Test – Outbuddies DX, trop d(h)ommage !

«J’aime pas trop les voleurs et les… enfin, vous voyez qui.» , - 0 réaction(s)

Dans le vaste monde du gaming, il y a ceux qui ne jurent que par la 8K, la quantité de teraflops de leur console et les triple A en 60 fps. Et puis il y a les autres ; ceux qui aiment d’amour les gros pixels qui tâchent, les couleurs criardes et qui préfèrent le chip sonore de la Megadrive à celui de la Super Nes. Julian Laufer est de ceux-là. Après une campagne Kickstarter lancée en 2013, ce développeur indépendant nous livre enfin le fruit de son dur labeur, avec l’appui de Headup Games. Baptisé Outbuddies, celui-ci s’inspire très (trop ?) fortement de la saga Metroid, tant dans le fond que dans la forme. Voyons donc s’il possède suffisamment de qualités pour tirer son épingle du jeu !

#jesuismoustache

20 KM À PIED, SAMUS LES SOULIERS

Ça me dit quelque chose...

Cela n’aura échappé à personne, les Metroidvania ont le vent en poupe depuis quelques années, à tel point que toutes les plateformes en sont littéralement inondées. Les amateurs du genre peuvent donc se délecter à souhait de chouettes petits jeux indés ou de plus grosse envergure (Hollow Knight, Celeste, Dead Cells, Shovel Knight, Blasphemous…). Il est désormais difficile de se démarquer de la concurrence, même si certains le font avec brio en proposant de belles variations de gameplay ou une direction artistique affirmée. Outbuddies est le contre-exemple parfait, puisqu’il choisit d’assumer complètement son hommage au Metroid originel. Nikolay Bernstein sera donc notre avatar pour l’aventure et, bien qu’il n’affiche pas le même degré de sexiness que Samus, il arbore toutefois une jolie petite moustache accompagnée de lunettes rondes, qui font à elles seules péter la jauge de hipsteritude. Manque de bol, il se retrouve échoué dans une cité sous-marine qui abrite de nombreux secrets ancestraux, solidement gardés par des créatures qui semblent insensibles à la moustache de notre scientifique.

Du coup c’est où la station Barbès ?

On évolue donc dans un dédale de zones interconnectées, en commençant complètement à poil au niveau de l’équipement. Au fur et à mesure de notre progression, on tombe sur des armes et des aptitudes nous permettant de débloquer des passages auparavant inaccessibles. Expérience old school oblige, le jeu ne nous donne que très peu d’indications sur le chemin à emprunter, faisant la part belle à l’exploration pure et dure. Les fans adoreront, mais les joueurs moins aguerris pourront vite décrocher ; la faute notamment au manque d’ergonomie de la carte, bien trop nébuleuse compte tenu du nombre d’infos à retenir sans qu’elles ne soient affichées ou expliquées. Les tutos censés vous expliquer une nouvelle capacité manquent aussi de clarté. La faute à un trip nostalgeek un peu trop prononcé sous forme de panneaux descriptifs en gif animé ultra pixelisé, et donc vraiment peu lisibles. Maintenant que les présentations sont faites, plongeons un peu plus dans le cœur du sujet !

Un boss ? Mon œil !

POWER (LAW)SUIT

Des maracas aquatiques ?

Difficile de se tromper en affirmant que Julian Laufer est un amoureux transi de Metroid. Pour parfaire son hommage, il a donc appliqué à la lettre le M.P.P.M (Manuel du Parfait Petit Metroid, en vente dans toutes les bonnes librairies). À commencer par le gameplay qui reprend, dans les moindres détails, le fonctionnement de son aïeul. L’exemple le plus criant étant le système de portes qui nécessitent une arme spécifique pour être déverrouillées, copies conformes jusque dans leur design. Nikolay peut donc courir, sauter, nager et tirer avec son plasma gun, première arme du jeu, qui se voit vite agrémentée de bombes de puissance, de missiles et autres projectiles corrosifs. La seule chose qui distingue clairement le jeu de son inspiration est la présence de notre robot, Buddy. Ce compagnon cybernétique, que l’on peut contrôler à tout moment, permet de scanner l’environnement pour déceler des zones cachées, de déplacer des blocs ou de transformer certains ennemis en plateformes. Notons la fonctionnalité sympathique de pouvoir jouer à deux, le second joueur contrôlant Buddy pour aider plus efficacement Nikolay à explorer les cavernes.

Vomi rose = pouvoir télékinétique

Malgré cette petite spécificité, l’ensemble du jeu est beaucoup trop classique. La ressemblance avec Metroid est tellement poussée qu’il est compliqué d’apprécier Outbuddies comme une expérience à part entière. D’autant moins que des petits défauts viennent trop fréquemment gâcher le plaisir ; comme la maniabilité trop raide du perso qui empêche de bien évaluer les distances de saut, l’impossibilité de tirer en diagonale ou la roulade d’esquive et son degré d’invincibilité trop aléatoire. Bien que les premières mélopées de la bande sonore soient agréables aux esgourdes (analog synthesizer forever), les compositions manquent de thèmes identifiables et finissent par lasser. Tout comme la direction artistique qui laisse un sentiment de déjà-vu, des environnements lovecraftiens au design des ennemis et des boss, somme toute, assez banals. Au bout du compte, Outbuddies est un petit jeu sympathique, proposant un certain challenge. On se demande juste pourquoi on conseillerait de s’essayer au titre de Headup Games plutôt que de découvrir Iconoclasts et Axiom Verge, ou même de rejouer aux nombreux excellents opus que comporte la licence de Nintendo.

Le coin des chasseurs : Si vous rushez le jeu, vous débloquerez la quinzaine de succès principaux. Seuls les explorateurs reniflant tous les coins de la map pourront débusquer l’ensemble des 38 succès composant les 1000G de l’aventure, en finissant le mode Boss Rush ou en complétant quelques quêtes secondaires impliquant des PNJ.

Bilan

On a aimé :
  • L’exploration à l’ancienne
  • L’utilisation de Buddy
  • L’hommage assumé à Metroid...
On n’a pas aimé :
  • ... qui manque trop d’originalité pour tenir sur la longueur
  • L’approximation des sauts et de la roulade
  • Le manque de clarté de la map et des tutos
Mais affirme-toi !

La force d’Outbuddies est paradoxalement sa plus grande faiblesse. Si l’hommage à Metroid est maîtrisé et propose de belles heures d’exploration souterraine, il lui manque un petit truc bien à lui qui permettrait de le différencier de la multitude d’excellents softs du même genre. À réserver uniquement aux morts de faim des années 8 et 16 bits, qui auraient poncé Metroid et Super Metroid dans tous les sens !

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Outbuddies

PEGI 12 Langage grossier

Genre : Action

Editeur : Headup Games

Développeur : Julian Laufer

Date de sortie : 05/06/2020

Prévu sur :

Xbox One, PlayStation 4, PC Windows, Nintendo Switch