Test - Ori and the Will of the Wisps - Tout feu tout flamme

«Une chouette à sauver ? C’est une mission pour eboux ça !» , - 6 réaction(s)

Il y a eu des silences irritants, des apparitions en catimini sur les salons, des reports provoquant impatience et agacements mais ce 11 mars, Ori and the Will of Wisps sortira enfin des bois. Avec son titre poétique que n’aurait renié un Roald Dahl ou autre conteur farfelu, la suite du jeu de Moon Studios se doit de renouveler le lien magique qu’il a su tisser avec son public. De petite pépite indépendante qui crée la surprise à “grosse” cartouche du catalogue Xbox de cette année, le titre a-t-il les reins assez solides pour réitérer l’exploit en satisfaisant un large public ? Après un week-end à virevolter voici nos éléments de réponses.

Un Ori sans précédent

Si vous n’avez pas joué au premier jeu, vous risquez de perdre quelque peu le fil des événements tels qu’ils sont présentés en début d’aventure. Cette suite démarre un peu après la fin de The Blind Forest en résumant très sommairement les personnages. Ori est avec la jeune chouette Ku et ses autres amis. Ils vivent paisiblement dans leur bois. Plus tard, ce seront les enjeux du titre qui paraîtront un peu opaques si les souvenirs de l’aventure précédente font défaut. La faute incombe à une narration oubliant malheureusement que cinq années se sont écoulées dans la tête de certains joueurs. Le jeu manque alors de ce petit quelque chose qui aurait fait que l’on se sente impliqué d’emblée dans son histoire.

Bonjour monsieur

Cela est d’autant plus dommage que cette suite amène tout un lot de nouveaux personnages. Le lore du jeu s’étoffe ainsi un peu plus, permettant alors de proposer des quêtes secondaires. On croise donc dans la forêt de Nibel quelques animaux fantastiques ayant besoin qu’on leur rende des services. Les quêtes sont parfois de l’ordre de l’énigme, comme la quête fleuve d’échange d’objets, mais souvent elles restent très simples avec des résolutions situées à proximité. Restent celles de reconstruction et d’embellissement d’un village, servant de terre d’accueil aux rescapés croisés, que vous pourrez résoudre en ramenant les matériaux nécessaires à ces travaux. La collecte d’item est un peu plus étoffée que dans le premier et ne concerne donc plus simplement les upgrades d’énergie et de vie.

Ori offre un spectacle digne d’un ballet aérien

La forêt et les environs vont mal à nouveau, il vous faut l’empêcher de mourir. C’est bien là le vrai but de cette nouvelle histoire. La mission de secours de Ku, notre amie la chouette, n’était qu’un leurre et ne constitue pas le cœur du jeu. On ne s’en serait pas douté. Pour cela, Ori va voyager dans des environnements variés mais assez classiques sur le papier : un désert, une montagne enneigée, des cavernes sombres... La liste n’est pas exhaustive mais on ne la connait déjà que trop bien. Ce qui vient le démarquer et surtout renouveler l’expérience au lieu de n’être qu’une simple suite, c’est la refonte totale du gameplay. Et autant le dire, c’est une franche réussite en termes de sensations.

Ah les parties de plateforme dans le noir.

On virevolte de plateformes en lianes, de parois à escalader aux sources de lumière servant de propulseur. Le petit animal se déplace avec la grâce et l’allégresse d’un danseur de haut niveau, offrant alors un spectacle digne d’un ballet aérien tant les animations sont fluides et détaillées. Le petit animal se contrôle avec une simplicité déconcertante et étoffe ses possibilités de mouvements avec l’utilisation des deux gâchettes frontales. L’une est dédiée au grappin, nouvel élément de gameplay, alors que l’autre sert au dash. Plus de boutons mais paradoxalement plus facile à prendre en main. Les sections de plateforme se traversent avec moins de difficultés que dans le premier, beaucoup moins même. Les sections difficiles sont réservées à la collecte des orbes et optimisations bien planquées dans les décors, ou à des défis bonus chronométrés et donc nullement obligatoires pour voir la fin de l’aventure. Couplé au mode facile, cela devrait moins rebuter le grand public.

