Cher journal, je dois t’avouer que pour la première fois depuis longtemps, je me sens bien. Il y a longtemps, je t’avais raconté ma rencontre avec Max Caulfield et sa meilleure amie d’enfance, Chloé. Voilà qu’aujourd’hui je fais la rencontre de Rachel Amber, la personne qui réussit à combler le vide dans le cœur de Chloé après le départ de Max. Cela dit, je reste assez perplexe car pour l’instant, je ne sais pas où tout ça va me mener. Est-ce que je vais retrouver les mêmes personnages stéréotypés du premier opus ? Vais-je être déçue de l’absence de Max et de son fabuleux pouvoir ? Ne vais-je pas avoir affaire à une simple copie de l’amitié Max/Chloé ? Je vais essayer de tout te raconter et de ne rien oublier cher journal, je te le promets.
“Home shit home”
Nous voilà donc avec une préquelle se déroulant 3 ans avant les évènements de Life is Strange, premier du nom. Alors que Life is Strange 2 est actuellement en développement, Square Enix a eu l’audace de confier ce projet à un autre studio que Dontnod : Deck Nine Games. Nous retrouvons cette fois Chloé à Arcadia Bay, sans cheveux bleus ni tatouage, mais toujours avec sa célèbre répartie cinglante. La disparition de son père l’a transformée en une boule de colère et de haine et l’abandon de Max, partie à Seattle, n’arrange en rien les choses. Elle tente tant bien que mal de se rapprocher de sa mère mais sa haine et son dégoût envers son beau-père sont sans limite. En pleine crise identitaire, Chloé est une ado rebelle dont la seule échappatoire est la drogue, l’alcool et la violence. Rien ne diffère vraiment de la Chloé que nous avions connue à l’époque. Mais le premier épisode de Life is Strange : Before the Storm nous permet de rentrer dans la tête de l’héroïne, connaître sa véritable histoire et surtout d’enfin découvrir ce qui la liait à Rachel Amber. Comme vous l’aurez compris en jouant au premier opus, rien ne semblait destiner les deux jeunes filles à se rencontrer : d’un côté Chloé, la mauvaise élève, désinvolte, solitaire et insolente qui crée les problèmes autant qu’elle les attire ; et de l’autre Rachel, l’élève modèle, impliquée, appréciée de tous et promise à un bel avenir. Et pourtant, l’alchimie opère et cette amitié profonde et sincère prend forme à travers des évènements que beaucoup d’adolescents auront traversés. Nous sommes donc témoin de leurs moments de complicité, de confessions mais aussi de trahisons et de disputes. On nous offre ici tous les éléments permettant de nous identifier plus ou moins aux personnages, ce qui accentue l’immersion dans le jeu et cette incapacité à lâcher la manette ne serait-ce qu’un seul instant.
“I am Price...Chloe Price...bang !”
Life is Strange : Before the Storm a su garder les éléments qui ont fait le succès du premier opus. Tout d’abord grâce à ce graphisme si particulier : les dessins à l’aquarelle sont un peu plus cartoonesques que dans le titre précédent mais les traits sont un peu plus travaillés et donnent encore plus de caractère aux personnages. Personnages malheureusement toujours aussi stéréotypés avec la riche et hautaine Victoria Chase, le désagréable et orgueilleux Nathan Prescott ou bien le dealer au grand cœur Frank Bowers ; mais aussi de nouveaux partenaires comme les deux geeks Mickey North et Steph Gingrich, le gentillet Eliot Hampden ou alors la timide Samantha Myers (rappelant succinctement notre bien-aimée Max). La bande-son, quant à elle, est toujours aussi sublime avec ses titres rock/folk qu’on écouterait en boucle bien volontiers. Chaque morceau est choisi avec minutie et colle à merveille aux situations. Petit bémol cependant, le changement de voix de Chloé Price. Le doublage n’est plus assuré par Ashly Burch mais par Rhianna DeVries et cette modification très subtile mais néanmoins présente crèvera le cœur des fans les plus assidus.
Le gameplay reste le même avec cet aspect narratif omniprésent et ces possibilités multiples de dialogues influant sur la suite de l’histoire. On voit tout de suite que le studio a réussi à adapter le gameplay au sale caractère de notre petit rebelle. Tout d’abord via les succès où il ne faudra plus prendre de photos comme le ferait Max, mais faire des tags un peu partout pour débloquer les 100%. Mais aussi à travers le « pouvoir » de l’héroïne. N’ayant plus le « super-pouvoir » de remonter dans le temps de Max Caulfield, nous avons dorénavant quelque chose de moins surnaturel mais de tout aussi sympathique à utiliser : le Blacktalk. Dans certains dialogues, Chloé pourra donc choisir entre des réponses « basiques » ou des « défis d’insolence ». Ces derniers consistent à retourner les propos de l’interlocuteur contre lui grâce à des réponses acerbes dans le but d’obtenir ce que l’on veut. Faites attention car il faudra écouter attentivement les paroles du personnage pour choisir la réponse adéquate dans le temps imparti. N’étant qu’au premier épisode, il est impossible de savoir si nos choix ont réellement changé le scénario futur et dans quelle mesure mais c’est justement ce qui donne envie d’aller plus loin et surtout qui rend l’attente du deuxième épisode encore plus insupportable.