Test - Call of Duty WWII

«Y’a rien d’autre à faire ici que mourir...» , - 3 réaction(s)

Il faut avouer qu’il n’y a plus vraiment de surprises avec Activision. Réglé comme une horloge, le studio nous dégaine chaque année au mois de novembre son nouveau Call of Duty. La série nous avait déjà présenté des épisodes inspirés de faits réels à l’instar de la guerre froide, mais aussi des évènements fictifs comme une troisième guerre mondiale dans CoD Modern Warfare 3 ou version science—fiction dans CoD Infinite Warfare. Plusieurs titres de la série se sont déjà déroulés durant la Seconde Guerre mondiale mais toujours par épisode et sous divers angles (britannique, soviétique…). Avec Call of Duty WWII, Sledgehammer Games revient aux sources de la saga et nous offre une Deuxième Guerre mondiale historique en suivant une section d’infanterie sur le point de débarquer en Normandie. Est-ce que cet épisode tant attendu est bien un renouveau de la saga ou une vaine tentative de récupérer les joueurs ayant déserté les lieux depuis le triste revirement scénaristique des précédents opus ? Prenez votre fusil, fixez votre baïonnette et on se retrouve sur la plage !

Rien n’est plus nécessaire que le superflu !

Écoutez les ordres du Colonel Davis

Vous incarnez Daniels, une jeune recrue de l’infanterie de l’armée américaine. Contrairement aux précédents opus, CoD WWII propose une histoire uniquement centrée sur cette section. Les personnages principaux sont brièvement présentés et ils s’avèrent être légèrement clichés mais qu’à cela ne tienne, on sent déjà que l’on va s’y attacher. Bien sûr, il n’y a pas de repos pour les guerriers, donc vous voilà d’entrée de jeu en mer pour vivre le célèbre débarquement de Normandie sous le sifflement des balles et le râle incessant des blessés. Il faut dire que des corps mutilés, des soldats démembrés et du sol ensanglanté, il va y en avoir. Cela dit, ce ne sera jamais gratuit. Pas de boucherie sans queue ni tête comme cela a pu être le cas dans les récents CoD mais des images intelligentes où l’on prend clairement conscience que le moindre faux-pas ou le moindre mauvais choix de couverture peut être fatal. Vous vous souvenez évidemment du célèbre « Il faut sauver le soldat Ryan » et à ces passages intenses où l’on se demande qui va mourir ? Et bien là, c’est pareil. Le fait de suivre exclusivement une équipe soudée et composée d’amis avant d’être de simples soldats provoque une empathie immédiate. Ce sentiment de solidarité et de promiscuité fait redouter la moindre scène un peu tranquille où l’on se dit que s’il ne se passe rien, c’est qu’il va se passer quelque chose. Cet aspect est vraiment un point positif lorsque l’on se rappelle douloureusement de personnages sans réel charisme dans certains épisodes de la saga où l’on ne s’en voulait pas de ne plus savoir qui était en vie et qui ne l’était pas, et d’ailleurs on s’en foutait. Ici, tout est basé sur la loyauté, le sacrifice et sur cette question existentielle : faut-il ou non suivre les ordres, quoi qu’il arrive ? Malgré un scénario prévisible (et un peu trop lisse et propre à mon goût), des sujets importants comme l’horreur des camps de la mort ou le devoir éthique de différencier les soldats de la Wehrmacht et les SS sont abordés de manière constructive, et même éducative. Pour consolider le tableau, les choix d’acteurs sont convaincants (Josh Duhamel et Jonathan Tucker par exemple), le sound design est parfait et les cinématiques sont très belles. Cela dit, in game, le niveau baisse : les graphismes ne cassent pas trois pattes à un canard et sont même en deçà de ce que l’on aurait pu attendre d’un titre fin 2017.

Vous tiendrez jusqu’à ce qu’on vous relève

Accomplissez un acte héroïque soldat !

À peine arrivé sur les plages normandes, vous vous faites évidemment mitrailler et c’est là que le plus gros changement dans l’histoire de Call of Duty vous heurte en pleine poire. Je ne parle pas d’un obus (même si vous allez vous en prendre pas mal en pleine poire aussi) mais de l’absence de récupération de vie automatique. Et oui, au premier abord, ça choque pas mal de voir du rouge de partout et d’être sur la sellette même en restant planqué durant une éternité. Mais rassurez-vous, le gameplay de CoD WWII cache bien des surprises et devient très intéressant. Dites adieu à cette vie qui se recharge de manière complètement irréaliste et saluez comme il se doit l’assistance de vos chers compatriotes. Ce système est bien plus logique puisqu’il vous faut compter sur vos camarades pour vous filer tout ce dont vous avez besoin. Munitions, trousses de soin, grenades, fumigènes pour déclencher un bombardement et jumelles pour cibler les ennemis…tout l’attirail du bon soldat sera disponible après quelques tirs bien placés ou des actes héroïques. Mais qu’est-ce donc me direz-vous ? Et bien pour accomplir ces actes héroïques, vous devez sauver l’un des vôtres d’une mort imminente, épargner un groupe de soldats de l’armée allemande ou bien mettre à l’abri des tirs un soldat blessé. Il est vrai qu’il y a de quoi se la péter après ça mais ces actes de bravoure ne mettront pas fin à la guerre pour autant alors ressaisissez-vous.

