, il ne faudrait pas créer de panique générale (quoique ?), tout détruire grâce à son puissant arsenal, ou tout simplement récupérer les drones cachés ici et là pour débloquer quelques concept-art. Le choix est libre, après tout nous sommes l’envahisseur et la Terre est notre terrain de jeu.
Armé et dangereux
Parlons maintenant du cœur du jeu : son gameplay. Destroy All Humans est doté d’une vue à la troisième personne. On se déplace dans des environnements semi-ouverts avec la possibilité de sauter, faire des dash pour esquiver ou s’envoler avec un jet-pack. Chaque mission propose différents objectifs pour faire avancer le scénario ainsi que des tâches facultatives permettant de déverrouiller des skins pour Crypto. Parmi ceux-ci, on trouve des apparences assez classiques, mais aussi quelques-unes plus originales comme la tenue vache.
Si les missions se parcourent avec plaisir, on regrette cependant leur trop faible durée, principalement dans la première moitié du jeu. Celles-ci sont bien trop courtes, et à peine l’on a eu le temps de se mettre dedans qu’elles sont déjà terminées. Cela nuit au rythme du titre, puisque entre chacune d’elles, il faut retourner au vaisseau mère. Heureusement que cela tend à disparaître en progressant dans l’histoire. Autre souci, les missions restent globalement similaires dans leurs propositions et leurs résolutions. En revanche, on parvient tout de même à ne pas se lasser grâce au déblocage régulier de nouvelles améliorations et équipements.
Ces dernières sont d’ailleurs le gros point fort du gameplay. En effet, Crypto dispose d’un arsenal plutôt conséquent pour semer le chaos sur la Terre. Il possède tout d’abord différentes capacités psychiques, la plus utile (et la plus jouissive manette en main) est la télékinésie. Grâce à elle, il est possible de soulever n’importe quel objet, animal ou humain et de le projeter où bon nous semble. Le moindre poulet peut ainsi devenir une arme meurtrière projeté sur un représentant de l’ordre.
Afin de se camoufler parmi les Terriens, Crypto dispose aussi de l’Holopad, une technologie lui permettant de prendre l’apparence de sa victime. Nécessaire à de nombreux moments du scénario, se déguiser en un militaire permettra ainsi d’accéder à des zones réservées. Attention cependant, cette technologie ne dure pas éternellement et il pourrait s’avérer dangereux de se retrouver sans déguisement en plein milieu de la base ennemie. Pour y remédier, on possède une autre aptitude, celle de lire dans les pensées. Ainsi, en plus de découvrir les idées les plus obscures ou très terre-à-terre selon la cible, cela permet de prolonger l’effet de l’Holopad. La réussite d’une infiltration repose donc principalement sur l’utilisation de ces deux capacités. Ajouté à cela, Crypto a aussi la possibilité de contrôler l’esprit des humains pour qu’ils le suivent aveuglément ou encore oublient ce qu’ils viennent de voir.
Comme si cela n’était pas suffisant, notre cher extraterrestre est aussi armé jusqu’aux dents. Équipé d’un fusil électrique, d’un canon ionisé, d’un fusil à plasma et d’une sonde anale très utile pour extraire les troncs cérébraux des Terriens et récupérer de la vie, il possède aussi une soucoupe volante dans laquelle on pourra ravager les bâtiments, véhicules et autres ennemis avec joie. Si tous ces équipements sont assez limités dans leur utilisation au début, ils disposent d’améliorations à débloquer pour devenir encore plus puissants.
On apprécie assez vite le côté défouloir du gameplay, dynamique avec la nécessité d’alterner entre ses différentes armes, récolter les troncs cérébraux pour se soigner ou transmogrifier ce qui nous entoure pour en faire des munitions. C’est avec joie que l’on affronte fermiers, agents de police, militaires et agents de Majestic qui se dressent sur notre chemin. On regrette cependant des déplacements assez rigides, conséquence d’un titre originalement sorti en 2005.
Une petite odeur de naphtaline
Techniquement, le bébé de Black Forest Games est propre. Nous n’avons pas rencontré de bugs ou d’autres soucis de performance ou de stabilité pendant notre test.
En revanche, comme nous le disions plus haut, même si le gameplay est plaisant manette en main, on sent tout de même qu’il est quelque peu daté pour les standards d’aujourd’hui, en particulier sur les déplacements et leurs animations. Même conclusion pour les visuels, on ne peut nier qu’il y a eu un vrai travail de modernisation des décors et environnements avec de tous nouveaux assets. Cependant, comme nous l’avions aussi fait remarquer sur notre test de Bob l’Eponge, le résultat reste encore assez “paresseux” face à d’autres titres ayant joué la carte du remake (Spyro par exemple). Attention, ce Destroy All Humans n’est pas moche, mais en fin de génération et à l’aube des nouvelles consoles, il fait plutôt pâle figure. On a tout de même apprécié l’apparence assez cartoon des personnages, ce qui accentue la caricature dont nous parlions auparavant.
Côté audio, on ne retient pas spécialement quelque chose de bon ou mauvais. Il n’y a pas beaucoup de musique de fond pendant les missions, et le peu qui nous est proposé n’est pas mémorable. Quel dommage de ne pas avoir pu profiter d’un titre ou deux de Rammstein après leurs utilisations dans les trailers du jeu. Certaines cinématiques ou combats de boss auraient pu prendre une tournure bien plus épique. Petite déception aussi pour l’absence de version française. Destroy All Humans propose bien des sous-titres, mais leur position à l’écran ainsi que leur taille les rendent illisibles et donc difficiles à suivre.
Enfin, terminons sur la difficulté du titre. Celle-ci n’est pas modifiable, et si la plupart du jeu reste relativement facile, il faudra s’attendre à un défi bien plus relevé, voire très épicé pour le combat final ! Il nous a fallu de nombreuses tentatives pour vaincre le dernier boss, de nombreuses morts, parfois frustrantes, et même surprenantes face à la difficulté à laquelle le jeu nous avait habitués. Les défis “Armageddon”, “Enlèvement”, “Course” et “Carnage” proposent aussi un sacré challenge pour obtenir le score maximum et les trois étoiles qui vont avec.
Le coin des chasseurs : Destroy All Humans propose 40 succès pour un total de 1000G. La plupart sont assez simples à réaliser, les plus durs étant de réussir tous les objectifs facultatifs dans les missions principales et d’obtenir les trois étoiles pour chaque défi.