Test - Sturmwind EX : Une tempête dans un verre d’eau

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Toujours aux aguets en ce qui concerne le shoot’em up sur Xbox, voilà qu’en fin d’année 2019 débarque Sturmwind EX, une nouvelle version du jeu amateur sorti sur Dreamcast en 2013.

Si ce dernier avait fait forte impression à l’époque en proposant un shmup aux graphismes impressionnants, surtout pour un jeu amateur, le tout plus de 10 ans après la fin de vie de la célèbre dame blanche, on avait forcément hâte de voir ce que donne la mouture 2019.

C’est dans les vieux pots qu’on ...

Si l’âge peut sublimer les bons vins ou les vieux acteurs, c’est rarement le cas en ce qui concerne les jeux en 3D. Si en 2013, le jeu des allemands de Duranik pouvait se targuer du titre de plus beau jeu amateur disponible sur la console de SEGA, Sturmwind EX propose peu ou prou la même expérience, avec une résolution plus moderne.

Si ce lifting permet de mettre en lumière certains passages impressionnants de l’époque, elle met surtout en avant l’aspect un peu “cheap” de la production, la faute à des décors en 3D précalculés qui font un peu tache en 2019.

Dans l’ensemble, le jeu reste assez joli

Sturmwind est donc un shoot’em up à scrolling horizontal, dans la veine de titres comme R-type où l’apprentissage des niveaux sera nécessaire pour progresser. En plus de l’habituelle smart bomb, votre arsenal offensif se compose de trois tirs modifiables à volonté : rouge, vert et bleu. Chaque tir dispose d’un angle différent, et il vous faudra jongler en permanence entre les trois. Une fois votre vaisseau touché, l’arme en cours d’utilisation est détruite et vous passez automatiquement à la suivante. Une fois les trois armes détruites, vous perdez une vie.

Fort heureusement, le jeu est assez généreux en power-up (ces derniers cyclent entre les trois couleurs en tirant dessus), ce qui permet trois scénarios : augmenter la puissance de l’arme en cours d’utilisation, récupérer une arme détruite, ou rien du tout en cas d’erreur.

Une mécanique risque/récompense assez intéressante qui vous force en permanence à réfléchir au meilleur choix dans le feu de l’action, et vous pousse régulièrement à prendre un risque pour aller chercher la sécurité d’avoir toutes les armes, et donc autant de coups à prendre avant d’y passer. À noter également la possibilité de tirer derrière son vaisseau.

Le design n’est pas toujours de très bon goût.

Deux modes de jeu sont disponibles : un mode mission qui vous laissera parcourir individuellement 16 séquences dans 3 niveaux de difficulté, ou un mode arcade plus classique qui vous proposera un challenge avec 6 niveaux à terminer sans continue pour atteindre le 1CC, toujours disponible en 3 difficultés. De chouettes idées, le jeu en regorge, mais c’est très souvent l’exécution qui pèche.

Deutsche Qualität

La mise en scène démesurée vient régulièrement gâcher l’expérience de jeu en générant une bonne dose de frustration : traverser un élément du décor peut s’avérer fatal, ou complètement inoffensif. En effet, il est impossible de deviner selon la perspective des différents plans si notre vaisseau est en train de foncer sur quelque chose ou de passer devant ou derrière.

Sur cet écran, il y a votre tir de flammes, des flammes décoratives et des flammes mortelles, le tout sur un décor en flammes. Lisibilité, je crie ton nom.

De plus, les tirs ennemis ne sont pas toujours au premier plan, aussi il arrive parfois de se prendre un pruneau caché derrière un élément du décor, un problème que l’on pensait disparu depuis l’époque 16 bits et les premiers jeux à scrolling parallaxe.

Malheureusement les problèmes ne sont pas uniquement visuels, certains éléments de game design ne fonctionnent pas bien : on notera la possibilité pour certains ennemis d’apparaître directement au milieu de l’écran au lieu d’arriver par un bord (ils peuvent donc se téléporter directement SUR le joueur) ou encore cette scène juste après le boss final où les commandes de vaisseau ne répondent plus correctement (c’est de la mise en scène), et vous pouvez donc sans trop savoir comment vous retrouvez à foncer dans un élément fatal et flinguer l’entièreté de votre run de 45 minutes sur les dernières secondes.

On notera également la disparition de la cinématique d’introduction présente sur la version Dreamcast, l’absence de tableau de scores en ligne, et l’incompatibilité avec les sticks arcade.

Sur le plan musical on retrouve les compositions d’origine, un mix électro et chiptune pas désagréable, mais relativement quelconque. Par contre coté sound design c’est très pauvre : le bruit des explosions sature un peu et les musiques de fin de niveau coupent brutalement une fois le boss détruit, alors que ce n’était pas le cas sur Dreamcast. On pourrait croire à un bug, si le problème n’était pas toujours présent plusieurs semaines après la sortie, et également sur PC…

Le coin des chasseurs :

Seulement 15 succès pour 1000G, découpés en 3 catégories : Zuverlässig, Vorbildlich et Heldenhaft. Si les succès de la première catégorie sont très simples à obtenir, il faudra beaucoup plus de patience et d’apprentissage pour réussir les défis “héroïques”, notamment terminer le jeu en Hard avec un seul crédit. Bon courage :)

Bilan

On a aimé :
  • Le système d’armes
  • C’est parfois joli
On n’a pas aimé :
  • Une esthétique un peu kitsch
  • C’est peut-être encore moins lisible qu’à l’époque
  • Pas de tableau des scores en ligne
  • Des chargements trop longs
Sturmwind en rond

En développement depuis 1997 sur Atari Jaguar, Sturmwind avait réussi l’exploit en 2013 de sortir sur une autre console boudée, la Dreamcast, en offrant une expérience assez incroyable et unique sur le support. Un jeu correct, handicapé par quelques problèmes de lisibilité que les fans de Sega ont bien volontiers occultés face à la performance que représentait cette sortie. Sept ans après, Sturmwind EX loupe l’occasion de devenir une version définitive du titre en proposant une refonte graphique qui n’améliore pas forcément la lisibilité, et l’absence de fonctions de base comme les finitions assez cheap continuent d’entacher le tableau. Un titre pas désagréable, mais qui aurait pu être bien plus.

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STURMWIND EX

PEGI 7

Genre : Action

Editeur : b-alive

Développeur : Duranik/b-alive

Date de sortie : 08/11/2019

Prévu sur :

Xbox One, PC Windows, Nintendo Switch