Les jeux de plateforme 2D connaissent sur consoles une deuxième (ou même troisième ou quatrième !) jeunesse, et ce n’est pas près de s’arrêter avec l’émergence de la Switch. Les développeurs indépendants aiment ce genre, et nous abreuvent de titres, avec pratiquement une sortie par semaine. Même si les angles d’approche permettent de varier les plaisirs, il devient difficile de se démarquer du lot. Bonne nouvelle, The Adventure Pals y parvient !
Du classique conscient de l’être
Dans cette aventure on va chercher à libérer nos parents pris en otage par un fou furieux qui transforme les vieux en hot-dog. En chemin, aidé par nos amis la girafe et le caillou, on va en profiter pour sauver ce monde peuplé d’une baleine en string, de tartines de pain et de dragons. Non, ce ne sont pas des mots que j’ai lancés en l’air au hasard, mais un scénario qui délire à plein, et qui sert d’excuse à la mise en scène d’ennemis plus improbables les uns que les autres. Et ça fonctionne très bien ! Le côté un peu taré distille une bonne humeur permanente, avec une variété entre les niveaux suffisante pour qu’on ne s’ennuie jamais pendant les 8 heures nécessaires pour boucler le jeu.
Les chouettes graphismes participent à cette bonne ambiance : plutôt simples, ils ont l’avantage d’être très lisibles et surtout très colorés. Il y a un petit air de Battleblock Theater, avec sans doute un peu moins de style, tout en étant plus généreux : une belle référence ! Dommage que la bande son ne soit pas du même niveau. Certes, les musiques ne sont pas mauvaises, elles sont juste « oubliables ». Quand on voit, comme dans ce Battleblock Theater, mais aussi comme dans de nombreux jeux indés, ou bien dans des classiques du genre (je pense à Sonic 2 par exemple), à quel point une bonne OST transforme un jeu et l’inscrit dans la mémoire des joueurs, on ne peut que regretter que The Adventure Pals ne bénéficie pas d’une BO qui tue.
Manette en main, le gameplay est ultra-efficace, tout autant qu’il est ultra-classique ! On saute de mur en mur, on plane en maintenant le bouton appuyé, il y a des plateformes, des mécanismes, et une petite épée. On a l’impression d’avoir déjà vu tout ça à plusieurs reprises, et, ça commence à se voir, les développeurs ont beaucoup joué à Battleblock. Il y a le même fouillis dans les combats, encore plus prononcé quand on joue dans un mode coop par ailleurs réjouissant, mais surtout un type de conception des niveaux très proche. Ce n’est pas avec ce titre qu’on trouvera de l’originalité, mais en même temps, cela semble assumé, et surtout tout est très bien fait, jouable, équilibré, fun. Le soin apporté à une réalisation est aussi un critère de différenciation, et c’est sur ce point que The Adventure Pals se démarque.
Ce qui sera un atout, ou bien un frein suivant le type de joueur que vous êtes, c’est la difficulté du jeu. Pour une fois, ce n’est pas un titre ultra-compétitif qui se joue au pixel près. On est loin de la logique d’un Super Meat Boy : le challenge est étudié pour qu’on soit obligé de rester attentif jusqu’au bout, sans pour autant rester bloquer. C’est typiquement le jeu qu’on prendra plaisir à parcourir avec son fils ou sa fille, ou bien avec un pote avec qui on ne veut pas se prendre la tête.