Test – Lovecraft’s Untold Stories, le jeu qui rend Mahbuhl

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Tout le monde a peur des calamars géants, et c’est pas Samuel L. Jackson qui viendra nous dire le contraire. Ces créatures difformes et tentaculaires qui hantent nos pires cauchemars sont pour la plupart issues de l’esprit torturé d’un seul homme : H.P. Lovecraft. En même temps avec des initiales comme ça, il y avait peu de chance qu’il nous parle de licornes et d’arcs-en-ciel… Les russes de chez Blini Games ont donc choisi comme toile de fond l’univers malsain de l’auteur pour leur roguelite. Alors armez-vous de votre carabine, de vos talismans de protection et de vos plaques de chocolat avant de pénétrer dans l’antre de la folie.

Wow, what a mansion !

ÇA FOUT LES SHOGGOTH

Maître incontesté de la littérature fantastique du début du vingtième siècle, Lovecraft peut s’enorgueillir d’avoir non seulement inspiré Stephen King, Clive Barker ou John Carpenter mais d’être également une référence culturelle majeure dans de nombreux médias, les jeux vidéo ne faisant pas exception. Même si peu de titres mentionnent directement le nom de l’auteur ou de ses personnages, des sagas aussi prestigieuses que Alone in the Dark ou Silent Hill ont largement puisé dans les créations de Lovecraft ; que ce soit dans ses environnements lugubres à l’ambiance étouffante ou dans son bestiaire qui ferait passer les zombies de Resident Evil pour des habitants du Pays de Candi.

Même avec du Carolin ça partira pas...

Lovecraft’s Untold Stories (LUS pour les intimes) nous propose d’incarner plusieurs personnages aux capacités différentes (combattant, voleur, sorcière…) que vous devrez débloquer durant l’aventure. Le premier d’entre eux est Murphy, un flic chevronné qui enquête sur la disparition de son mentor, après avoir reçu de ce dernier un télégramme bien mystérieux qui lui indique de se rendre dans un manoir lugubre où une secte tente de réveiller quelque-chose de bien plus inquiétant que la fureur du samedi soir.

DONJONS ET DAGONS

Un peu à la manière d’un Binding of Isaac pour ne citer que lui, on est amené à visiter une succession de pièces formant une sorte de labyrinthe. On a heureusement à disposition une mini map à l’écran, ainsi qu’une autre plus fournie en option, toutes deux se découvrant au fur et à mesure de la progression. Les contrôles sont similaires à ceux d’un Hotline Miami, à savoir le déplacement sur le stick gauche et le tir sur le stick droit. Pour ce qui est du reste du gameplay (roulade, corps-à-corps, objets de lancer…), on constate que le mapping des touches n’est pas très ergonomique. Rien de très grave mon colonel, mais suffisamment déroutant pour vous faire perdre de précieuses secondes lors des affrontements. Par exemple, l’esquive est placée sur RT alors que le coup au CàC est sur LB, les explosifs étant eux sur LT. Il aurait été peut-être plus intuitif d’avoir la mêlée sur LT afin d’avoir un placement plus intuitif des doigts sur le gamepad. Ce manque d’ergonomie saute encore plus aux yeux en naviguant dans l’inventaire.

Vous auriez pas des cartes à jouer avec des femmes à poil aussi ?

En effet, votre personnage possède des emplacements d’objets de protection fixes (immunité aux dégâts de feu, bouclier…), des objets de lancer, des objets à utilisation rapide en jeu (trousses de soin, antidotes…) et des emplacements de stockage pour les éléments divers que vous ramasserez durant votre exploration. Là encore, interchanger certains objets est étrangement compliqué et on commence à sentir que le jeu a surtout été pensé pour un gameplay au clavier/souris. Rien que pour ouvrir un coffre à l’aide d’une clé spécifique, il faut sélectionner la clé dans l’inventaire, la placer dans la serrure à l’aide du bouton X et valider avec A. Ce genre de détail inutile fera parfois bugger votre cerveau en compliquant inutilement des actions qui auraient dû être simples. Comme si les monstruosités qui hantent les lieux ne nous rendaient pas déjà fou !