De la simplicité dans la complexité

Plus complexe dans ses mécaniques, le jeu se rend pourtant plus accessible grâce aux choix laissés au joueur. Cette fois, Ori dispose d’une panoplie plus vaste de pouvoirs permettant à chacun de trouver son style de jeu, autant dans les combats (distance ou corps à corps) que dans les déplacements (triple saut, projection aérienne). Pour aller plus loin, il est aussi laissé le choix de se constituer un set d’optimisations à collecter renforçant les compétences choisies. Des fragments à équiper permettent ainsi de booster la vie ou l’énergie tandis que d’autres, par exemple, amèneront à faire plus de dégâts en contrepartie d’en subir plus. Il est même possible de booster les capacités de l’arc ou des autres types d’attaques.

Le choix des capacités est vaste

Les combinaisons sont donc nombreuses mais elles ne serviront finalement jamais vraiment le jeu en lui-même. En effet, Il n’est pas nécessaire de devoir faire des choix judicieux afin de mieux se sortir d’une situation. Ces éléments sont plus là pour que le joueur puisse trouver chaussure à son pied. Petite déception, il est dommage que les pouvoirs ne soient pas plus utilisés durant l’exploration pour débloquer des passages, en bon Metroidvania qui se respecte.

Fort heureusement, le level design est à nouveau très bien pensé. La map n’est pas beaucoup plus grande que dans le précédent opus mais on retrouve bien la même philosophie : des zones à parcourir en ligne droite dans un premier temps avant de laisser le joueur faire preuve de bon sens afin de trouver la prochaine zone à explorer. Les passages de plateforme sont dans l’ensemble moins durs puisqu’il est possible de les passer de différentes manières en fonction des pouvoirs que l’on possède à l’instant T. Le plaisir ne prend pour autant aucun coup dans l’aile, bien au contraire, il est très plaisant de se perdre dans ces lieux enchantés. Restent les passages de course poursuite qui peuvent demander encore un peu de doigté.

La vilaine bêbête qui monte !

Les combats aussi prennent du galon avec les nouvelles possibilités de gameplay. Attaques, esquives, renvoi de projectiles, ça swingue pas mal. Via l’arc et les pouvoirs privilégiant les attaques à distance, le joueur peu à l’aise dans les combats peut prendre du recul afin de mieux gérer les ennemis, tandis que d’autres préfèreront le corps à corps via l’épée et les coups magiques brutaux à courte portée. On peut vite se trouver débordé par plusieurs ennemis si on ne prend pas le temps d’étudier les patterns d’attaques, ou même être sévèrement puni si on ne fait pas attention à la portée des attaques. Auquel cas, les joutes peuvent devenir brouillonnes une fois notre personnage perdu dans les effets pyrotechniques. Il est juste dommage que les boss utilisent certaines mécaniques à outrance rendant leurs affrontements moins délicats à appréhender au fil de l’aventure. De ce fait, le combat final manque singulièrement de panache. Le bestiaire n’est peut-être pas assez varié aussi mais cela ne choque pas trop dans l’ensemble puisque l’aventure n’est pas si longue finalement. On ne peut exiger d’un jeu qui se termine une première fois en une petite dizaine d’heures (et pouvant se speedrunner en moins de quatre) de proposer une grande richesse sur ce plan.

Avec toutes ces nouveautés, qu’il s’agisse des personnages avec quêtes secondaires, de la présence d’un cartographe, des fragments apportant des builds variées, Ori and the Will of the Wisps se retrouve en face à face direct avec l’un des meilleurs jeux du genre sorti ces dernières années : Hollow Knight. Difficile de fermer les yeux face à l’évidence de l’inspiration même si pour rester poli on évoquera l’idée qu’ils partagent la même philosophie.

Ces moments où on serre les fesses.

Seulement, là où le petit chevalier blanc s’adresse aux joueurs plus chevronnés avec un univers plus sombre, une histoire plus énigmatique nécessitant de réfléchir un peu pour comprendre les tenants et les aboutissants, le petit animal blanc est la version plus grand public, plus directe. Si on a aimé le premier pour les raisons énoncées, il n’est cependant pas impossible d’apprécier Ori pour ce qu’il est tant la proposition est robuste même si plus simpliste. Aussi, rien que l’aspect graphique du titre suffit pour justifier de lui prêter attention.

Ori risque de faire date pour les magnifiques tableaux qu’il propose.

