Test - Beast Quest

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Je suis un jeu d’aventure/action à la troisième personne. Je mets en scène un jeune héros dont la destinée est de sauver son royaume, en proie à un magicien puissant et malfaisant. Pour ce faire, je dois aller combattre 4 créatures dans différents environnements (une forêt, des montagnes, un volcan...) pour les libérer de l’emprise du sorcier. Heureusement, un vieux sage m’a donné une épée et un bouclier enchantés, transmis de génération en génération à chaque héros à travers les âges. Je suis, je suis ? … Beast Quest.

Le souffle sauvage

Bienvenue dans Fable... euh, Beast Quest !

Ahah, vous ne vous y attendiez pas à celle là hein ? Bon, si vous avez cliqué sur ce test, vous deviez vous douter qu’il ne porterait pas sur les aventures d’un certain elfe vert, mais il faut avouer que la ressemblance est troublante. Bien entendu, Beast Quest est tiré d’une série de romans pour enfants initiée en 2007, qui emprunte beaucoup à l’univers heroic-fantasy de manière étendue. Que ce soit Narnia, Harry Potter ou encore Lord of the Rings, les références sont vastes. Cependant, on ne peut s’empêcher de penser à Zelda et notamment au dernier opus en date quand on observe le design général, les mécaniques de jeu ou encore l’histoire dans ses grandes lignes. Sans parler de plagiat, disons que l’ensemble aurait mérité un peu plus d’originalité dans le fond et la forme pour pouvoir se démarquer un peu des univers dont il s’inspire. Rien que la skin de la map et l’organisation des contrées visitées ressemble trait pour trait à celle de BOTW, à cela près que vous ne serez pas vraiment libre d’en explorer tous les recoins. Enfin, si c’était le seul reproche à faire au jeu, ce ne serait pas si gênant.

Back to the past

Beast Quest n’est pas moche, il n’a pas un physique facile

Beast Quest se présente donc comme un action-RPG à la troisième personne. Vous incarnez Tom, jeune héros sorti de... ben de nulle part en fait ! Certes, il y a bien une mini-introduction qui vous dresse un peu l’état des lieux du royaume, sous la forme de dessins que j’imagine plus ou moins provenir des bouquins. Par contre, la première cut-scene qui utilise le moteur du jeu nous montre le jeune garçon qui s’amuse tel un gosse de son âge avec une épée en bois, comme on pouvait le faire avec nos sabres en plastique achetés au bazar du coin. Il tombe sur un item qui fait apparaître le Père Fouras un magicien du nom de Aduro, qui vous explique votre quête future : libérer les 4 créatures de leur possession par le sorcier Malvel (celui qui a créé Ilon Man). Après avoir reçu une épée qui fait un peu moins pitié et un bouclier digne de ce nom, vous voici prêt à partir pour votre quête principale, sans transition. Quand je dis sans transition, c’est au sens littéral du terme. C’est en effet la première chose qui m’a interpellé pendant ce test : le manque de finition du jeu, à commencer par les « cinématiques ».

En plus de souffrir d’un moteur extrêmement sommaire, pour ne pas dire franchement dégueulasse, les passages entre les cut-scenes et les moments de gameplay donnent l’impression d’avoir été taillées à la serpe. Réplique ou musique à moitié coupées, caméra se recentrant à la va-vite ou animation bizarre du personnage, tout y passe et cela faisait un sacré bout de temps que je n’avais pas vu un objet vidéoludique fignolé avec aussi peu de soin. Sans parler des transitions entre les environnements traversés : vous vous baladez au beau milieu d’une forêt luxuriante quand... boum, écran de chargement et vous débarquez dans une caverne glaciaire. Bien-sûr si vous vous retournez, la forêt a disparu comme par enchantement. Pour l’immersion, on repassera.

Le sol ? Allez voir chez Saint Maclou !