MAIS VOUS ÊTES FOUS

It’s close to miiiiiidnight

Car oui, la folie étant l’un des thèmes récurrents de Lovecraft, le jeu a eu la bonne idée de l’incorporer en tant que mécanique à part entière. En fouillant les nombreuses pièces des donjons, vous tomberez de temps en temps sur des curiosités plus ou moins morbides, qui vont de la simple coupure de journal au bocal de foetus d’enfant mort. Libre à vous d’examiner de plus près voire d’interagir avec l’objet en question ou de passer votre chemin, au risque de voir votre personnage perdre un peu de santé mentale ; le game-over étant la punition ultime si vous sombrez dans la folie. Heureusement que le chocolat est là pour vous redonner le moral !

En pénétrant dans une salle peuplée d’ennemis, celle-ci se scellera et ne se déverouillera qu’une fois la menace éliminée. De nouveau, le combo clavier/souris se révèle bien plus adapté car il est possible d’orienter le réticule de visée en dehors de l’écran pour ajuster vos tirs et les lancers de cocktails molotov et autres grenades. Le gameplay sur Xbox One est beaucoup plus lourd et imprécis, ce qui ajoute souvent un côté bordélique aux affrontements, notamment avec plein d’ennemis à gérer en même temps. Sans parler des pièges ! Si certains sont facilement repérables, il faut avoir des yeux montés sur rotules pour anticiper les pieux sortant du sol, vous provoquant une hémorragie bien relou à chaque fois. Ce qui est un peu rageant, étant donné que la mort est punitive et vous oblige à recommencer l’aventure du début. Heureusement, vous avez à disposition un système de sauvegarde d’objets qui facilitera un peu votre progression, et ce quelque soit le personnage que vous choisirez. Par contre, l’impossibilité de mener plusieurs campagnes en même temps est un choix étrange de la part des développeurs, d’autant plus que les niveaux diffèrent en fonction du personnage choisi.

Je vous présente le remplaçant de Mr. Michaud, votre prof de SVT

Le bestiaire de départ est somme toute classique (adeptes, gourous, zombies…) mais s’enrichit au fur et à mesure de l’aventure jusqu’à voir sortir du sol les tentacules de Cthulhu. Les boss ont aussi le mérite de faire directement référence à la mythologie lovecraftienne, même si les combats ne sont pas mémorables. Il est aussi dommage que les combats manquent de patate et finissent par tous se ressembler. Cependant, l’ambiance de LUS est le véritable point fort du titre. Les niveaux traversés sont parfois inégaux, mais ils offrent souvent des tableaux à la direction artistique macabrement soignée et aux compositions sonores mélancoliques à souhait. Attention par contre à ceux qui ne jurent que par la langue de Molière, car le jeu n’a pas bénéficié de traduction française. Les textes étant d’un niveau littéraire un peu plus élevé que la moyenne des jeux actuels, Lovecraft oblige, cela risque de faire sombrer l’esprit de nombreux joueurs, même armés de patience et de Milka !

Bilan

On a aimé :
  • De véritables références à Lovecraft
  • Ambiance soignée
  • Plusieurs personnages jouables...
On n’a pas aimé :
  • ... mais une seule campagne jouable à la fois
  • Un peu mou et redondant
  • Quelques pièges vraiment relous
  • Uniquement en anglais
Pour les gloutons des donjons

Lovecraft’s Untold Stories est un action roguelite somme toute sympathique. Dommage que le gameplay sur console soit aussi peu ergonomique et que l’aventure soit aussi classique et répétitive, car les jeux faisant directement référence à l’oeuvre du Créateur de Cthulhu sont assez rares. À réserver aux fans inconditionnels qui auraient déjà torché les incontournables du genre dans tous les sens !

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Lovecraft’s Untold Stories

PEGI 0

Genre : Action RPG

Éditeur : LLC Blini Games

Développeur : LLC Blini Games

Date de sortie : 10/05/2019

Prévu sur :

Xbox One, Nintendo Switch