Voir le logo d’Annapurna avant l’écran titre en dit déjà long sur What Remains of Edith Finch. Ce logo, on est plus habitué à le voir dans les salles obscures. Car oui, avant de se mettre à distribuer du jeu vidéo, le studio était plutôt habitué à mettre ses billes dans des films comme ceux de Kathryn Bigelow, Paul Thomas Anderson, Spike Jonze, Harmony Korine et d’autres. En général, des films de gens qui ont des choses à dire, ou à raconter, selon. Quand on finit le jeu, on se dit que, finalement, c’était logique.
Walk the line
Si vous êtes allergique aux jeux narratifs à tendance walking-simulator, ce n’est pas grave, lisez un peu la suite quand même car celui-ci vaut le coup. Pendant une petite poignée d’heures, vous allez vous balader dans la maison assez particulière de la famille Finch. Vous, c’est bien sûr le joueur, mais aussi une multitude de personnages et votre rôle sera de lever le mystère qui les entoure en prenant tour à tour leurs traits.
L’une des qualités du jeu, c’est sa capacité à amener le joueur là où il doit aller de manière fluide et logique. Des textes flottent ici et là pour montrer le chemin mais l’histoire est aussi écrite de manière à ce que l’on suive naturellement la progression sans rechigner. Difficile de se sentir frustré par le côté dirigiste qui est inhérent à ce style d’expérience vidéoludique. Le level design est bien pensé et la maison assez grande pour ne pas donner le sentiment de tourner en rond. D’autant plus que le jeu est très joli et que les différents environnements donnent un réel sentiment de vécu et parviennent même à renvoyer des nappes de nostalgie au milieu de tous ces souvenirs créés de toutes pièces.
Plus fort surtout, en changeant régulièrement de personnage, les développeurs ont su amener des variations de gameplay rythmant parfaitement le jeu. Chaque souvenir est raconté avec son propre style narratif en laissant toujours le joueur moteur de l’action d’une manière ou d’une autre. Si certains sont plus courts et plus simplistes, ce qui pourrait décevoir, il y a en a surtout de très bons qui créent de sacrées vagues d’émotions. Les révélations sont savamment orchestrées pour vous remuer les tréfonds comme il se doit tout au long de l’aventure jusqu’à un final qui ne déçoit pas. Si vous avez la larme facile, n’hésitez pas à troquer votre pop-corn par un paquet de mouchoir. C’est d’ailleurs en cette capacité à toucher son spectateur que l’on reconnait un grand jeu, ce qu’est assurément celui-ci.