En même temps, on ne pouvait pas espérer des miracles avec les outils à disposition. Techniquement, Beast Quest a 20 ans de retard. Les textures font saigner des yeux, le frame rate chute souvent sans aucune raison, passant d’à peine 30 fps à 12, le clipping est omniprésent... Si on s’amuse à tester les limites du moteur utilisé par Torus Games, on peut se retrouver face à des situations encore plus cocasses. Citons par exemple l’absence totale de certains sons, comme quand on tombe à l’eau, et croyez-moi vous y tomberez très souvent ! Cependant, mon bug préféré reste la disparition complète de tout l’environnement de l’arène d’un boss, donnant l’impression qu’il flotte dans les airs avec quelques cailloux posés dans le vide, pour au final faire planter le jeu durant une palpitante phase de QTE. Alors oui, il s’agit d’une adaptation d’une série de jeux sortis sur mobile mais justement, nous sommes bel et bien sur console next-gen et la moindre des choses serait d’avoir un résultat stable. Pas forcément époustouflant ou inoubliable, mais un jeu qui ait au moins la prétention d’avoir été testé et terminé. Malheureusement, ce n’est pas manette en main que les choses vont s’arranger.

Je me balade, hétéroclite

Séance d’escalade au Pays des Bugs

Côté gameplay, rien d’extraordinaire à signaler. Tom se dirige classiquement comme 100% des aventures à la troisième personne, à ceci près qu’on a plus l’impression de conduire un vieux break sans direction assistée qu’un héros de jeu vidéo. Tous les déplacements sont très lourds, du sprint au moindre saut que l’on aurait envie d’entreprendre. D’abord, la caméra légèrement en deçà de l’horizon se repositionne constamment au lieu de rester en place quand on lâche le stick droit, ce qui fait qu’on est perpétuellement en train de l’ajuster en marchant ou en courant. Ce ne serait qu’un problème mineur si le contrôle du personnage n’était pas aussi mou du genou. Chaque action s’effectue avec une mini latence horripilante, ce qui devient un véritable calvaire lors des quelques phases de plateforme que les développeurs ont eu la bonne idée d’incorporer. Il faut donc appuyer bien avant le bord pour espérer atterrir de l’autre côté de la rive, sinon plouf ! Enfin non, puisque je vous rappelle qu’il n’y a aucun son qui se déclenche quand vous tombez à l’eau. Chose amusante aussi, certains obstacles sont insurmontables, soit à cause de murs invisibles, soit pour vous forcer à prendre un certain chemin. Par contre, il pourra vous arriver d’essayer de sauter pour atteindre le sommet d’une colline (comme on l’a tous fait dans Skyrim). Ça m’a donné l’occasion de voir Tom léviter de manière très drôle, comme s’il tombait indéfiniment, jusqu’à ce que vous atteignez un terrain plus plat. Du grand art.

Toutes ces réjouissances concernent la partie exploration de Beast Quest. Bon quand je dis exploration, ne vous imaginez pas vous balader librement sur des plaines verdoyantes en découvrant des cavernes regorgeant de secrets. La progression est ultra linéaire, à tel point que même en extérieur vous aurez l’impression de déambuler dans des couloirs qui se ressemblent tous. Ah si, vous avez des clés à trouver ! Bon, trouver c’est un bien grand mot car leur position est indiquée sur la mini-map du HUD. Palpitant. Et ce ne sont pas les quêtes annexes à base de “va me ramasser 10 herbes de trucmuche” qui vont relever le niveau.

Tiens, voilà du gourdin

Green shower

Avec toutes ces occupations, on en oublierait presque qu’on a une épée ! Les combats ne sont pas en temps réel, mais prennent la forme d’un affrontement au tour par tour. Quand vous rencontrez des ennemis, le décor se transforme en une petite arène dans laquelle vous pouvez tourner autour de vos adversaires en appuyant sur les gâchettes hautes. Tom possède un coup faible et rapide avec X, un coup fort mais plus lent avec Y, plus la possibilité de faire quelques combos ; même si on ne sent pas vraiment la différence entre un combo bien exécuté et le fait de marteler les touches comme un gueudin. Il peut également charger des coups puissants en maintenant une touche d’attaque enfoncée (bieeeeen looooongtemps), se protéger avec son bouclier et esquiver à droite ou à gauche si on arrive à anticiper le côté où va frapper l’ennemi, ce qui n’est pas gagné d’avance. Enfin, Tom peut déclencher des attaques magiques consommant un peu de jauge de bravoure, qui se remplit quand on frappe ou si l’on boit une potion prévue à cet effet. Sort de feu, de glace, qui ralentit les actions des adversaires ou qui confère au héros une barre de bouclier, il y a de quoi faire. Ces magies s’obtiennent en dépensant des points d’aptitudes que vous engrangez au fur et à mesure des combats ou des missions que vous remplissez. En plus des sorts magiques, l’arbre de compétences vous permet de renforcer certaines caractéristiques (jauge de vie, défense, coups critiques...).