Aaaaah Paris, Ville Lumière !

Même si sur le papier, l’idée est convaincante, dans les faits, ça se complique un peu. Voir apparaître de petits losanges jaunes un peu partout, une aura blanche autour des ennemis et surtout devoir courir à découvert après les miches de votre pote pour récupérer trois balles, tout cela casse un peu le rythme du jeu. Sans parler du level design qui, lui, n’a pas changé un brin : toujours aussi scripté, voire même très dirigiste durant certaines missions, et légèrement « on veut vous en mettre plein les mirettes » façon Michael Bay (aaaaah mais c’est peut-être pour ça que Josh Duhamel a postulé…). Entre des pluies d’obus dignes du Jugement Dernier et un déraillement de train à n’en plus finir, il y a certains moments où l’on se retient de pouffer de rire. Et comme on ne change pas une équipe qui gagne, le studio a décidé de garder cette monotonie frustrante où le seul objectif durant moult missions sera de jouer à cache-cache avec l’ennemi en usant et abusant des couvertures. Étant donné que le titre dure une petite dizaine d’heures, c’est assez dommage d’avoir privilégié un certain côté statique concernant les gunfights. Heureusement, certains passages rehaussent l’expérience de jeu en proposant des missions d’infiltration plutôt bien dosées où l’on aura moins l’impression de suivre un couloir invisible à travers la map pour atteindre son objectif. De plus, CoD WWII propose aussi aux joueurs de prendre en main certains véhicules. Même s’il n’y a grand-chose de fantastique à conduire une misérable jeep dont la conduite est plutôt raide, ni dans le fait de galérer à diriger et viser en même temps aux commandes d’un char ; tenir le manche d’un avion et descendre les pilotes de la Luftwaffe est l’un des meilleurs moments du jeu. Simple mais efficace, il suffit de suivre une cible le plus longtemps possible pour la verrouiller et vous n’avez plus qu’à mitrailler votre ennemi pendant que votre avion fait des pirouettes entre les bombardiers. Engagez-vous dans l’armée de l’air on vous dit !

Nous devons travailler ensemble, pas les uns contre les autres

Et voici le Quartier Général

Bien évidemment, nous ne pouvons pas parler de Call of Duty sans en venir à son mode multijoueur. Loin d’être le maître des lieux dans ce domaine face à Battlefield, Overwatch et Destiny, le titre d’Activision laisse apercevoir quelques petits changements mais malheureusement, rien de nouveau sous le soleil. Les vieux de la vieille ne seront pas déroutés puisque l’on retrouve les caisses de loot, les accessoires pour améliorer nos armes, les fameuses classes (appelées cette fois « divisions ») qui sont composées de l’infanterie, de l’aéroportée, de la section blindée, des chasseurs alpins et de la division expéditionnaire. Cela dit, choisir sa division ne modifie pas vraiment le style de jeu puisque cela n’impacte que sur la capacité spéciale dont on dispose comme le silencieux pour les parachutistes (ce qui vous évite d’être visible sur la map) ou bien des cartouches incendiaires dans votre fusil à pompe pour la division expéditionnaire. Mais qui revoilà parmi nous ? Et oui, cette indécrottable recharge de vie automatique fait son retour en multi. Cependant, vous serez ravis de voir un hub social à la sauce Destiny faire une entrée fracassante. En effet, sous forme de quartier général, il est possible de récupérer ses caisses de ravitaillement via un parachutage des plus stylés, récupérer des contrats, recevoir ses ordres de mission et même défier un autre soldat juste pour le fun. En revanche, gros bémol me concernant, le serveur s’avère être un bordel sans nom puisque le lendemain de la sortie du jeu, j’ai dû mettre des lustres à me connecter en multi, il a été impossible de récupérer mes caisses durement gagnées en mode zombie (d’ailleurs, je les ai définitivement perdues depuis, allez savoir pourquoi), et j’ai même eu l’insigne honneur en fin de partie « Match à mort » de me retrouver avec un sublime écran noir et de devoir relancer le jeu. Malheureusement, ça ne va toujours pas mieux puisqu’au moment où je vous parle, les serveurs d’Activision pédalent fortement dans la semoule en plus de chargements extrêmement longs. Il y a encore beaucoup de boulot de ce côté-là les gars !

