Guerre, Mort et Furie, les trois premiers cavaliers de l’Apocalypse ont chacun eu le droit à leur jeu dédié dans la série des Darksiders. Alors qu’on pensait que Discorde serait mis à l’honneur pour la première fois dans Darksiders 4, avant – rêvons un peu – un imaginaire Darksiders où les 4 cavaliers seraient jouables, c’est avec Darksiders Genesis que celui-ci nous est introduit. Une préquelle prenant la forme d’un spin-off en vue du dessus : quelle drôle d’idée. Vraiment ?
Des comics dans ta télé
Lorsqu’on lance Darksiders Genesis, la première chose qui nous frappe est le décalage artistique entre les trailers hyper réalistes et la véritable patte artistique dont bénéficie le jeu : Joe Madureira est aux commandes et ça se voit ! Il n’y a pour ainsi dire pas de cinématique mais bien un enchaînement d’illustrations façon comic books pour nous garder dans le ton d’un jeu sombre, violent, mais divertissant. Lors de ces phases narratives, les artistes de Airship Syndicate se sont appliqués à respecter les codes ancestraux de la bande dessinée à l’américaine. En effet, les différents plans pouvant passer comme étant “dessinés à la va vite” amènent pourtant un incroyable dynamisme aux différentes images. Pas banal pour des plans fixes, si ?
Une fois sorti de ces “cinématiques”, le jeu adopte un style cartoon plus poussé que dans ceux de la trilogie originale. Cependant, on ne peut qu’admettre que ce style lui va à merveille. En effet, cette caméra top-down sied parfaitement à la direction artistique du jeu, qui met elle-même en lumière le design des deux personnages jouables de manière très efficace. Que dire alors de Guerre et Discorde lorsqu’ils commencent à converser et que leurs portraits dessinés s’affichent sur l’écran. Artistiquement tout est tout simplement harmonieux. Bien sûr, on peut être totalement réfractaire à ce parti pris graphique mais, pour peu que l’on adhère, c’est un véritable plaisir de tous les instants.
On ne s’est pas déjà vu ?
Au-delà de l’aspect esthétique de Darksiders, on attend aussi, et encore plus pour une préquelle, d’avoir un scénario solide nous poussant à jouer. Malheureusement, et encore une fois serait-on tenté de dire, Darksiders Genesis ne fait pas vraiment avancer le schmilblick. On y découvre un Discorde et un Guerre missionnés par le Conseil pour mettre un terme aux manigances de Lucifer. Pour ce faire, nos Cavaliers de l’Apocalypse vont devoir faire affaire avec le démon Samael, que l’on connaît depuis Darksiders et Darksiders 2, ainsi que son serviteur, l’inusable Vulgrim.
- Les éléments du décor viennent régulièrement cacher l’action (ainsi que les indicateurs d’attaque des ennemis)
Entendons-nous bien, si Darksiders Genesis n’apportera pas de nouveau pan à l’histoire de la série, celui-ci mise surtout sur l’enrichissement de l’univers et, surtout, donne de l’épaisseur et une vraie personnalité aux différents protagonistes. Ainsi, en même temps que l’on découvrira certaines origines aux différents événements que l’on a pu vivre dans la trilogie Darksiders, on découvrira un Discorde aussi plaisantin que rongé de questions et de remords quant au massacre des Néphilims et aux agissements des Cavaliers de l’Apocalypse. De son côté, Guerre lui donne la réplique en incarnant le brave soldat qui ne se pose aucune question et fait un travail irréprochable. En revanche, on ne comprend pas bien pourquoi, lors de certains dialogues, Guerre est dépeint comme une brute sans cervelle, tout simplement. C’est un éclairage nouveau sur le personnage qui nous laisse pantois pour être tout à fait honnête.