Sur le papier, cela a le mérite d’être plutôt complet. Dans la pratique, c’est beaucoup moins sexy. Comme pour les déplacements, les phases de combat sont aussi molles que des Chocapic oubliés dans le fond de son bol de lait. Avec encore cette foutue latence quand on déclenche la moindre action, qui nous rend souvent incapable de faire ce qu’on veut en temps voulu. En résultent des affrontements très brouillons quand il y a 4 ou 5 bébêtes à l’écran, possédant des patterns d’attaque parfois illogiques.

Tom Souilleur et ses srabs

Le bestiaire est d’un classicisme à faire peur (loups et gobelins dans la forêt, araignées dans les cavernes et oiseaux dans les montagnes), accompagné du sempiternel color swap quand on change de région. Il y a bien quelques associations élémentales respectées, comme le fait d’utiliser la glace sur un ennemi de feu, ou l’air sur un ennemi volant. Si ça marche bien (même trop bien) la plupart du temps, il peut arriver de tomber sur un adversaire rouge, donc de feu, et que la glace ou une attaque quelconque ne lui fasse pas plus mal que ça. En tout cas, malgré les bugs, la latence et les mauvais choix de game design, vous ne rencontrerez aucune difficulté à aller au bout du calvaire qui ne dure par ailleurs que 5 heures, grand maximum. En effet, votre perso devient complètement cheaté presque au premier tiers du jeu, tellement les points d’aptitudes sont faciles à obtenir. Même en le faisant exprès et en cognant au hasard, on vient à bout des créatures censées être les plus coriaces. Pour finir sur les boss, les affronter ne renouvelle aucunement le gameplay et n’offre aucun challenge supplémentaire, sans compter l’absence pure et simple de boss final.

Arrêtons de tourner autour du pot : Beast Quest n’est pas un bon jeu. Le fait qu’il soit plutôt destiné à un jeune public n’est certainement pas une excuse pour bâcler les choses à ce point, surtout quand la galette est vendue 40€. Au contraire, ce sont des jeux riches et complexes, concoctés avec amour qui transmettent la passion des jeux vidéo, et pas une paresseuse adaptation d’un jeu mobile sans âme.

Bilan

On a aimé :
  • Rigoler devant les bugs
  • Le cri des squelettes par Jean-Michel Bruitages
On n’a pas aimé :
  • Rebooter le jeu à cause des bugs
  • Le manque de soin et de finition
  • Techniquement archaïque
  • La durée de vie ridicule
  • Le gameplay mollasson
Un mauvais jeu 128 bits

Beast Quest est peut-être un jeu sympa pour les plus jeunes sur mobile, sur console de salon c’est une toute autre histoire. Face au manque de finition du soft, cet ersatz d’action/RPG fait pâle figure à côté de tous les autres jeux du même genre. Si vous aimez les jeux d’heroic-fantasy, jouez à autre chose. Si vous voulez faire découvrir le genre à votre petit neveu, pitié, faites-le jouer à autre chose !

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Beast Quest

PEGI 7

Genre : RPG

Editeur : Maximum Games

Développeur : Maximum Games

Date de sortie : 13/03/18

Prévu sur :

Xbox One

1 reactions

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fredtiger72

11 aoû 2018 @ 21:50

Bonjour à tous ! Beast Quest est excellent visuellement , je comprends pas l’avis du testeur !!! Les textures sont belles et le jeu n’a aucun effet d’escalier (aliasing) , les couleurs sont magnifiques ! En plus d’un heure de jeu, j’ai aperçu un seul pb de texture sur un mur d’une maison !!! Aucun clipping et les animations sont fluides !

J’ai eu le jeu sur ebay pour 25 euros aunlieu de 39,99 E, je joue en difficulté max et je peux vous dire que le jeu va durer plus de 7h sûr, vu qu’au bout d’une heure le premier boss le dragon Ferno s’enfuit suite à notre affrontement initial (je fais tous les quêtes annexes et ramasse toutes les clés ! Jeu terminé à 11% pour l’instant !

Le perso est très précis dans les sauts et de plus saute assez haut et le gameplay des combats est varié ! Une excellente surprise pour ma part (42ans) et celle de mon fils (12ans) !!! Pour moi, ce jeu est une bonne alternative à Zelda sur xbox one ! Aucun équivalent sur Xbox One et à mille lieux de la daube Gothic 4 Arcania sur xbox 360 ! Ma note pour ce jeu 17/20 !