Ori and the Will of the Wisps est un petit bijou graphique de tous les instants. Le nombre de plans animés apporte un sentiment de vie incroyable à l’univers. Les petits détails bluffants sont nombreux et on en viendrait presque à regretter la rapidité des déplacements pour pouvoir en profiter de manière plus posée. Voir les environnements s’animer à proximité d’Ori est un régal pour les rétines dont on ne se lassera pas. Le gap avec le premier jeu est indéniable et dans le genre, il est difficile de trouver plus beau. La palette de couleurs est très agréable et les jeux de lumière subliment le tout. Alors que le début du jeu met en scène la souplesse du moteur graphique, enchaînant les changements climatiques et de saison d’une manière fluide et impressionnante, le reste de l’aventure est un peu plus sage même si certaines zones sont altérées après les avoir terminées. Par exemple, la zone marécageuse avec ses eaux croupies dangereuses devient praticable après avoir réalisé une action pour les purifier. Simple mais appréciable et bien réalisé. Vraiment, Ori risque de faire date pour les magnifiques tableaux qu’il propose.

Ori et ses promesses à la Lune

Tout cela aurait pu être idyllique finalement si Moon Studios ne s’était pas tiré une balle dans le pied en proposant en test une version à la finition calamiteuse. Vous l’aurez peut-être senti jusqu’alors en ces lignes faisant preuve d’une certaine retenue mais Ori n’a pas eu totalement l’effet waouh escompté. D’une part, il y avait l’attente un peu trop grande, mais de l’autre, les soucis de finition ont mis nos nerfs à rude épreuve. On le sait, un patch day one doit permettre de rendre le jeu plus fluide avec une meilleure qualité d’image pour les Xbox One S. En attendant, sur Xbox One X, l’expérience était loin d’être irréprochable.

Présentement en train de grimper sur une lionne invisible

Micro-freezes, saccades, plantages, textures qui ne s’affichent pas, éléments de décor invisibles, carte du monde qui prend trop de temps pour s’afficher. Le nombre de soucis graphiques n’avait même pas à rougir face aux autres finitions douteuses nous amenant à croire que l’annonce du passage au statut Gold n’était qu’une esbroufe marketing honteuse. Difficile de croire que le jeu ait pu passer les contrôles qualité au vu des bugs rencontrés. Dès le début du test, le menu titre du jeu ne voulait pas s’afficher, obligé de le relancer. Et cela est arrivé plusieurs fois.

Autre souci récurrent : les points de sauvegarde qui ne fonctionnent pas. Deux points ne fonctionnaient pas du tout, y compris les checkpoints intermédiaires (devenus automatiques dans cette suite), obligeant à faire deux zones dont celle de fin, boss inclus, sans mourir sous peine de devoir tout recommencer. Sans être adepte du speedrun, on a de quoi rire jaune de cette mauvaise blague. Les musiques, pourtant si jolies, disparaissaient aussi de temps à autre et revenaient selon leur bon vouloir. Même les succès étaient capricieux et ne se validaient pas toujours. Plus anodin mais tout aussi sujet à questionnement face à cette build livrée, l’item de menu pour revenir à l’écran titre impossible à valider, ou cette invitation à reconnecter la manette en appuyant sur la touche X alors que c’est en fait la touche A qui est attendue. On aurait aussi pu passer à côté de la perte totale des contrôles occasionnée par l’ouverture du dashboard de la console si on ne s’était pas amusé à faire moult captures pour le test, obligeant à quitter le jeu et le relancer en priant que le menu de sélection de partie veuille bien s’afficher.

Mais enfin jeune homme, un peu de tenue !

Ne voyez point de haine dans cette énumération partielle de bugs, voyez juste en cela notre circonspection, voire notre dépit, de se voir gâcher ce qui aurait pu être une aventure riche en jolis souvenirs par de tels soucis. Si vous ne voulez pas en faire les frais, attendez donc le log du patch Day One pour voir ce qui sera corrigé parmi tout ça. Cela ne nous aura pas empêchés d’atteindre le 97% de complétion sur notre premier run, preuve qu’il y a du plaisir à tirer du jeu même dans ces conditions...

Le coin des chasseurs : Le jeu présente un sacré défi en ce qui concerne le speedrun de moins de 4h et autres succès invitant le joueur à ne pas mourir, mais en dehors de cela reste une bonne moitié des 1000G faisable en visant le 100% de complétion.

