Test - Sayonara Wild Hearts

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Il aura fallu quelques mois pour que Sayonara Wild Heart vienne réchauffer nos cœurs sur Xbox après sa sortie en septembre 2019 sur PS4, Switch et iOS, et à peu près autant de temps pour arriver aujourd’hui jusque dans nos colonnes. Edité par Annapurna Interactive et développé par Simogo, un micro studio suédois principalement composé de Simon Flesser et Magnus Gardebäck, Sayonara Wild Heart risque de susciter votre intérêt si vous êtes amateur d’expérience ludique originale.

A POP ALBUM VIDEO GAME

Voilà comment le jeu est défini par ses créateurs, et c’est une information importante pour comprendre l’expérience proposée : il s’agit avant tout d’un album musical sur lequel une expérience de jeu a été appliquée, plutôt que l’inverse. Annapurna oblige, nous sommes face à un jeu qui se veut poétique et qui tentera de nous plonger dans un voyage psychédélique à travers les rêves d’une jeune femme au cœur brisé. L’emploi du verbe « tenter » est ici important, car si l’intention d’en faire une expérience émotionnelle est évidente, le résultat n’est pas aussi convainquant qu’espéré.

Dans une ville semblable à la vôtre, vivait une jeune femme heureuse et paisible Mais un jour, son cœur vola en éclats, son chagrin traversa l’espace et le temps. Voilà peu ou prou ce que le jeu aura à vous offrir comme texte pour comprendre les événements, le reste ne sera que purement visuel, sans aucun dialogue, et laissera libre cours à votre imagination. Un peu trop, peut-être, et c’est le premier gros reproche que l’on peut faire au titre : avec son introduction sommaire et un attachement proche de zéro pour notre protagoniste et son histoire, on ne peut qu’imaginer des métaphores au hasard pour comprendre l’enjeu de chaque épreuve rencontrée.

Endless bonheur

Sayonara Wild Heart se présente également sous la forme d’un jeu orienté Arcade, avec un écran de sélection pour les 23 morceaux qui composent le jeu, et 3 objectifs de score correspondant aux médailles de bronze, d’argent et d’or.

Le gameplay est extrêmement simple : le scrolling avance perpétuellement, on se déplace généralement sur un axe en 2 dimensions tout en essayant de ramasser le plus d’objets sur notre passage, en appuyant de temps en temps sur la touche d’action pour … effectuer des actions. Difficile d’en dire plus sans vous spoiler, mais avec une durée de vie de seulement une heure, il serait dommage de gâcher la découverte des micro-variantes de gameplay.

Si l’expérience semble vouloir être une forme de jeu musical, le rendu est bancal et manque clairement son tir. Les objets ramassés ne sont que parfois en rythme avec la musique, et ce n’est pas le cas du tout pour les déplacements de votre personnage. Un problème qui aurait pu être résolu assez simplement, en limitant par exemple les déplacements à 3 ou 4 “pistes” qui pourraient nécessiter d’éviter des obstacles au rythme de la musique, car c’est bien ça dont il est question. Même chose pour les actions contextuelles, dont la précision dans le timing est récompensée par des points mais, encore une fois, on passe à côté de l’essentiel : impossible de suivre le rythme avec la musique ou les évènements du jeu, on se retrouve contraint de suivre une cible qui se ferme façon Osu ! pour appuyer au bon moment.

Choix artistique conscient ou véritable raté dans le gameplay ? Difficile à déterminer, d’autant que l’expérience semble avoir été pensée pour être accessible à tous : enchaînez quelques erreurs au même endroit dans la musique, et un menu contextuel vous proposera immédiatement de passer ce segment.

Si on peut comprendre la volonté de faire un gameplay simplifié pour une expérience de ce type, on a du mal à comprendre pourquoi un jeu si beau et si vif ne souhaite pas baser ses actions contextuelles sur les superbes graphismes qui déroulent à 200 km/h plutôt que de faire appel à des marqueurs trop visibles qui empêchent toute immersion.

Pour comprendre cette forme de frustration, il faut aussi rendre honneur à tout ce qui fonctionne : la bande-son évidemment, qui reste un point fort du titre et fonctionne très bien dans le contexte, mais aussi cette vague sans fin d’effets visuels incroyables. La mise en scène de cette petite aventure est grandiose, et on voudrait pouvoir appuyer sur la touche d’action pour sauter au dessus du vide quand notre moto approche du précipice, et pas en attendant un marqueur d’action visuel et sonore qui finit par masquer la moto en question, par exemple.

Si vous attendiez un jeu musical qui vous fait ressentir le flow, cet état quasi de transe où la pression en rythme devient automatique, vous risquez d’être déçu : au mieux, c’est Temple Run avec une direction artistique.

Un cœur pur

Vous l’aurez compris en lisant ces lignes, Sayonara Wild Hearts ne nous a pas totalement convaincus. Pourtant, il serait dommage de passer à côté sous prétexte qu’il aurait pu être une expérience absolument fabuleuse avec un gameplay plus poussé, il n’en reste pas moins un jeu très agréable à parcourir une première fois pour tous, et plus si vous êtes du genre à appuyer sur “restart” en boucle pour décrocher les médailles d’or et tenter d’obtenir le run parfait.

Une fois que vous aurez joué toutes les chansons, vous débloquerez un mode “arcade” qui enchaîne l’album entier avec un score global. À noter, une difficulté secrète est à débloquer pour les scoreurs acharnés.

Le coin des chasseurs : pour obtenir tous les succès, vous devrez résoudre les énigmes du Zodiac, des objectifs secrets pour lesquels le jeu ne donne que des indices. Si vous utilisez un guide, et que vous n’êtes pas contre le die & retry, vous pourrez débloquer les 1000G assez rapidement.

Bilan

On a aimé :
  • Une bande-son qui file la banane
  • Très chouette mise en scène
  • Le concept du jeu-album
On n’a pas aimé :
  • Le gameplay semi-musical qui ne va pas au bout des choses
  • L’aspect “émotion” pas assez intense
cœur brisé

Sayonara Wild Hearts est une expérience visuelle et auditive unique. Doté d’une excellente bande-son qui accompagnera une débauche d’effets visuels et de mises en scène psychédéliques d’un monde de songes, le titre passe à côté d’un gameplay de jeu musical qui aurait pu lui aller comme un gant et privilégie une expérience plus lisse et accessible, au détriment de l’immersion et du flow qui auraient dû la compléter. Pas de transe en jouant à Sayonara Wild Hearts, juste un jeu “feel good”, qui vous laissera le sourire aux lèvres et probablement l’envie d’y retourner de temps en temps, comme on écoute avec plaisir un vieil album de musique.

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Sayonara Wild Hearts

PEGI 0

Genre : Action

Éditeur : Annapurna Interractive

Développeur : SIMOGO

Date de sortie : 25/02/2020

Prévu sur :

Xbox One, PlayStation 4, Nintendo Switch