Un remaster de Red Faction Guerilla… quelle curieuse idée ! Initialement sorti en 2009, le jeu de Volition avait bénéficié d’un joli succès critique, sans toutefois devenir un hit incontestable. Après le rachat de THQ par Deep Silver, ce portage HD inattendu est peut-être une manière pour l’éditeur de mesurer l’intérêt des joueurs envers la licence. Alors, vous reprendrez bien un p’tit Mars ?
TU TE CASSES SUR MARS
Pour celles et ceux qui n’ont pas eu l’occasion d’empoigner le marteau de la révolution martienne à l’époque, rappelons un peu le contexte. Vous incarnez un mineur du nom d’Alec Mason. Fraîchement débarqué sur la planète rouge, celui-ci retrouve son frère qui lui fait faire le tour du quartier. Il ne faut pas longtemps à Alec pour comprendre que son frangin fait partie de la Red Faction, un groupe de résistants luttant contre l’oppression de l’EDF. Non, il ne s’agit pas de méchants électriciens fascistes, mais d’une organisation militaire surpuissante aux méthodes de colonisation peu humanitaires. Après l’exécution de son frère au cours d’une mission, Alec jure de se venger en rejoignant les révolutionnaires.
Vous l’aurez compris, ce n’est pas du côté du scénar qu’il faut se pencher pour comprendre l’intérêt du jeu, mais plutôt vers son moteur physique. Baptisé Geomod, pour “geometry modification”, c’est le fer de lance de la série Red Faction depuis sa création. C’est vrai qu’avec les Just Cause et autres Battlefield, on est maintenant habitués à voir des tours de contrôle se déliter sous les explosions de roquettes. En 2001 cependant, c’était une véritable prouesse que de pouvoir endommager les murs ou creuser des tunnels dans le sol en temps réel. Pour ce troisième volet, Volition avait amélioré son célèbre Geomod (d’où la version 2.0) afin de donner au joueur une plus grande sensation de puissance, le tout dans un monde ouvert. Force est de constater que presque 10 ans après, le moteur tient toujours autant la route. Faire s’écrouler les fondations d’un édifice pierre par pierre, tout en défonçant le crâne de soldats ennemis à la masse, le plaisir décérébré revient très vite. Même en se rendant à un objectif principal, on se surprend à faire un détour sur le trajet pour aller exploser quelques bâtiments, histoire de tester les nouveaux joujous à disposition : charges explosives, broyeur, fusil à nanoparticules, lance roquettes… Guerilla est le défouloir ultime après une journée stressante au bureau, ou une queue interminable à la sous-préfecture.
QUI VEUT CASSER DE L’AGENT EN MASSE
Tout casser c’est bien beau, mais qu’est-ce qu’on peut faire d’autre sur Mars ? Eh bien c’est à peu près tout. Le jeu s’appuie tellement sur la puissance de son moteur physique qu’on finit par toujours tout détruire, malgré les différents types d’objectifs proposés. Qu’il s’agisse de libérer des otages, de repousser les assauts de l’EDF ou d’escorter un véhicule à bon port, ce n’est bien souvent qu’une manière déguisée de foutre le bordel. Ce n’est pas un problème en soi, mais cela donne au final un sentiment de répétition, qui est un peu atténué par l’évolution de votre arsenal.
Niveau technique, le soft accuse un peu le coup. Il faut dire que des open-world, on en a bouffé depuis 10 ans ! Le niveau de détail et le level-design ont un peu vieilli, l’aliasing est toujours présent mais le remaster HD a le mérite d’être propre, arborant fièrement sa résolution 4K. Les textures ne sont pas fofolles mais ont tout de même bénéficié d’un upgrade, tout comme les explosions, les effets de particules et la lumière. Le charme particulier de Mars opère tout de même, si l’on fait l’effort de replonger dans des mécaniques de gameplay un peu raides et des missions très peu variées. Difficile d’épargner les interminables temps de chargement, qui nous feraient presque regretter le temps des disquettes. Et mis à part l’unique DLC et les quelques modes multijoueur aux serveurs désertiques, vous n’aurez que le jeu de base à vous mettre sous la dent.