Test - Vaporum : le dungeon crawler façon steampunk

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L’histoire du genre appelé “dungeon crawler” (littéralement “rampeur de donjon”) pourrait à elle seule avoir droit à un article dédié. C’est avec nostalgie et sans cacher la petite larme qui roule sur ma joue droite que j’avoue qu’il s’agit là d’un genre qui se range avec mes madeleines de Proust. Le dungeon crawler a bercé mes premiers pas de joueur et c’est avec des étoiles plein les yeux que je me souviens de mes quatre-pattes dans les couloirs sombres et humides des Wizardry, des Bard’s Tale, des Dungeon Master avec l’arrivée du temps réel dans les combats, de Black Crypt, des Might and Magic, des Eye of the Beholder et plus récemment Legend of Grimrock. Lorsque j’ai vu les premières images de Vaporum, son ambiance et son style ont réveillé cet amour éternel et m’ont fait penser à l’inénarrable Captive. Je me suis donc jeté à corps perdu dans les sombres couloirs de Vaporum...

Ambiance enfumée

Même l’inventaire caresse la fibre nostalgique dans le sens du poil

La première originalité de Vaporum c’est son ambiance. C’est vrai quoi, la fantasy ça va un moment mais à force d’en bouffer à toutes les sauces on commence un peu à en avoir marre. Alors, hop on balaye tout ça d’un revers de main et on propose un bon steampunk des familles et comme si cela ne suffisait pas on va directement faire allusion à l’autre cador du genre niveau steampunk : Bioshock ! L’intro de Vaporum, sa mise en situation, est ce que l’on pourrait qualifier d’hommage à peine voilé à Bioshock, notre personnage se retrouvant “échoué devant une tour gigantesque au beau milieu de l’océan, le héros doit découvrir où il se trouve, ce qui est arrivé, et surtout, qui il est.” Hum… et on retrouve ces références dans la présence de nombreux livres audio à récupérer qui vont aider le joueur à découvrir le scénario et à poser l’ambiance.

Tout est fait pour nous immerger dans cette gigantesque tour steampunk...

Justement, parlons-en de l’ambiance ! Vaporum est plutôt très joli, les murs suintent, la structure semble être une gigantesque usine en fonctionnement, les ennemis sont bien animés et les effets de lumière sont réussis. Tout est fait pour nous immerger dans cette gigantesque tour steampunk mais malgré l’effort mis sur la réalisation du jeu et les nombreux enregistrements audio disséminés dans les niveaux pour asseoir le semblant de scénario, Vaporum peine à convaincre. Il lui manque ce petit truc supplémentaire qui ferait sa singularité, son identité, un petit grain de folie qui lui donnerait le caractère lui faisant défaut durant la dizaine de niveaux qu’il propose.

Cette porte est bien gardée...

Pour les néophytes rappelons qu’un dungeon crawler c’est une exploration à la première personne d’un immense donjon infesté de créatures hostiles. Vaporum reprend un gameplay de la vieille époque des Dungeon Master et autres Eye of the Beholder, on se déplace case par case et on affronte les créatures en temps réel en profitant parfois de l’architecture des niveaux et des nombreux pièges qu’on y trouve. Au contraire de ses illustres aïeuls, Vaporum nous glisse dans la peau d’une seule et unique personne et c’est au début du jeu que l’on devra choisir ce que l’on pourrait appeler sa “classe”. Par l’intermédiaire d’armures, notre personnage endossera plutôt le rôle de tank, de magicien ou d’expert du combat à distance. Vu la difficulté du jeu au niveau des combats, mieux vaut se diriger vers une de ces deux dernières classes, car le corps-à-corps dans Vaporum est très ardu !

Nettoyeur vapeur

Une mauvaise rencontre au détour d’un couloir

Les premiers niveaux de Vaporum semblent être pensés pour contraindre le joueur à renoncer à une approche directe. La moitié des adversaires rencontrés disposent de pouvoirs à effets de zone presque impossibles à éviter et qui, en plus de provoquer d’énormes dégâts, enlèvent les augmentations et les protections de notre personnage. Même en étant dans le dos de notre ennemi, on ne pourra rien faire pour éviter de prendre beaucoup de dégâts. Les combats sont longs, les adversaires coriaces, on rate souvent notre cible et la maniabilité à la manette est tout sauf instinctive. Faire des pas sur le côté tout en frappant, se tourner, garder sans cesse un œil sur la créature pour anticiper ses déplacements ou ses attaques de zone est un véritable challenge, et on ne parle même pas des combats contre plusieurs adversaires !

Un autre souci de Vaporum est que chaque créature adapte son niveau au vôtre. Certes, cela permet d’éviter que le jeu soit trop facile pour les acharnés de la montée de niveau mais enlève tout sentiment de montée de puissance et rend la moindre petite bestiole des premiers niveaux aussi longue et chiante à tuer qu’à ses débuts avec exactement la même récompense en xp à la clé. Frustrant. D’autant plus qu’il nous arrive de revenir sur nos pas pour découvrir des secrets qu’on avait loupés lors de notre premier passage.

Oups, un piège !

Les mécanismes de jeu sont aussi assez téléphonés dans l’apparition des ennemis. On ouvre un coffre, une porte ? Les adversaires apparaissent autour de vous ou derrière vous. C’est tellement utilisé durant tout le jeu que cela enlève tout effet de surprise et en devient lassant. Les énigmes rencontrées au cours de l’aventure sont aussi dépourvues d’originalité, bien simples voir simplistes, elles ne semblent être là que pour casser un peu la routine et faire apparaître d’autres adversaires lors de leur résolution…

Bilan

On a aimé :
  • Une réalisation soignée
  • Un bon level design
  • Une ambiance originale pour un dungeon crawler...
On n’a pas aimé :
  • ...mais qui manque de charme
  • Le corps à corps ne paye pas
  • Difficulté mal dosée
  • Pschiiiittt !!!!

    Vaporum est un dungeon crawler plutôt joli et doté d’une ambiance originale. Arpenter ses couloirs suintant et rouillés remémore à l’amateur du genre des bons moments, anciens ou récents, malheureusement Vaporum peine à trouver son rythme de croisière et à imposer sa propre personnalité. L’amateur y joue sans réellement arriver à s’y investir faute à des combats mal équilibrés faisant la part belle à la distance, un équilibrage des niveaux des créatures atténuant tout sentiment de montée en puissance et des énigmes simplistes. Pour le béotien ou l’amateur en mal d’aventure, Vaporum gagne toutefois ses galons, mais par défaut, car étant le seul représentant du genre au gameplay vieille école sur Xbox One. C’est déjà ça de pris...

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    Vaporum

    PEGI 12 Langage grossier Violence

    Genre : RPG

    Éditeur : Merge Games

    Développeur : Fatbot Games

    Date de sortie : 10/04/2019

    Prévu sur :

    Xbox One, PlayStation 4