Mise-à-jour

Après quelques essais une fois le patch day one appliqué, le jeu est apparu un peu plus fluide dans son ensemble mais il souffre encore de quelques gros ralentissements et surtout les micro-freezes gênants sont encore bien trop présents. Par contre, ce qui rend l’expérience plus douce, c’est l’optimisation de la carte qui est plus fluide et s’affiche enfin plus rapidement. Nos succès non déverrouillés avant le patch se sont débloqués sans notification et sans que l’on sache pour autant s’il y en a encore d’autres de bloqués. Il est toujours impossible d’atteindre le 100% de complétion puisque des défis restent encore invalidés. Enfin, les problèmes de sauvegarde sont toujours présents selon les retours de la communauté, qui mentionnent par ailleurs encore des crashs console ou des scripts ne se déclenchant pas, bloquant par moments la progression.

Bilan

On a aimé :
  • Que c’est beau
  • Des nouveautés dignes d’une vraie suite
  • Un level design de qualité
  • Une durée de vie correcte
  • Se donne les moyens de plaire à tous les publics
On n’a pas aimé :
  • Pouvoirs peu utilisés dans des énigmes environnementales
  • Une finition pré-lancement plus que douteuse
L’amour vache

Ori and the Will of the Wisps est une sympathique suite. Les améliorations de gameplay sont agréables et rendent le jeu plus accessible à tout profil de joueur. C’est une bonne chose dans le fond que tout un chacun puisse profiter de la splendeur de ses graphismes et animations. D’autant plus qu’il est possible de bien corser la difficulté pour les adeptes de challenge et que le jeu se prêtera bien à l’exercice du speed-run. Un titre généreux, en quelque sorte, même si sa partie narrative n’est pas à la hauteur de ses qualités esthétiques.. Pourtant la magie est un peu moins présente que lors de la découverte de The Blind Forest et on émet des réserves avant de crier au chef-d’œuvre. Cela est dû aux nombreux soucis techniques rencontrés qui ont amplement émoussé le joyau que l’on s’attendait à avoir entre nos mains. On espère sincèrement que la mise à jour day one permettra à tout le monde de profiter du titre comme il se doit, l’inverse serait plutôt consternant.

Accueil > Tests > Tests Xbox One

Ori and the Will of the Wisps

PEGI 0

Genre : Aventure/Plates-Formes

Editeur : Microsoft

Développeur : Moon Studios

Date de sortie : 11/03/2020

Prévu sur :

Xbox One

6 reactions

Snyperwolf007

10 mar 2020 @ 13:16

J’ai une petite astuce pour tous ceux qui attendent impatiemment comme moi de pouvoir mettre la main dessus et profiter à fond de cette pépite !! VOUS POUVEZ DÈS MAINTENANT Y JOUER AVEC LE GAMEPASS pour cela il vous suffit de mettre la région nouvelle Zélande dans les paramètres de la console (il y a 12h de décalage horaire avec la France ce qu’il fait que la haut on est déjà le 11 ;-) ) je viens de le faire et ça marche nickel !!! Bon jeu a tous en 4K HDR bien sûr :-))

Xavion77

10 mar 2020 @ 15:58

@Snyperwolf007 Merci, depuis le temps que je l’attendais, c’est toujours ça de gagné ;-). J’ai fait la manip, du coup ça télécharge la MAJ day one (5,5Go)... C’est cool !

Snyperwolf007

10 mar 2020 @ 16:27

Bon jeu a toi !! :-P :-P

xTOTO62x

10 mar 2020 @ 21:14

Microsoft ont confirmé que le patch day one corrige les pb de stabilités de la pre version, on sera vite fixé pour maintenant ;)

padico

12 mar 2020 @ 13:19

Hello, je sais pas vous, mais moi rien que le début, sur Xbox One X, ça saccade... Je crois que je vais attendre un autre patch avant de m’y mettre...

ludofast

24 mar 2020 @ 00:47

Perso ça figeait de temps en temps pendant 5 sec comme si ça rechargeait. Rien de choquant, jusqu’au boss final ou là ma console (One X) s’éteint carrément exactement au même endroit, systématiquement, après de nombreux essais, jeu totalement bloqué... Dommage de ne pas pouvoir voir la fin après ses dernières heures de tortures.