Bien entendu, Guerre est une force brute. On l’a déjà vu dans Darksiders et on le voit encore ici, les coups donnés avec l’Absorbeur de Chaos sont aussi puissants qu’on les a toujours connus. C’est d’ailleurs assez impressionnant, lorsqu’on contrôle Guerre, la façon de jouer est la même que dans le jeu original. Les coups, les enchaînements ou encore les timings sont les mêmes. Même l’alternance entre phases de combat, énigmes et phases de plateforme (vraiment pas la meilleure idée parfois avec cette caméra) est de retour. Seule la caméra change !
Lorsqu’on change de personnage pour jouer avec Discorde, le gameplay mute complètement. Bien sûr on peut continuer à jouer au corps à corps, cependant c’est comme jouer à Halo en ne donnant que des coups que de crosse : ça dépanne et c’est efficace, mais ce n’est clairement pas ce qu’on préfère. Ici, lorsqu’on joue Discorde avec ses armes de prédilection, ses revolvers, on passe sur une jouabilité se rapprochant plus d’un top down shooter et, n’ayons pas peur des mots, on s’est régalé.
Quand t’en as gros sur le coeur
Pendant 25 heures de jeu (comptez en une quinzaine pour terminer le jeu en ligne droite), pas à un seul moment on n’a trouvé le temps long. Même lorsqu’il a fallu retourner dans les niveaux déjà terminés pour récupérer des collectibles que l’on n’avait pas encore (les classiques de Darksiders, à savoir Fragments de Cœur, Éclats de Courroux ou encore les Pièces du Passeur servant de monnaie pour Vulgrim) ou pour récolter les cœurs des ennemis que l’on a affrontés.
Oui, on parle bien des cœurs comme nous avons vous et moi. Dans Darksiders Genesis, lorsqu’on tue une créature, celle-ci a une chance de laisser échapper son cœur. Dans ce cas, il nous appartient de le ramasser pour le placer dans notre arbre de talents pour “absorber” les caractéristiques de cette créature. Cela peut aller de l’augmentation de la santé ou du courroux à, par exemple, l’apparition d’une créature de soutien lorsqu’on subit des dégâts. De plus, ces cœurs peuvent être de type offensif, défensif ou de courroux et d’importance mineure ou majeure, il est donc très important de bien les placer dans l’arbre de talents pour avoir la meilleure combinaison possible selon les situations pour en maximiser les effets.
- Les armures abyssales sont de retour ! Malheureusement, la caméra aérienne nous empêche d’en profiter pleinement
Autant dire qu’il y a donc de quoi faire pour récupérer l’intégralité des types de cœurs du jeu et les monter au niveau maximum, pour augmenter les jauges de courroux et de santé des deux personnages, bien pour mettre la main sur les Armures Abyssales (oui, elles sont bien de la partie) ou encore trouver l’ensemble des types de munitions de Discorde et des passifs pour l’épée de Guerre. Et comme si cela ne suffisait pas, le jeu propose une partie endgame. En effet, une fois que les 16 chapitres sont terminés, le joueur peut choisir d’entrer dans l’arène afin de repousser différentes vagues d’ennemis avec des récompsenses à la clé, ou bien de vagabonder dans l’Antre des Serpents dans laquelle se sont ouverts de nouveaux passages à mesure que le joueur complétait les objectifs secondaires. Une fois le jeu terminé, il y a donc encore beaucoup à explorer, de nouvelles énigmes à résoudre et des cheveux à s’arracher devant la difficulté de certaines activités. Satané labyrinthe… je t’aurai un jour !
Le coin des chasseurs : Darksiders Genesis possède 30 succès pour un total de 1000G. La plupart peuvent être obtenus assez facilement, cependant certains demanderont de venir à bout du endgame du jeu. Voir son score augmenter sur ce jeu est très gratifiant mais pour obtenir les 1000G, il est nécessaire de refaire l’intégralité des missions en difficulté Apocalypse une fois la campagne principale terminée, et ça, c’est pas bien.