Que peut-on attendre d’un jeu de plateforme vendu un poil moins de 5 € qui affiche clairement son penchant pour les prouts ? Sur le papier ça ne fait pas rêver, c’est certain. Mais parfois, derrière l’humour potache et graveleux se cache une petite pépite ou au moins quelque chose d’original comme l‘improbable Try Not To Fart sur 360.
La légende de Sigi
Notre héros du jour est un preux chevalier. En balade sur ses terres, il tombe sur Melusina, une magnifique sirène se prélassant sur un rocher. Terrassé par Cupidon, des papillons plein le ventre, notre héros s’apprête à accoster cette jeune personne n’aspirant pourtant à rien d’autre que de profiter de sa tranquillité. Le destin est parfois taquin, comme l’intestin du coquin, puisque d’une flatulence d’une rare outrecuidance, l’homme auprès de la belle annonce sa présence. Certainement déçue autant que choquée, elle retourne dans son élément naturel sans se faire prier. L’obstination du bonhomme est grande, il décide alors de braver moult dangers afin de la retrouver. Définitivement, les gros lourds ne doutent de rien.
Dans un pixel art pas très inspiré, la faute à une DA vraiment passable, Sigi tente de faire de l’humour tout en lorgnant sur le feeling Ghosts’n’Goblins croisé avec un Adventure Island. Le héros ramasse une multitude d’armes blanches (hache qui se lance en cloche, épée qui se lance à l’horizontale,... ce genre de choses) et progresse de niveau en niveau sur une map, tout en croisant régulièrement des boss. Le bestiaire fait appel à des sorcières et autres bêtes classiques pour de la fantasy mais il est assez peu varié. Il en va de même pour les environnements à traverser. Dans chaque niveau, il y a quatre lettres à collecter ainsi que des passages secrets à trouver, histoire de donner du grain à moudre à ceux qui visent le 100% de complétion. Car c’est bien là tout ce qui peut tenir en éveil sur la durée tant le level design n’est pas très intéressant. La très faible difficulté des niveaux - qui se torchent en moins de deux minutes - contraste un peu avec les boss hideux aux patterns complètement pétés contre lesquels on perd une multitude de vies. Le finish sur un Hulk Hogan pétomane laisse plus que dubitatif. Lorsqu’on se rend compte qu’il fallait une grosse demi-heure pour faire le tour du jeu, on ressent presque un soulagement par rapport au fait que cela n’ait pas duré plus longtemps, car en dehors des contrôles qui répondent bien, il est difficile de trouver une chose positive à dire du titre. On aurait presque aimé que le jeu assume un peu plus son délire pipi-caca et se transforme en un Boogerman décomplexé, mais en dehors du fait que le héros lâche des caisses de manière aléatoire, les développeurs n’ont même pas cru bon d’utiliser ce gimmick pour en faire un élément de gameplay.