Mode Zombie Nazis activé

Excepté les modes comme « Match à mort », « Domination » et « Élimination » qui restent les mêmes, un nouveau fait son apparition, et pas des moindres : « Guerre ». Ce mode est un 6 vs 6 scénarisé où le but est de valider un objectif précis, ce qui ouvrira une autre section de map avec son propre objectif et ainsi de suite. Plutôt basé sur la cohésion de groupe, contrairement aux autres modes, « Guerre » est une bouffée d’air frais dans ce multi déjà vu de fond en comble. Pour finir, le célèbre mode Zombies Nazis reste une valeur sûre, même s’il se montre assez lassant à la longue. Zombies Nazis consiste donc à dézinguer des soldats allemands morts-vivants par vagues avec 3 autres acolytes. Survivre et tuer rapportent des points qui pourront être dépensés en armes, équipements et barricades, mais permettent aussi de donner accès à d’autres zones. Rien d’extraordinaire, je vous l’accorde, mais ce mode reste un bon moyen de se défouler et de prendre du bon temps entre potes pour killer du zombie à foison. Puis il faut le préciser, vous pouvez incarner Ving Rhames (Pulp Fiction), Elodie Yung (Daredevil) ou encore David Tennant (Doctor Who), ça pète non ?

Bilan

On a aimé :
  • Le sound design exquis et les cinématiques parfaites
  • Les personnages attachants
  • L’histoire axée sur la loyauté et le sacrifice
  • Les modes War et Zombies Nazis
On n’a pas aimé :
  • Trop scripté et dirigiste
  • Une durée de vie très courte
  • Des serveurs en multi à la ramasse
  • Des graphismes in game vraiment bof
La victoire appartient à celui qui y croit le plus et surtout le plus longtemps

Non, Kallof n’est pas un renouveau de la licence et encore moins le chef-d’œuvre que l’on attendait tous. Malgré quelques changements drastiques comme l’abandon de la récupération de vie automatique en solo et une campagne travaillée et intelligemment mise en scène, Call of Duty WWII ne sort pas du lot de la myriade de FPS sur le marché. Il est vrai que cette fois, les personnages sont assez charismatiques pour peu que l’on s’attache à eux, la direction artistique est top et les modes War et Zombies Nazis offrent une grosse bouffée d’oxygène mais les points positifs du titre s’arrêtent ici et maintenant. Le nouveau bébé d’Activision démontre cependant une belle prise d’initiative qui, on l’espère, laisse présager d’un avenir meilleur pour la saga.

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Call of Duty WWII

PEGI 0

Genre : FPS

Éditeur : Activision

Développeur : Sledgehammer

Date de sortie : 03/11/2017

Prévu sur :

Xbox One, PlayStation 4

3 reactions

pieur

12 nov 2017 @ 11:39

Pour ma part, j’ai le jeu depuis la sortie, impossible de jouer au multi jusqu’à cette fameuse mise à jour de hier.

Pour beaucoup c’est tout l’inverse, ils ne peuvent plus jouer maintenant, mais pour moi c’est parfait, fluide, sans lag ni aucun crash. J’ai joué 2h30 ce matin sans le moindre problème.

Et vive le mode Hardcore en ligne, il n’y a que ça de vrai, ils devraient le mode Guerre en Hardcore.

baptistus

12 nov 2017 @ 13:14

6 vs 6 pour le mode dit « guerre » ? bon bah toujours pas pour moi, je reste sur battlefield. Par contre peut etre un jour en occaz super pas cher pour le solo, on verra

Vaaluz

12 nov 2017 @ 17:32

Je trouve le jeu vraiment bon mais pas mal de défaut aussi, déjà graphiquement c’est pas ouf mais l’ambiance en général et superbe le multijoueur et très bon mais toujours un problème de équilibrage des armes ( toujours quelques une abuser.) La bonne surprise le mode guerre qui est rajouter beaucoup de fraîcheur mais pour moi la grande déception c’est il y a que du 6vs6 et parfois ont se fait chier a trouver les joueurs.

Bref a part sa pas vraiment de nouveautés a part le QG avec le systeme de contrat, les 1vs1 , les caisses de ravitaillement bref je trouve le multijoueur complet mais manque juste un mode avec beaucoup plus de joueur et un rééquilibrage de quelque armes.

Maintenant la campagne, elle est plutôt courtes mais bon ont s’y attendais chaque année c’est pareille mais elle est vraiment pas mal même si cela reste très clichés et surtout ’’ AMÉRICAIN ’’.

Le mode zombie est pour moi le plus tourner vers l’horreur pas de la a faire peur mais très glauque et les zombies sont assez fun le seul bémol reste la map qui perso me fait beaucoup penser a celle de BO3.